Tapuscrit/La carrière

Ivry
Les mystères de la carrière

Ecole Makarenko
Classe de CM2 de Karine Guillois-Karmous

Chapitre 1

En entrant dans la carrière, ils voient… rien du tout. Car il fait très sombre, presque noir.
Toute la classe est venue visiter cette sorte de cave très fameuse à Ivry, la carrière Delacroix, du côté de l’avenue Thorez.
Il y a là Elia, Julien, Indy-Lynn.
Et aussi Quentin, Dylan, Christine, Léticia, Laurine, Aissatou, Corinne, Kethline, Oriane, Manar, Sana, Chahirati, Isaac, Jérôme, Hakim, Jérémi, Ibrahim, Souaré, David.

Un moment, un peu de lumière arrive, on voit une araignée, de sept centimètres. Elle pique Julien ; il tombe par terre, crie : « Attention ! »
L’araignée est devant Elia et s’apprête à la piquer aussi mais elle écrase l’animal d’un bon coup de pied.
Julien se relève et dit :
« J’ai presque plus mal ! »
« Ouf ! »s’écrie Elia.

C’est alors qu’ils voient une ombre effrayante derrière les rochers ; mais ce n’est qu’un petit garçon d’environ onze ans, les vêtements tout déchirés, les yeux bleus, les cheveux blonds. Le garçon prend peur, s’échappe ; Indy-Lynn le poursuit. Elle le trouve bizarre, il hurle comme un loup : « Haouououou ! » Comme s’il appelait à l’aide une meute. Puis il disparaît.

L’équipe s’assoit sur un gros bloc de pierres et soudain tout le mur bouge, se déplace ; un tunnel conduit les enfants vers une nouvelle salle. Le temps de s’habituer à la pénombre, ils voient par terre un pendentif, puis un coffre, fermé. Ils s’avancent pour mieux voir et près d’un puits, ils découvrent un cadavre de soldat.
« C’est Louis 14 ? » demande quelqu’un. Personne ne répond.
Le squelette tient dans une main un papier où il est écrit : « Rejoignez moi à la carrière... » et une clé dans l’autre main. Accroché au mur, il y a un tableau qui les intrigue ; c’est celui d’une reine avec trois yeux.
Julien prend la clé, tente d’ouvrir le coffre ; la clé se casse.
Les enfants imaginent ce qu’il peut y avoir dans le coffre : il serait plein de bijoux ? une couronne ? un sceptre ? la main de la justice ?
« Faut rien dire sinon des cambrioleurs vont nous voler notre trésor ! dit Dylan.

Chapitre 2

Tout le monde dit :
« Mais t’es lourd, Dylan. Personne ne va toucher à notre trésor.
Souaré se met derrière Dylan et crie : Bouououh…
La classe se met à rire. Jusqu’à ce que Laurine dise :
« Bon, allez, c’est fini la rigolade ! On se sépare. Faut qu’on retrouve le petit garçon aux habits déchirés.

Dylan veut jouer au plus fort et dit :
« Suivez moi, je sais où trouver ce garçon !

Tout le monde le suit puis, un moment, l’une des filles dit :
« Dylan, sais-tu où nous sommes ?
« Heu, pas vraiment…
« Et vous entendez ce que j’entends ?
« Heu, pas vraiment !

Un moment, Kethline et Oriane repassent devant le coffre ; elles essaient de le casser à coups de pieds mais c’est impossible.

Souaré et Sana discutent entre elles :
« Si tu veux mon avis, le petit garçon a peur.
« Peur de quoi ? de nous ?
« Il a peur de la lumière.

Les enfants commencent eux aussi à être inquiets ; dès qu’ils se perdent de vue, ils pensent que les autres ont disparu ; ils croient aussi entendre des voix, comme des grognements.
« Je veux ma maman ! crie Jérémi.

Un peu plus tard, Julien, Dylan, Elia, Manar et Jérôme voient au fond de la cave de grosses bouteilles.
Indy-Lynn, Christine et Laurine s’écrient :
« Pouah ! ça sent l’alcool !
Manar et Laurine se mettent à boire.
« Oh, ça fait du bien ! disent-elles.
Est-ce qu’elles sont saouls ? Car soudain elles voient des loups qui leur courent après. A leur tour elles se précipitent et se retrouvent dehors.

Là elles tombent sur un monsieur qui a l’air de les attendre.
« Qui êtes vous ? lui demande la classe.
« Je suis…
« Vous êtes… ?
« Je suis James Ramirez ; on est arrivé en France en 2004, mon frère et moi. Il avait quatre ans. On n’avait pas de logement, on a vécu dans cette sorte de grotte dont vous sortez. Vous l’avez vu ?
Les enfants disent qu’ils l’ont vu puis qu’il s’est enfui.

Deux jours plus tard, Isaac, Jérémi, Jérôme, Hakim et Ibrahim vont se renseigner à la mairie. Ils se retrouvent aux « Archives » où on garde tous les documents sur l’histoire d’Ivry. Ils apprennent qu’il y a bien eu en effet un trésor qui s’est perdu en 1789. On y a gardé un texte qui parle de ce trésor ; certains pensent que c’est un code pour retrouver la clé du trésor ou quelque chose comme ça. Mais personne ne comprend au juste ce texte qui dit simplement : « Allez sous la cloche ! »

La classe, peu après, s’interroge :
« La cloche ? la cloche ? quelle cloche ?
« Eh bien, dit Chahirati, l’intelligente de la classe, le texte date de 1789 ; il doit donc s’agir d’une cloche et d’un bâtiment de la même époque.

Elle cherche et puis elle dit :
« L’Eglise. C’est l’Eglise. Elle était déjà là en 1789. Et puis il y a une cloche à l’église, non ?

Ils partent à l’église et Isaac le courageux monte dans le clocher. Tout en haut, sous la cloche, il trouve une très vieille enveloppe qu’il apporte au groupe.
Premier indice, dit-il.

Dans l’enveloppe, un mot dit :
« Allez près de la tombe noire ! »

« La tombe noire ? la tombe noire ?
« J’ai trouvé : au cimetière il y a des tombes, et certaines étaient déjà là en 1789, non ? Cherchons une vieille tombe noire »

Toute la classe cherche et c’est Hakim qui repère l’autre lettre :
« J’ai trouvé le deuxième indice, youpiiiii !
Dedans, il y a un mot qui dit :
« Allez près de mon aile ! »

Chapitre 3

« Près de mon aile...près de mon aile, mais ça veut dire quoi ? Demande Hakim.
« Heuuuu... fait Laurine
Cette fois, personne ne répond.
« On n’y arrivera jamais ! Dit Oriane.
Près de mon aile ! Et si c’était un oiseau ? L’aile d’un oiseau ? A part l’oiseau, qui a des ailes ? Un insecte ? Un avion ?
« Mais non, dit Manar, pas un avion ! Ça doit être un bâtiment ; et un bâtiment qui était déjà là en 1789 !
« J’ai trouvé, s’écrie Christine, un moulin ! Un moulin a des ailes, non ?

Jérémi, avec sa main cassée, dit :
« Bah oui, un moulin mais quel moulin ?
Et Manar de répondre :
« Mais le moulin d’Ivry ! Il y a un moulin à Ivry, pas loin du périphérique, pas loin de notre école non plus ! Et il était là à l’époque, en 1789.

Toute la classe se précipite au moulin, une tour ronde de pierres blanches avec un chapeau pointu et des ailes, de très grandes ailes !
« Comment on rentre la dedans ? Demande Manar ; on n’a qu’à grimper !
« Mais t’es complètement folle ! Dit en choeur toute la classe.
Elia s’approche, tourne la clenche et ouvre :
« Bah, la porte est ouverte ! Dit-elle.

Elia dit à Julien et à Isaac :
« Vous, vous restez en bas ; comme ça, si quelqu’un tombe, vous pourrez le rattraper.
Le reste de la classe monte jusqu’au sommet du moulin.
Indy-Lynn ouvre la fenêtre, elle peut presque toucher l’aile au bout de sa main. Il y a une feuille, elle la prend puis, zut, elle s’envole. Ouf, Isaac et Quentin, en bas, réussissent à l’attraper. Tout le monde se retrouve en bas, on regarde ce qui est écrit sur la feuille ; on peut y voir une carte du château d’Ivry avec une croix.

Qu’est-ce que c’est que ça ?!
Un château ? A Ivry ? Encore une drôle d’énigme ! Isaac heureusement se souvient du lieu où se trouvait l’ancien château ; il existait en effet en 1789, il a été détruit depuis. Il était entre la rue de Paris (aujourd’hui avenue Thorez) et la rue Liegat (aujourd’hui rue Casanova). L’avenue Thorez, à la hauteur de l’avenue Leclerc, fait une sorte de boucle qui surplombe un espace vert, appelé « La promenade des petits bois ». C’était à l’époque le parc du château. .
« Et il y a quoi maintenant à cet endroit ? Demande Chahirati.
« Une pelouse et un parc pour enfants avec espace de jeux, dit Kethline, j’y accompagne mon petit frère tout le temps ; venez, on y va.

Et voilà toute la classe qui descend vers l’espace de jeux.

Il reste là un bout de mur ; est-ce un reste du château ? Hakim, Ibrahim, Isaac, Jérémi, Jérôme, la bande des cinq, trouvent cinq pierres identiques sur lesquelles on peut lire :
« Allez voir le petit garçon aux habits déchirés ! »
« C’est peut-être l’indice, disent-ils.
« Non, répond Chahirati ; ça ne correspond pas à la croix.
Aissatou dirige le groupe vers un vieux banc représenté par la croix sur la carte. La classe cherche autour du banc mais ne trouve rien. David est fatigué, il s’écroule sur le banc. Le banc s’écroule à son tour et révèle un petit morceau de papier.

Sur le mot on peut lire :
« C’est la reine qui a la deuxième clé du coffre !

Alors on décide de retourner à la carrière :
« Allons voir le tableau de plus près. »
Ils suivent le couloir étroit, les murs de pierres sont tout humides.
Corinne et Letitia soudain se mettent à crier :
« Haaaaaaaaaaaaa !
Aissatou et Elia se précipitent pour voir ce qui se passe.
« Holala ! Vous avez peur de cette petite araignée ?
« Mais non, derrière toi, regarde !

Il y a un crâne.
« Haaaa !
« Fouillons dans ce crane ! Dit Manar.

Elle en sort un petit papier. Nouvel indice ; encore un. On y lit :

« Examinez ce crâne, trouvez qui c’est ; retrouvez l’oeil gauche de la femme aux trois yeux !

Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? N’espérant plus mettre la main sur Mr Ramirez, le groupe se rend chez Laurine pour discuter, réfléchir. L’oeil gauche ? La princesse aux trois yeux ? Faut comprendre.
Mais la mère de Laurine crie quand elle voit arriver toute cette équipe :
« J’ai nettoyé le parquet alors enlevez moi vos chaussures !
En chaussettes, ils parlent de ce qu’ils ont vu, de leur piste pour enquêter.
Sana, Manar, Chahirati, Kethline, Oriane disent avoir vu, plus tôt, une ombre ; certains ont pensé que c’était James Ramirez, d’autres ont dit que c’était un homme masqué. En tout cas, cet homme s’est sauvé en laissant tomber un collier, avec le dessin d’une princesse au troisième oeil.
Revoilà le troisième oeil ! Mais qui est cette femme ?
Manar dit qu’on a déjà vu ce portrait dans la carrière.
Chapitre 4

La femme aux trois yeux ! Oui, retour donc à la carrière. Pour la troisième fois. Le groupe, sur les conseils de la maîtresse, prend une photo du tableau de la princesse aux trois yeux.

