Alternative à l’austérité

L’alternative à l’austérité, ça urge
Une campagne Front de Gauche

La campagne nationale sur le thème « L’alternative à l’austérité, c’est possible » devrait structurer l’activité du Front de gauche ces prochains mois. Le point sur cette initiative d’ampleur avec Francis Parny, membre de l’exécutif national, chargé des relations extérieures.

Pourquoi une telle campagne aujourd’hui ?

F Parny : Il y a urgence. La politique du gouvernement conduit à l’échec. Pour sortir de la crise, il faut rompre avec les logiques libérales des gouvernements précédents, ce n’est pas le cas. Mis bout à bout, l’acceptation du traité européen, du pacte de compétitivité « made in MEDEF » et de la flexibilité du travail cachée derrière le « compromis historique » dessinent une politique libérale assumée de façon totalement « décomplexée ». C’est la soumission totale aux marchés financiers qui érigent en dogme absolu la réduction des dépenses publiques sous prétexte d’un endettement né de cette même soumission aux marchés dont les peuples européens ne sont nullement responsables. Nous voulons montrer avec cette campagne qu’une alternative politique à gauche existe et qu’elle est réalisable. Nous voulons combattre la résignation à laquelle on nous appelle et redonner confiance. Face à l’arrogance du patronat nous voulons contribuer à mobiliser les protestations et les demandes de millions d’électrices et d’électeurs qui bien au delà de celles et ceux qui ont voté pour le Front de Gauche souhaitent un changement.

Question : Comment le Front de Gauche entend prendre en compte cette campagne ?

F Parny : Il s’agit de mener une campagne nationale pour montrer au travers de propositions concrètes qu’une alternative est possible, notamment aux politiques d’austérité menées en France et en Europe. Le Front de Gauche est à l’initiative, c’est sa campagne, elle s’appuie sur son programme « L’humain d’abord » qui incarne une alternative à gauche. Mais nous voulons nous adresser largement, au-delà des composantes du Front de Gauche, à toutes celles et tous ceux qui à gauche, et dans le mouvement social souhaitent une autre politique. Notre campagne s’inscrit également dans le respect de toutes les mobilisations en cours : les luttes, les marches qui sont envisagées, les initiatives de divers collectifs pour un audit citoyen de la dette. Quand aux formes de notre campagne, elles seront multiples, sur plusieurs mois. Il s’agit de distribuer des tracts, d’illustrer par des affiches nos propositions, de faire des meetings, des marches, des votations citoyennes, des pétitions, des ateliers législatifs pour construire des projets de loi avec l’ensemble des citoyens.

Question : Quels thèmes allez-vous développer ?
F Parny : L’alternative à l’austérité passe à la fois par une autre répartition des richesses, le relèvement des revenus, un investissement public et privé qui développent les qualifications, la recherche et l’emploi pour de nouvelles formes de productions socialement utiles et écologiquement durables. Prenons quelques exemples. Au travers de la proposition d’une nationalisation de Florange, qui reste à l’ordre du jour, nous pouvons décliner quel type de propriété sociale nous souhaitons : un contrôle public associant les salariés au développement d’une filière industrielle essentielle pour l’avenir de notre pays et la définition de nouvelles productions respectueuses de l’environnement. De même un atelier législatif est déjà constitué pour rédiger une loi contre les licenciements, et pas seulement les licenciements boursiers, mais aussi pour garantir une sécurisation professionnelle du travail. Nous débattrons dans le Front de Gauche, vendredi prochain, pour mettre au point nos propositions. Il nous faut préciser nos priorités en faveur des minimas sociaux et des salaires, pour le logement et pour les services publics qui sont autant de mesures relançant le pouvoir d’achat de façon directe ou indirecte.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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