Réunion secrétaires départementaux

Réunion des secrétaires départementaux
« On est parti dans une belle campagne »

La réunion, le 29 juin dernier, des secrétaires départementaux, 10 jours après le vote des communistes, avait, de fait, un double ordre du jour : le point sur la situation politique et l’entrée en campagne électorale. Bob Injey a présenté le rapport introductif.

La situation politique : si on parle beaucoup dans les médias de jeux politiciens, « l’essentiel c’est à dire la vie des gens passe au second plan. » Pour le rapporteur, « les événements qui secouent la Grèce sont un raccourci dramatique des difficultés qui étouffent nos sociétés. » On vit « une période forte en potentialité dans la remise en cause des logiques capitalistes mais en même temps, il n’y a rien d’automatique à ce que cela se transforme ou se traduise dans la construction d’une alternative de progrès. » Les communistes, qui refusent de s’enfermer dans le renoncement ou l’isolement, ont fait le choix du Front de gauche, choix de la rupture avec les logiques des marchés financiers, choix d’une démarche visant à créer les conditions d’une majorité de gauche, choix d’une autre politique permettant une victoire durable sur la droite. « Gagner et réussir, c’est le défi que nous voulons relever et pour y contribuer nous prenons toutes nos responsabilités. »
Tel est le sens du vote des communistes, le choix d’un accord global, avec JL Mélenchon comme candidat à la
présidentielle : « C’est un acte fort et apprécié comme tel par beaucoup de celles et ceux qui nous regardent et mettent beaucoup d’espoir dans notre démarche. »
Le rapporteur mentionne la question des législatives : il reste une trentaine de circonscriptions -sur 539 - qui font l’objet de débat, avec deux difficultés. La première c’est le maintien de certaines exigences du PG. La seconde : « En l’état actuel des propositions, le Parti de Gauche qui compte à ce jour 5 parlementaires (2 sénateurs et 3 députés) risque fort de sortir de la séquence Sénatoriales et législatives avec au mieux -en l’état actuel - 2 parlementaires. Alors que nous mêmes nous sommes en situation d’en regagner ou d’en gagner. » Une nouvelle rencontre entre partenaires du Front de gauche doit se tenir le 7 juillet.

La Campagne

Bob Injey caractérise ensuite la campagne à venir ; selon lui, elle sera très différente des batailles précédentes pour au moins deux raisons : on entre en campagne très tôt et il y a un cadre collectif qui va en s’élargissant. « Une campagne plus longue et collective, où nous voulons lier Présidentielle et législatives, cette situation n’est pas sans incidence sur notre campagne. La durée et le cadre collectif peuvent être de sacrés atouts si nous savons les valoriser. »
Le rapporteur distingue 3 temps dans cette prochaine campagne. UN : Durant tout l’été, c’est la phase du lancement. Le Front de Gauche va s’enraciner dans le paysage, le PC est perçu positivement, voir le succès des fêtes fédérales et de diverses initiatives comme la campagne Vie chère ( cf. interview d’Eric Corbeaux). Il s’agit aussi de préparer la rentrée. « Je pense au processus de désignation de nos candidats et de nos candidates dont nous souhaitons qu’il puisse s’achever fin septembre. » Il insiste sur l’enjeu de la parité, sur la mise en place de collectifs de circonscription. DEUX : dès la fin août, une seconde phase sera marquée par le lancement public, à la Fête de l’Humanité, du Programme Populaire et Partagé et la mise en place du Conseil National de Campagne. « Nous engageons une phase de popularisation autour de ce programme en lien avec la désignation de nos candidats aux législatives et la mise en place des collectifs de circonscription, dans une période ou le PS, lui, sera en plein dans les primaires. Dans cette période nous voulons mener une véritable confrontation des points de vue à gauche sur le contenu et la mise en oeuvre des grandes transformations sociales ». TROIS : début 2012 marquera une phase bien plus intense de la campagne présidentielle.
Vont être mis en place un comité de coordination d’une quinzaine de personnes, en quelque sorte l’exécutif de campagne ; et un conseil national de campagne que va présider Pierre Laurent.

