Europe/Manif le 12 avril

Pour une grande marche le 12 avril

Aux prochaines européennes, il sera possible de dire Stop à l’austérité, avec des listes Front de gauche ambitieuses et combattives. De premières initiatives sont au programme : entretien avec Anne Sabourin, représentante du PCF au Bureau exécutif du PGE (Parti de la Gauche Européenne), chef de file, avec André Chassaigne, aux élections européennenes pour la région Centre/Auvergne.

Comment se présente l’enjeu des prochaines élections européennes ?

Les élections européennes de mai 2014 ne seront pas comme les autres.
L’Europe est dévastée, en particulier dans les pays du sud, par la crise
de la finance et les politiques d’austérité. Ces choix partagés par les
conservateurs, libéraux, sociaux démocrates et verts, n’ont apporté que
chômage et récession. François Hollande ne s’en démarque pas. Après
l’adoption du Traité budgétaire rédigé par Sarkozy, le Pacte de
responsabilité n’est rien d’autre qu’un gros plan d’austérité commandé
par Bruxelles et le MEDEF. S’il était adopté, ses conséquences feraient
très mal. Les élections européennes doivent permettre aux citoyens de
sanctionner l’austérité et de répéter leur volonté de rompre avec
l’Europe libérale. Nous savons depuis 2005 que ce point de vue est
majoritaire en France et à gauche. Si notre critique est acerbe, elle ne
nous conduit pas à un repli nationaliste. Nous pensons que la France
doit mettre sa puissance au service des peuples qui résistent. Nous
portons un projet de refondation de l’Europe et des propositions
immédiates pour sortir de la crise par la relance du social et la
solidarité européenne. La convention Europe du PCF a marqué une étape
importante de notre réflexion et le numéro spécial de la Revue du Projet
sera un outil indispensable de la campagne des communistes. Nous voulons
rassembler en France, mais aussi en Europe avec la candidature d’Alexis
Tsipras à la Présidence de la Commission européenne, tous les salariés,
les citoyens, toutes les forces politiques, mouvements sociaux,
syndicalistes, intellectuels, économistes qui veulent dire « stop » à
l’austérité et cherchent des solutions solidaires pour l’Europe de
demain. C’est possible. Les sondages annoncent une forte progression de
la gauche européenne et un renforcement conséquent de notre groupe au
Parlement européen, la GUE-NGL.

Pour ce scrutin, comment se présente le Front de gauche ?

Le Front de gauche doit se mettre vite en ordre de marche. La campagne
est commencée pour les autres ! Nous pouvons être la bonne surprise en
France. Les sondages nous donnent 9 %, soit 3 points de plus qu’en 2009.
Nous avons énormément d’atouts : notre cohérence dans la durée vis à vis
des politiques libérales et des dénis de démocratie, un message
politique clair de rupture et de refondation, une démarche populaire qui
pourrait redonner conscience de leurs pouvoirs aux citoyens, des alliés
partout en Europe prêts à manifester leur engagement à nos côtés, à
commencer par Alexis Tsipras, notre candidat commun, ainsi qu’un très
bon bilan de nos députés européens qui ont su alerter face aux mauvais
coups et remporter des victoires comme sur le Fonds européen d’aide aux
plus démunis. Nous avons des débats de fond au sein du Front de gauche
sur les types de ruptures et le niveau des solutions. Sans les nier,
nous sommes en train d’aboutir à un texte d’orientations communes. Avec
un Front de gauche uni, nous pourrions envoyer plus de députés utiles au
Parlement européen, renforcer ainsi la GUE-NGL et qui sait, peut-être
passer en tête de la gauche.

Quelles sont les premières initiatives de campagne ?

Les élections auront lieu le 25 mai prochain, moins de deux mois après
les municipales. Ce sera une campagne éclair ! Dès maintenant, il y a
des passerelles à créer entre les enjeux municipaux et la bataille
européenne : les services publics, les dotations aux collectivités
locales, les politiques de jumelage et de solidarité entre communes. Le
8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, il faudra
relayer la lutte des femmes espagnoles contre la loi limitant leur droit
à l’avortement et affirmer bien haut que le droit à l’IVG légal, libre
et gratuit doit être effectif dans toute l’Europe. La proposition de
Pierre Laurent d’organiser une grande marche contre l’austérité le 12
avril, serait une bonne mise en bouche, un événement enthousiasmant et
d’ampleur qui lancerait le débat européen. Nous savons combien ces
grandes mobilisations populaires ont compté dans la campagne
présidentielle de 2012.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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