Oriane, Manar, Souaré, Kethline, Chahirati et Sana, le club des six, regarde bien ce portrait dans tous les sens ; c’est Souaré qui remarque qu’au dos du tableau est écrit quelque chose. Kethline lit : « J’aime la lumière. »
« C’est sans doute un indice.

Mais ils n’ont pas le temps de résoudre cette énigme, le groupe sort déjà de la carrière. Il va chercher en effet de nouvelles informations à la mairie. Hélas, ils ne trouvent rien. Alors, Corinne, Léticia et Indy-Lynn ont une idée :
« Et si on allait sur Internet ?
« Pourquoi ?
« Si on mettait la photo du tableau de la princesse aux trois yeux sur Internet ? On demande aux internautes si ça leur dit quelque chose ! »
Laurine et Aissatou sont d’accord.
« Pas de problème ! » disent les garçons.
« Je m’en charge ! » ajoute Hakim.

Une semaine plus tard, la classe regarde sur Internet. Il y a une réponse ! Un vieux monsieur dit qu’il a déjà vu un tel visage ; en tout cas il a déjà entendu parler de cette histoire, une très très vieille histoire qu’on racontait dans sa famille depuis longtemps et l’origine remonterait à son arrière – arrière – arrière – arrière -arrière... grand mère.

« Invitons le dans notre classe pour qu’il nous raconte son histoire ! Dit Manar.
« Non, non, chez moi, invitons le chez moi, dit Laurine
« Pourquoi ? lui dit Léticia ; tu veux encore qu’on salisse ton parquet ?
« Bon, d’accord, on reste dans la classe.
« Mais vous êtes sûrs qu’il a des informations, ce monsieur ? Demande Ibrahim. Et il s’appelle comment ?
« Mr Maka Renko !
« Maka Renko ? Presque comme notre école !
« C’est un historien, dit la maîtresse.
« Alors, qu’est ce qu’on lui propose ? Demande Jérôme. On l’invite ?
« Oui, oui, on dit oui, crie la classe.

L’historien est contacté ; il répond :
« Où est votre école ?
« C’est à Ivry.
« Comment elle s’appelle ?
« L’école Makarenko.
« Je connais, pas de problème ; voilà un nom que je ne risque pas d’oublier ; et vous voulez que je vienne quand ?
« Jeudi matin, de 9h à 10h30.
« OK.

Le jeudi suivant, Mr Maka Renko arrive à l’école Makarenko et tout de suite il raconte l’histoire.
« C’est donc une histoire vieille de plus de deux siècles ; ça s’est passé à Ivry en 1789 ; juste un peu avant la Révolution.

Une fille du château d’Ivry, mariée, et qui venait d’avoir un enfant, avait fait un voyage en Inde. De ce voyage elle avait rapporté un trésor ; et ramené aussi un troisième oeil, c’est à dire une petite pastille rouge qu’on se met souvent, là bas, sur le front, entre les sourcils. Signe religieux ? Ou marque décorative ? Quand elle revint, un peintre fit son portrait. Elle apprit que le mari était parti, que son enfant avait été abandonné. Elle fit un scandale, retrouva son bébé ; mais celui-ci pleurait chaque fois qu’il la voyait. Elle finit par comprendre que c’était son 3e oeil qui lui faisait peur. Alors elle voulut enlever cette sorte de tatouage mais impossible de l’effacer.

On raconte donc que cette dame faisait pleurer tous les enfants qui l’approchaient. Pourtant c’était une femme courageuse. Un jour qu’elle se promenait dans la forêt, elle entendit des appels à l’aide :
« Au secours ! Au secours ! »
Elle se dirigea vers les cris, une maison était en feu. Elle dit à ses proches :
« Ne bougez pas ! »
Elle se précipita dans le feu, en ressortit peu après avec deux enfants et leur mère, qui répétait :
« Merci, merci beaucoup !
La dame fut médaillée.

« Moi aussi, j’aimerais bien avoir la médaille de la Sécurité routière ! Dit alors Elia...

« Bref, continue Mr Maka Renko qui n’a pas entendu cette remarque, vous comprenez l’histoire de cette dame : elle avait un troisième oeil dessinée en Inde et elle n’arrivait plus à l’enlever ; elle faisait peur aux enfants mais elle était courageuse. Il reste un double mystère à propos de cette femme : on savait qu’il existait un portrait d’elle mais on ne savait pas où il était ; on disait qu’il était au Louvre mais ce n’était donc pas vrai. C’est vous qui l’avez trouvé, je veux vous en féliciter ! J’espère que vous me le montrerez en vrai et pas seulement sur Internet. Ensuite, deuxième mystère, on n’a jamais retrouvé ses bijoux, ce trésor ramené d’Inde. Vous comprenez que c’est important pour moi car je suis l’arrière arrière arrière arrière petit fils de l’enfant de la princesse aux trois yeux. On dit que le peintre a marqué, quelque part sur le tableau, le moyen de retrouver ce trésor. Vous avez vu quelque chose ?

Chapitre 5

« Bon, maintenant qu’on sait presque toute l’histoire, faut regarder derrière le tableau de la princesse aux trois yeux, dit Leticia.

La classe propose à Mr Maka Renko de venir avec elle dans la carrière pour lui montrer le tableau.

Devant la toile, celui-ci est émerveillé :
« Je crois revoir ma grand-mère ! »
Mais c’est alors que son téléphone sonne ; s’affiche sur l’écran un message lui disant qu’il a programmé une rencontre importante :
« Oh non ! j’avais oublié ! j’ai un super rendez-vous ! désolé ! Faut que je vous laisse ! Bonne chance ! »

Il part ; les enfants se rappellent que derrière le portrait, il est écrit simplement « J’aime la lumière ! »

« J’aime la lumière ? » demande Oriane.
« Mais oui, dit Elia, j’ai compris : il faut mettre le tableau à la lumière, devant une bougie, une lampe et comme ça, à mon avis, on va voir apparaître quelque chose… J’ai déjà vu ça dans un film.

Isaac brandit une lampe, on met le portrait devant ; apparaît alors une tache, une ombre ; on aperçoit en fait une petite enveloppe, invisible autrement. Chahirati la prend et elle lit :
« 12,5,19,9,12,15,1,2,12,5.
« Houa, c’est quoi ça ?! Il n’y a que des chiffres !
« Pff ! se lamente Kethline.
Chahirati et Corinne proposent alors :
« Et si chaque chiffre correspondait à une lettre de l’alphabet ?
« C’est à dire ?
« Hé bien, 1 = A, 2 = B, 3 = C, etc
« Alors ?
« Traduisons les chiffres en lettres, remplaçons les par la lettre qui correspond.
Corinne se met à écrire ; et cela donne : LE SILO A BLE.

Le silo à blé ! Hakim, Isaac, Ibrahim, Jérémi, Jérôme entendent eux aussi l’information. Il y aurait donc un trésor dans le silo, mais comment faire pour y descendre ? Jérôme dit :
« On n’a qu’à sauter ?
Jérémi réagit :
« Mais t’es pas fou ?
Ibrahim ajoute :
« On y met un hamburger et tu verras, Julien il sautera pour le récupérer !
Mais ça ne fait rire personne.
« Ce qu’il faudrait, continue Ibrahim, c’est descendre avec une pelle, creuser, trouver un indice, remonter avec une échelle.
Hakim précise :
« Oh, je sais ce qu’on va trouver ; on va trouver un billet nous disant que c’est James Ramirez qui a tout, le 3e œil, le trésor, la clé… Alors le plus simple, c’est peut-être de chercher tout de suite ce Mr Ramirez. Je propose qu’on se disperse par groupes ; un premier groupe fouillerait la carrière, un second irait au moulin, le 3e se retrouverait à l’emplacement du vieux château et resterait un groupe de 6, Isaac, Ibrahim, Jérémi, Jérôme, Hakim, Julien, qui chercherait plus d’informations à Makarenko.

A ce moment là, du côté de Léticia, Corinne, Aissatou et Laurine, il se passe de drôles de choses. Un moment, elles étaient ensemble ; et voilà qu’il n’y a plus qu’Aissatou et Léticia.
Laurine en effet a senti une grosse goutte d’eau qui lui tombe sur l’épaule gauche ; elle regarde vers le plafond tout en marchant et patatrac ! Elle tombe dans le silo à blé.

Surprise par ce bruit, Aissatou, qui n’a rien vu, se met à trembler, elle bégaie et demande à sa voisine Léticia :
« Mais …mais…mais…où est passée Laurine ? Et où est Corinne ?
« Corinne m’avait dit, répond Léticia, que si elle se perdait, elle ferait un chemin de pierres, tu sais, comme le petit Poucet dans le conte qui laisse des cailloux pour indiquer son chemin au retour…

Les filles regardent par terre si elles voient quelque chose ; au bout de deux minutes, on finit par retrouver Corinne. Celle-ci, heureuse, crie :
« J’ai un bout de la carte !
« La carte ? quelle carte ?
« Bin la carte de la cave !
« Bon, on verra ça après. Faut trouver Laurine !

On finit par entendre une voix triste, malheureuse, c’est elle, c’est Laurine !
On aperçoit une grande corde rouge, on la lance dans le silo ; Laurine se met à hurler :
« Ecoutez ! J’ai trouvé un indice coincé dans le calcaire ; ne lâchez pas la corde, je vais le prendre !
Elle le prend et remonte. C’est Christine, la plus timide de toutes, qui s’exprime ; elle montre l’indice : c’est la deuxième moitié de la carte. On assemble les deux parties. Hakim dit :
« Houa, c’est beau !.

Pendant ce temps, Kethline, Chahirati, Oriane, Sana, Souaré et Manar ont pris le tableau et vont dans le laboratoire de Julien. A l’aide d’un microscope, elles étudient la toile, font un zoom sur le visage de la princesse, sur une de ses rides. On peut y lire, écrit en lettres minuscules, une série de mots : « Signe religieux, femme mariée, religieuse, pleurer, abandonner enfants ».

Tout ça c’est bien, dit Manar, mais on a toujours pas trouvé le petit garçon aux habits déchirés !
Chapitre 6

Laurine montre une carte, c’est le plan de la carrière ; à une extrémité du plan, on voit une croix rouge.
« A votre avis, ça représente quoi, cette croix rouge ? demande-t-elle.
« On y va et on le saura,
Tout le groupe se dirige vers le fond de la carrière et tombe sur une porte en fer rouillée.
« Brrr ! s’écrie Julien.
« Je veux ma maman ! dit Jérémi.

De l’autre côté de la porte, on entend des voix. Manar toque.
« Mais t’es folle ! s’écrie Quentin.
Des cris retentissent à travers la paroi.
« J’ai peur ! ajoute Jérémi.
De l’autre côté de la porte, on entend :
« Partez, partez ou vous allez vous faire attaquer !
Julien et Isaac rugissent :
« Poussez vous, on va défoncer la porte !

BOUM ! La porte tombe par terre. Apparaît un petit garçon aux habits déchirés. Il a les mains attachées et dit :
« Partez ! Partez ! James Ramirez va arriver !
« Mais, c’est ton frère ? Il est gentil, non ?
« Non ce n’est pas mon frère. Ce Ramirez m’a enlevé ! Il fait semblant d’être mon frère pour que vous tombiez dans son piège. Vite, détachez moi, il faut partir d’ici !

On le détache. Ils s’éloignent, entendent un bruit effrayant. Une ombre passe, c’est Ramirez. les élèves sursautent.
« My God ! » dit quelqu’un.
« J’ai failli avoir une crise cardiaque ! dit Manar.

Tout le monde se cache derrière des rochers. Dylan désigne six personnes, Laurine, Léticia, Corinne, Dylan, Isaac, Oriane.
Puis Corinne et Dylan sautent sur Ramirez.
Laurine tout à coup veut attraper son tee-shirt mais malheureusement elle déchire son pantalon. On voit son caleçon blanc avec des nounours et des cœurs rouges !
Ramirez saisit trois enfants d’un coup, Laurine, Corinne et Dylan. Mais Laurine et Corinne sont premières en taekwondo. Laurine lui fait la prise du guépard, et Corinne la prise du serpent 100% venimeux. Ramirez tombe. Clap ! Boum !

Tout le monde à présent encercle James et lui pose des questions.
« Pourquoi t’as ligoté cet enfant ?
« Parce que ma famille ne s’occupait que de lui et plus personne ne s’intéressait à moi ; alors je me suis vengé, j’ai fait croire qu’il s’était perdu pendant que j’allais acheter des glaces et je l’ai caché pendant toutes ces années. Mon plan a marché à merveille jusqu’à ce que vous arriviez !

« Menteur ! crie alors le petit garçon. Ne l’écoutez pas ! C’est un fou, un menteur ! Tu n’es pas mon frère !
« Comment tu t’appelles ? demande Jérémi.
« Je m’appelle Paulo.
« Pourquoi t’as les habits déchirés ? interroge Quentin.
« Parce que j’habite dehors, mes parents sont morts.
« Tu vas à l’école ? dit Jérémi.
« Non, je ne suis jamais allé à l’école.
« Quel âge as tu ?
« J’ai 11 ans.

Sana et Kethline demandent au petit garçon :
« Pourquoi as tu peur de nous ?
« Parce que vous êtes des inconnus ! répond-il.

« On va le loger dans une chambre d’amis, dit Laurine . Qui a une chambre libre chez lui ?
Le club des six filles, Sana, Kethline, Chahirati, Manar, Oriane et Souaré, décide de s’occuper de son logement en attendant de trouver une famille d’accueil.
Chapitre 7

« Au fait, ajoute le petit garçon, je dois vous dire que c’est Ramirez qui, le premier, a trouvé le portrait ; de là, il a compris qu’il y avait un trésor et que ce trésor était dans le silo à blé. Il est allé le chercher et l’a mis dans une des caves...
« Oui, c’est même là où nous, nous l’avons vu la première fois ; puis il a disparu.
« Parce que Ramirez a eu peur de vous ; il a vu toutes ces visites de CM2 dans la cave Delacroix, il s’est dit que vous alliez lui prendre ses bijoux ; alors il a remis le trésor dans le silo à blé, pensant que là, au moins, vous ne le trouveriez jamais !
« Et les clés ?
« C’est lui qui a la deuxième clé du trésor, cette fameuse clé que vous cherchez partout.

La classe comprend maintenant les raisons du déplacement du coffre.

Les filles chargées d’héberger le petit garçon lui cherchent une chambre à l’hôtel 4 étoiles « Makarenko » ; les directrices sont les mamans de Laurine et d’Indy Lynn ; les filles implorent les mères de laisser entrer le garçon ; les mères trouvent qu’il est très sale ; Souaré se porte volontaire pour le faire entrer en douce dans une chambre, en se cachant derrière le porte bagage. Mais ça ne marche pas. Alors on l’emmène chez Oriane. Elle le met dans sa chambre d’amis et Manar va chercher un chocolat chaud. Manar appelle le groupe :
« Venez chez Oriane, vite !
Vingt minutes plus tard, tout le monde est là. Kethline dit au petit garçon :
« Va te doucher !
Puis on lui donne des habits, des chaussures. Après la douche, le garçon tout propre et bien habillé se met à chanter « I love you ! »

