Mystère Cyclo-rando, Roissy, 2014

Le mystère de la cyclo-rando

Chapitre 1

La cyclo-rando avait bien commencé puis tout a basculé.
C’était un jour d’été. Les enfants pédalaient et les heures passaient tout doucement sous un soleil brulant. Ils arrivèrent dans la ville où ils devaient s’arrêter. Le gymnase de Saint Nicolas était magnifique. Les enfants posèrent les vélos dehors. Les classes se rendirent à la cantine d’une école proche , l’école Delacroix, pour manger. Au menu, spaghettis à la bolognaise.
Le soir tout se passa bien. Des élèves avaient prévu de jouer une pièce de théâtre devant toutes les classes. Tout à coup, en plein spectacle, la lumière s’est éteinte. Puis tout se ralluma. Tout le monde était là, apparemment.

Ensuite les élèves déballèrent leur duvet. Il n’y avait plus aucun bruit dans le gymnase. Enfin presque. Car des enfants bavardaient, parlaient de leur personnalité :
 Moi, dit Léa, je suis une grande guitariste, j’adore mes amis.
 Moi, dit Gaspard, je suis un grand tennisman et j’adore les Hamburgers.
 Moi, dit Manon, je suis une grande dessinatrice et j’adore les manèges à sensation.
 Moi, dit Yannis, je suis timide mais je fais comme superman. Mais chut ! C’est un secret !
Puis ils s’endormirent.
Guillian dormait comme un bébé avec son gros nounours.

Cette nuit-là, Cassandra fit un cauchemar. Elle rêvait d’un monsieur avec un couteau qui voulait la kidnapper. Il était lui aussi à vélo, juste derrière elle ; il y avait cinq vélos entre eux. Elle voulait aller plus vite, plus vite mais elle se fatiguait, l’homme allait la rattraper. Il allait la saisir, la jeter dans un camion. Affolée, Cassandra se réveilla.

Non loin d’elle, elle vit Jules qui dormait en bougeant beaucoup. Jules, dix ans, petit, mince, timide rêvait à la rando. Au début, il était prêt pour une journée de dur labeur ; mais plus tard son vélo creva. Il tomba. Sa voisine Léa lui demanda si tout allait bien. Mais il avait mal ; un adulte arriva, lui dit qu’il s’était fait une fracture multiple, qu’il ne pourrait plus faire de vélo. « Nooooon ! » hurla Jules et il se réveilla, lui aussi.

Une autre personne ne dormait pas vraiment : Ugo. Il tournait dans son lit. Ugo, 11 ans, grand garçon, était très bon en vélo. Déjà pendant la randonnée, il sentait qu’il se passait quelque chose d’anormal mais quoi , Il n’avait rien dit.
A présent, il était réveillé, alors il décida de faire un tour dehors. D’autant qu’il avait entendu du bruit du côté des vélos. Il se disait que son imagination lui jouait des tours.

A six heures du matin, Alexis, le meilleur ami d’Ugo, se réveilla et vit tout de suite que son copain n’était plus dans son duvet.
La maîtresse, d’habitude, dit le matin « Les enfants, il faut partir ! On a encore une grosse journée ! » ; mais là, elle alla plutôt demander à Alexis :
 Alexis, t’as pas vu Ugo ?
 Non, je l’ai pas vu.

Mais à terre, près de l’entrée du gymnase, il y avait la chaine que Ugo gardait toujours à son cou.

Comme si cela ne suffisait pas, voici un élève, Yacine, qui se mit à crier, à pleurer. Un adulte arriva et lui dit :
 Que se passe-t-il ?
 Maîtresse, maîtresse, mon vélo a disparu !
 Quoi ?
 Il a disparu, je vous le dis…
Aussitôt se réunirent les parents, les accompagnateurs et les professeurs. Pour parler. Vingt minutes plus tard un adulte confirma les mauvaises nouvelles. L’élève Ugo avait disparu tout comme le vélo de Yacine.
« Ne vous inquiétez pas, ajouta l’adulte, on va régler le problème. »

En attendant, quel mystère ! Où était Ugo ? Où était le vélo ?
Chapitre 2

La deuxième journée, tout le monde était inquiet pour Ugo et pour le vélo de Yacine. Tous les enfants étaient chamboulés mais tout le monde essayait d’oublier cette horrible histoire.
Après vingt minutes de réflexion, la maîtresse demanda aux élèves de préparer leurs affaires et de les mettre dans le camion. Puis on alla prendre le petit déjeuner.
A ce moment là, tout le monde était calme. Quelqu’un trouva un portable abandonné, on se dit que c’était celui du voleur ; on appela la police municipale de la ville la plus proche. Malheureusement, le numéro de la police ne répondit pas.