Gagner et réussir

Ensuite une vingtaine de responsables interviennent dans le débat ; on revient sur l’importance du vote des communistes, sur leur souci commun d’être rassemblés ; il y a eu entre eux des différences mais pas de clivages, se félicite-t-on. On insiste sur l’élargissement militant, populaire du Front de gauche, sur son ancrage citoyen ; sur le besoin de mener et la campagne des présidentielles et la campagne des législatives. L’idée de « confrontations à gauche » fait débat ; il ne faudrait pas apparaître contre le PS et l’envie de battre Sarkozy, il faut que la gauche gagne, dit-on ici ; il faut gagner et réussir, mener un vraie bataille sur le contenu, répond-on là. De nombreux intervenants reviennent sur les législatives et les négociations en cours avec le Parti de gauche. Celui-ci serait trop gourmand, disent certains, l’un d’eux critiquant l’attitude de la direction du PC : « On leur donne nos circonscriptions... » ( Pierre Lacaze, Haute Garonne). Le débat porte alors sur la notion d’accord global et sur les contentieux à régler. Lydie Benoist, du secteur élections, fait le point sur les négociations pour les législatives ; elle rappelle que des problèmes viennent de demandes déraisonnables des partenaires mais parfois aussi de fédérations du PCF « qui ne veulent rien faire » ; des efforts de tous sont nécessaires ; on n’ira peut être pas vers un accord à 100%, mais l’accord général pourrait acter ici ou là quelques divergences persistantes, l’important étant de conclure vite et d’entamer dans la foulée la campagne. Une intervenante ( Fabienne Alaoui) fait remarquer qu’un accord global ne dépend pas que du « national », « il se réglera avec l’ensemble des fédérations ». Marie-George Buffet revient sur cette question ; il faut bouger, dit-elle, c’est à dire savoir dire non aux demandes excessives, faire des propositions et considérer que certains blocages viennent de notre part ; en même temps elle réfute catégoriquement, et très précisément, l’idée qu’on serait en train de « tout leur donner » ; elle pense que les choses vont évoluer et qu’ « on est parti dans une belle campagne ».
Plusieurs secrétaires disent l’importance d’avoir une posture de gagne, une démarche offensive ; les indices sont bons tel l’état des ventes de vignettes (Brigitte Gontier-Maurin). Assez généralement, on s’attend à une campagne originale, partagée.
Pierre Laurent qualifie la consultation des communistes d’ « étape importante », de « décision prise dans des conditions satisfaisantes » ; le climat est à l’entrée dans la campagne où tout le monde, au sein du Front de gauche, sera respecté. L’aiguisement de la crise pousse à travailler à une issue politique, il y a besoin d’alternative ; de ce point de vue, le choix du PC a été pris positivement par de très nombreuses personnes. Un des enjeux de la campagne à venir peut se dire ainsi : « oui la gauche doit se rassembler pour battre la droite, la question étant : autour de quelles idées ? » Le programme partagé propose une autre politique et sera popularisé lors de la Fête de l’Humanité et ensuite. Le secrétaire national appelle à aller le plus vite possible dans la désignation des candidats, l’objectif étant, demain, d’assurer la présence d’un groupe parlementaire avec de nombreux députés communistes et un gain en voix, toutes choses que devraient permettre d’ores et déjà les négociations. Les fêtes fédérales ( on pourrait ajouter : le meeting de lancement de la Place Stalingrad à Paris qui se tenait le soir même de la réunion ) montrent qu’ « un processus s’enclenche », que « c’est bien parti ». Les formes de mobilisation citoyenne dans la campagne, à la rentrée, pourront être diverses, « l’important est de savoir combien de gens entreront dans la dynamique ».

G.S.



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire