Mettre en cause l’austérité en France et en Europe

Mettre en cause l’austérité en France et en Europe, c’est possible !

Le 5 mars s’est tenue la réunion des secrétaires départementaux. On y a parlé élections, municipales et européennes, conquête et reconquête, mobilisations contre le pacte de responsabilité, manifestation du 12 avril. Entretien avec Jacques Chabalier, responsable du secteur Vie du parti.

Quelle est ton appréciation sur cette réunion ?
Elle a permis de faire le point sur la mobilisation des communistes à quelques jours des municipales, et de façon plus générale de repréciser nos ambitions dans cette période politique marquée par une certaine accélération. Il y aura vraisemblablement à la mi avril la mise en place d’un nouveau gouvernement dont la mission sera de mettre en œuvre le pacte de responsabilité et de réduire les dépenses publiques. Nous entendons nous mobiliser et faire émerger un mouvement populaire suffisamment fort pour que d’autres choix puissent se faire entendre et pour modifier la situation. Pierre Laurent vient d’adresser une lettre aux adhérents qui reprécisent nos objectifs, leur cohérence. La conviction des secrétaires fédéraux, c’est qu’il est possible de modifier le rapport de forces, de faire reculer le gouvernement sur le pacte de responsabilité. Dans le mouvement syndical, citoyen, au sein des forces de gauche, au sein du PS, des Verts, des interrogations, voire des oppositions s’expriment de plus en plus nettement. Nous allons soutenir, et participer à, la manifestation intersyndicale du 18 mars. Le 15 mars, Pierre Laurent rencontrera des syndicalistes pour decrypter ensemble la situation politique. Et puis on a décidé la tenue d’une marche contre l’austérité le samedi 12 avril, à Paris. La réussite de cette initiative est un enjeu majeur. Réussir le 12 avril, c’est assurer le succès de la marche mais aussi en organiser une préparation la plus large possible, y associer le plus grand nombre de personnalités, de syndicalistes, de responsables d’associations ; il faut qu’elle marque un large sursaut à gauche. Une première réunion de préparation, qui s’est tenue le 4 mars, a permis de commencer un tel élargissement.

Comment les secrétaires départementaux ont abordé la question des élections ?
Les municipales et les européennes participent d’un même objectif, créer le rassemblement le plus large possible pour changer le rapport de forces. Sur les municipales, les secrétaires fédéraux ont dit qu’il fallait désormais se concentrer sur l’essentiel, sur les projets, correspondants aux attentes des habitants. L’idée est de conforter voire de faire progresser notre réseau d’élus ; cela passe par la réélection de nos 700 maires sortants communistes, d’en gagner partout où c’est possible, d’atteindre les meilleurs scores des listes que nous animons ou auxquelles nous participons, en s’assurant de la visibilité de nos propositions. On a réaffirmé la nécessité, au deuxième tour, de rassembler toute la gauche pour faire barrage à la droite et à l’extrême droite. C’est notre démarche nationale. On a souligné l’importance de nos candidatures : nous avons des candidats dans plus de 7500 communes de plus de 1000 habitants, ce qui correspond à une force, une capacité de dialogue importante.

Et sur les européennes ?
Nous avons là la même ambition. Le Front de gauche partira rassemblé à cette échéance. Les difficultés rencontrées avec le Parti de Gauche sont levées. Une première réunion de tous les partenaires du Front de gauche s’est tenue ce dimanche soir. Les premiers contacts que nous avons eus s’articulent d’abord autour du message qu’on portera dans cette campagne : refus du dumping social et volonté d’harmonisation par le haut, refus des politiques d’austérité, refus du marché transatlantique pour prôner une Europe de solidarité. Ce message sera précisé dans la plate-forme commune qui est en cours d’élaboration. Concernant les listes, on les aborde, avec la volonté d’aboutir, à partir de grands principes : animation collective de la campagne, réélection des sortants dans leur circonscription, ambition de gagner des élus, répartition équitable. On souhaite entrer en campagne le plus rapidement possible, dès que la séquence des municipales sera terminée ; il faudrait être en mesure de lancer cette campagne la semaine du 7 au 11 avril. Le 11 avril, nous tiendrons un Conseil national qui tirera les leçons des municipales, qui sera saisi des résultats des négociations sur les européennes et qui aura à organiser la consultation des adhérents. Un calendrier dense, donc, dans une phase d’accélération politique. Notre réunion a permis de faire un état des lieux, de redire que la mobilisation des communistes devait se maintenir jusqu’au bout ; elle a montré qu’on pouvait se donner des objectifs de conquête, de contribuer à modifier la situation politique, de gagner des mobilisations susceptibles de remettre en cause les politiques d’austérité en France et en Europe.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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