Après la cantine, Yacine et Cassandra étaient près du camion et ils imaginaient ce qui avait pu se passer. Il y avait plusieurs pistes.
 Le coupable, dit Cassandra, c’est peut-être quelqu’un qui faisait de la cyclo-rando quand il était petit ; tout le monde alors l’embêtait, tout le monde essayait de casser son vélo, alors il a décidé de se venger.
 Mouais, dit Yacine. Moi je pense que c’est un scientifique qui a fait le coup ! Il a installé quelque chose sur la pédale, un pisteur, il veut nous tester, nous prendre pour des cobayes.
 Je sais pas, réagit Cassandra. Imagine que le chauffeur du camion soit un homme étrange, costume noir, cagoule blanche, genre Marvin Ultra-bright ; et il serait venu pour saboter le 29e édition de la cyclo-rando parce que dans son enfance, il s’était grièvement blessé en vélo et il ne voulait pas cela se reproduise, aujourd’hui, pour un autre enfant...
 Autre piste, dit Yacine. Dans cette ville il y a un musée du vélo. Imagine que dans ce musée il y a un ordinateur ; sur l’écran, il y a un message ; et ce message dit « On a réussi à enlever un enfant ; les journaux vont en parler ; c’est bon pour notre musée ; on va devenir milliardaire ! »

Mais Cassandra ne croyait pas du tout à cette nouvelle piste. Elle regardait passer Emma qui disait à Axel :
 Bin, t’étais où, mon petit chou ?!

 Autre piste, ajouta Cassandra : on trouverait au sol une bague , la bague du voleur ; on demanderait à tout le monde à qui elle peut appartenir ; quelqu’un dirait que c’était la bague du père de Léa ; et aussitôt Léa réagirait : « Mais qu’est ce que mon père vient faire dans cette histoire ? En plus ça peut pas être lui, il est en vacances à Londres ! »
Yacine continuait d’inventer des pistes incroyables, il imaginait qu’on avait fait boire à Ugo, qui avait soif, du somnifère, mis dans sa bouteille ; et il s’était bien sûr endormi. Il pensait aussi qu’on aurait pu ouvrir la valise de Ugo et y trouver un pistolet ?!

Pendant ce temps là, le groupe d’Emma B, qui avait pourtant l’habitude de se mêler de tout, cette fois n’avait pas du tout envie de s’occuper de l’affaire.
Le groupe de Léa et Gaspard menait une petite enquête sur la chaîne de Ugo. Il y avait des traces de rouge sur l’objet. Du sang ?
 Non du ketchup, dit Gaspard qui venait de goûter, du ketchup avec une pointe de piment d’espelette !
Et comme les autres ne voulaient pas le croire, et pensaient qu’il se trompait, il ajouta :
 Quoi ? Moi me tromper ? Non non, impossible, avec tous les hamburgers que j’ai mangés dans ma vie, impossible de me tromper.
Tout le monde rit sauf Océane, dont on disait qu’elle était amoureuse de Ugo.

Un moment, la maîtresse appela les élèves :
 Allez, tout le monde, on y va !

Alors chacun alla chercher son vélo, enfila son casque et en route jusqu’au prochain gymnase.
Mais, le chauffeur qui conduisait le camion ne faisait pas partie de la cyclo-rando !

Chapitre 3

Qui était cet intrus ?
Avant de partir, Léa et Gaspard avaient dit à Yacine :
 Toi, tu vas passer ta journée dans le camion.
Yacine était d’accord, il se disait : « Comme ça, j’aurais pas à faire les montées ! »

Le groupe de randonneurs partit, donc. Il faisait très chaud. Ils visitèrent la ville de Moret-sur-Loing. Il y avait là un musée du vélo. La maîtresse avait prévu de le visiter pour expliquer le fonctionnement des vélos. Pendant la visite, Axel découvrit une porte entre-ouverte ; il décida d’y entrer et tout de suite s’écria :
 Mais... mais ce vélo, il me fait penser à celui de Yacine.
 Mais non, ne dites pas n’importe quoi, s’énerva le directeur du musée.
 Mais si, mais si, moi je dis que c’est le vélo de Yacine.

Axel pensa que le bonhomme pouvait être le coupable mais toute la classe était déjà partie, il les rejoignit.
En chemin, Yannis et Manon découvrirent une chaussure. De Ugo. Il manquait un lacet.
 Est-ce qu’il se serait pendu ? Demanda Yannis.
 Mais non, ne dis donc pas n’importe quoi ! Ugo peut faire des choses bizarres mais pas des choses comme ça, dit Manon.
 Oui, c’est vrai. Bon, allons voir Léa et Gaspard, ils vont nous donner leur avis sur cette chaussure.

Le groupe des randonneurs étaient arrivés au gymnase. Vers l’arrivée au gymnase, il y eut entre les coureurs une longue course poursuite endiablée. La journée s’était plutôt bien passée sauf qu’un dérailleur d’un vélo s’était cassé, il avait été saboté.

Au gymnase, on déposa les affaires, on alla déjeuner. Pendant le repas, Thuy-An, une amie de Manon et de Léa, trouva une limace dans sa salade ; elle cria :
 Au secours ! Il y a une limace dans ma salade.
Manon dit :
 Mais c’est rien, elle est mignonne, ta limace ; tiens, je vais l’appeler Pupuce !
Tout le monde éclata de rire.
Les élèves retournèrent dans le gymnase, installèrent leur matelas, se glissèrent dans les sacs de couchage. Mais personne n’arrivait à s’endormir ; tout le monde avait un peu peur de disparaître comme Ugo. Et Cassandra ne cessait de répéter : Catastrophe ! Catastrophe !

Yacine, de son côté, avait passé toute la journée dans le camion. Les choses avaient mal commencé. En début de matinée, les randonneurs avaient attaqué une longue montée et la route tournait un moment sur la droite ; au lieu de les suivre, le camion alla tout droit ! Yacine se demanda pourquoi.
« Qu’est-ce que vous faites ? dit-il, vous êtes devenu fou ?
Le garçon, qui déjà avait des doutes sur ce chauffeur, à présent était persuadé que l’autre ne faisait pas partie de l’équipe de la rando.
 Petit, t’as intérêt à te taire, OK ?
 Mais, mais, ajouta Yacine.
 Je t’ai dit de te taire !

Le garçon se disait : « Ce chauffeur a vraiment l’air malsain ! ». L’autre portait une casquette noire, des lunettes de soleil et sa veste noire elle aussi avait le col qui remontait jusqu’au menton. Bref on ne voyait presque pas son visage.Un peu plus tard, Yacine osa lui poser des questions :
 Qui êtes-vous ?
L’autre ne répondit pas.
 Allo, y a quelqu’un là dedans ? Insista le garçon.
 Tais-toi, sinon je te jette par la fenêtre !
Yacine cria :
 Au secours, le chauffeur veut me jeter par la fenêtre !
Mais personne ne l’entendait.

Un peu plus tard, le chauffeur se mit soudain à chanter :
 Ahh tsi go ounia mamagui tybaba...
Yacine reconnut la chanson.
Puis, il mit la radio, il y avait du zouk. Yacine demanda au chauffeur de mettre plus fort, l’autre dit « oui ». Puis il ajouta :
 Je suis un des parents qui accompagnent la rando.

Ça semblait être un mensonge.
 Pourtant vous avez l’air mystérieux !
 Comment ça ?
 Quand on vous pose des questions, vous avez du mal à répondre.
 Tu peux me tutoyer, dit soudain le chauffeur.
 D’accord.
 Qu’est ce que tu veux savoir ?
 Dis moi par exemple le code couleur des vélos de la classe de Mme Bréda ?
L’autre hésita puis dit :
 Jaune et rouge.
 Autre question, continuait Yacine : le code des parents pour la classe de Mme Bréda ?
 Euh...ha oui, EMD !

En fait, Yacine avait piégé le chauffeur. Le code couleur était le jaune et vert ; et le code des parents était REB 77.

Mais qui était cet intrus ? Yacine resta choqué, il avait peur que le type le conduise n’importe où. En même temps, l’homme était sûrement très intelligent, il devait avoir un métier très sérieux.
Et c’est alors que le chauffeur avoua :
 Je suis un inspecteur de police.