Retour à la grotte avec le reste de la classe. Tout le monde se tourne vers Ramirez :
« Alors, la clé ? où elle est la deuxième clé ?
Il ne répond pas.
« Si tu nous donnes la clé, on partage ! dit Jérémi.
L’autre ne réagit toujours pas.
Laurine menace :
« Si tu veux pas que je te refasse la prise du guépard, t’as intérêt à me passer la clé.
« Jamais ! grogne Ramirez.
Tout à coup, on entend : « Yakaaaaaa ! »
« Ça, c’est la prise du guépard, dit Indy-Lynn. Bon, maintenant, tu nous dis où tu caches cette clé ? Elle est dans le silo, elle aussi ?
« Non, c’est pas vrai ! prétend-il.
« Alors, dis nous la vérité ! insiste Corinne.
« D’accord, d’accord, elle est dans ma chaussette.

Laurine prend la clé ; puis avec Isaac,Julien et Kethline, tous remontent du silo le coffre avec des cordes.
« Pfff…, il est lourd ! dit Laurine.
Elle prend la clé, ouvre le coffre.
« Wouuaaahhh ! s’exclame toute la classe des CM2.

Dans le coffre, il y a un talisman, une robe brodée d’or, des colliers, des bracelets de pierres précieuses, des pièces d’or, des couronnes, des boucles d’oreille de couleur bleue représentant un dieu indou, Ganesh, avec un corps d’homme et une tête d’éléphant, une paire de talons en or.
« Oh, ils sont trop beaux les talons ! disent Kethline, Elia et Indy-Lynn. On peut les essayer ?
« Non, non, répond Laurine, on n’est pas dans un défilé de mode ici.
« On est riche, youpi ! dit Manar.
« On a le trésor ! crie Ibrahim.
Dylan ajoute :
« On partage, comme les pirates ! Et moi, comme je suis le commandant, j’ai droit à plus de bijoux que vous !
« Non mais, ça va pas ! réagit le reste de la classe.

Sana et Kethline ont une autre idée :
« On appelle Mr Maka Renko, on lui demande si c’est vraiment de l’or et puis on amène tout ça aux archives !

Chapitre 8

Arrivés aux Archives, on les félicite d’avoir trouvé ce trésor qui date de 1789. Puis Mr Maka Renko apprend aux élèves deux bonnes nouvelles. D’abord que les bijoux sont authentiques, c’est de l’or véritable. Ensuite, la règle veut que celui qui découvre un trésor a le droit d’en garder la moitié. C’est la classe qui a découvert le coffre, c’est dons toute la classe qui se partage la moitié du trésor. Et le reste ? Un archiviste dit que cela revenait à Mr Maka Renko, en sa qualité d’arrière arrière arrière....

Le lendemain, la maîtresse annonce une autre grande nouvelle, elle figurait déjà dans la presse : on y racontait que M Maka Renko avait reconnu Paulo ; c’était très certainement son petit fils. On allait enquêter mais d’ores et déjà Maka Renko avait proposé d’accueillir l’enfant chez lui.

Toute la classe écoute avec bonheur cette nouvelle. Sauf Jérémi qui demande à Laurine :
« S’il te plaît, tu peux m’apprendre la prise du guépard ? »

FIN

Annexes
Vocabulaire de la Cave – carrière (Delacroix)

Escalier
Couloir
Calcaire
Coquillages
Front de taille
Couches (banc ?) de pierres
Souchet
Saignée
Rainures
Coin
Pilier
Cale-à-bras
Ciel (plafond)
Carrier
Mur de pierres sèches
Mur maçonné
Cave à vin
Tonneau
Chevrier
Champignonnière
Champignonniste
Hydrocarbures
Silo à blé
Torchis romain
Silo expérimental
Seau, corde, poutre, poulie, cylindre (tambour), manivelle, treuil
Coupole
Vin de bourgogne
Double courant d’air
Coupole
Plaque de béton



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