Chapitre 4

C’était le dernier jour de la cyclo-rando. Yacine avait rêvé toute la nuit qu’on voulait le faire remonter dans le camion. « Oh, non, j’en ai marre, disait-il, je veux pas y retourner encore une fois, je n’ai pas envie de finir ma vie dans un camion. » Finalement, il acceptait de le faire parce que Yannis lui donnait des bonbons ! Mais les bonbons étaient drogués et il se retrouvait à son tour ficelé à l’arrière de la camionnette.
Maxime lui rêva d’une cabane ; la maîtresse avait interdit d’y entrer mais il y entra et trouva Ugo ! Alors tout le monde se précipita vers la cabane et se mit à chanter : Y a de la joie, bonjour bonjour les hirondelles, y a de la joie…
Gaspard fit aussi un cauchemar : il volait les clés du camion, qui étaient restées sur le contact…, il mettait ces clés dans sa poche, attendait que le chauffeur tourne le dos et courait rejoindre ses amis.
Au réveil, tout le monde avait mal dormi et s’inquiétait pour Ugo. Emma répétait :
 Mais où est-il parti ? où il est parti ?
 Mais arrête de dire ça, on ne sait pas où il est ! répondit une de ses copines.
Après le petit déjeuner, la maîtresse compta les élèves : 25 élèves. Elle cria : « Ouf ! » Il n’y avait pas d’autre disparu, il ne manquait que Ugo.
Ce jour-là, on devait faire 71 kilomètres. Mais la maîtresse dit :
 Je comprends tout, maintenant, on retourne au musée du vélo. C’est là que Axel a vu des preuves.
Sur le chemin, Léa et Gaspard s’étaient mis parmi les derniers randonneurs et regardaient sans cesse si le camion les suivait bien. Au musée, ils tombèrent sur le directeur.
 Que me vaut le plaisir de vous revoir ? demanda-t-il de son air suspect.
 Je viens pour le vélo volé de Yacine ; je viens aussi pour Ugo qui est sûrement au même endroit.
 Que racontez vous là ?
 Ne faites pas l’ignorant ! Je vous arrête, dit le policier.
L’autre commença à reculer de trois pas puis prit la fuite. Une course poursuite commença. Le directeur courait à toutes jambes. Mais il glissa et tomba la tête la première dans un plat de nouilles.
 Ouille, ouille, ouille, c’est chaud, dit-il.
L’inspecteur l’arrêta, lui passa les menottes.
Pendant ce temps Cassandra qui avait envie d’aller aux toilettes demanda à l’accueil :
 Où sont les toilettes ?
 Prenez les escaliers, c’est au premier étage, vous verrez.
 D’accord, merci.
Au premier étage, elle tomba sur deux portes. Elle en ouvrit une. Il y avait là une grosse valise fermée avec deux cadenas. Et à terre une paire de clefs suspectes. Elle s’approcha, vit des trous dans la valise. Intriguée, elle essaya d’ouvrir la valise avec les clés et, comme par hasard, elle réussit .
A l’intérieur, elle vit Ugo, tout desséché, endormi par des somnifères puissants, du scotch sur la bouche. Alexandra, intelligente, lui mit des claques, Ugo se réveilla petit à petit. Il avait l’air choqué.
-Ugo, comment vas-tu ?
 Mmmmmm…
La jeune fille lui enleva le scotch.
 Aïii, cria le garçon, tu viens de m’enlever mes belles moustaches ! J’ai faim ! J’ai soif ! Et je sens mauvais !
Elle le détacha et il s’appuya sur Cassandra pour descendre l’escalier. La maîtresse les vit. Elle dit à Cassandra :
 Bravo, tu es une héroïne, tu as sauvé ton camarade de classe, tu passeras sans problème en 6è !
Puis elle demanda au garçon :
 Mais où étais-tu passé ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
Il raconta.
 Un soir, comme je n’arrivais pas à dormir, je suis sorti du gymnase ; une personne mal-intentionnée m’a surpris et conduit ici, où je me suis retrouvé dans une valise ! Je pouvais toujours crier de toutes mes forces, personne ne m’entendait.
De son côté, l’inspecteur de police s’aperçut vite que, sur le vélo volé, ce n’était pas les empreintes du directeur que l’on trouvait. Celui-ci avoua que le vrai patron en fait s’appelait Jordan. Jordan n’habitait pas loin du musée.
 Allons y ! dit le policier à Yacine.
Chez ce Jordan, il y eut une courte bagarre.
 Attention derrière vous ! cria Yacine.
 L’inspecteur eut un bon réflexe et donna un coup de poing dans la tête de Jordan, et l’arrêta.
La maîtresse félicita les enfants et pour fêter ça, elle dit :
 Bon, des bonbons pour tout le monde et une boum ce soir !
 Oh non, encore des bonbons, dit Yacine.
Ensuite, tout le monde reprit le car, direction Roissy. Tout le monde était sain et sauf.
 Cette cyclo-rando se termine super bien, dit Manon.
 J’ai adoré la boum, ajouta Léa.
 Moi, j’ai découvert que j’aimais une personne mais chut ! je n’en dirai pas plus, dit Yannis.
 La cyclo-rando a prouvé que je pouvais me surpasser, déclara Gaspard.
A l’arrivée, les parents acclamèrent les enfants. La maîtresse dit :
 C’était vraiment une drôle de cyclo-rando !
Et Ugo ajouta :
 Content que tout ça soit fini, je vais pouvoir aller me doucher !

FIN



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