L’entreprise, le travail et la politique

L’ordre du jour du forum, organisé à Fabien mardi 6 octobre sur le triple thème de « l’entreprise, le travail et la politique », promettait ; et il n’a pas déçu. Il fut ouvert par Véronique Sandoval, responsable des questions Travail et emploi au PCF. L’entreprise n’est pas qu’un lieu dépendant des « apporteurs de capitaux », dit-elle, c’est une communauté humaine dont la fonction est de produire des biens et des services. Et la politique ne saurait s’arrêter aux portes de l’entreprise.
La rencontre permit en matinée un premier débat sur la thématique : « Quels biens et quels services produire ? Comment organiser le travail pour les produire Le débat doit investir l’entreprise. » Sont intervenus Jean-François Bolzinger (dirigeant de l’UGICT-CGT), Marc Delepouve (dirigeant du Snesup-Fsu), Gérard Mazet (secrétaire de la section PCF des cheminots), Jean-Louis Dayan (économiste), avant un échange avec la salle.
Il y fut question d’un système (« le rapport salarial fordiste ») en pleine déconstruction ; du besoin de lui inventer une alternative ; du sens du travail devenu pour beaucoup de salariés une question majeure ; du phénomène de prolétarisation, de désappropriation des salariés du sens de leur travail, de leur activité ; du couple politique/syndicats, qui, après une phase de malentendu, semble se reconsidérer ; de révolution numérique (qui pour l’heure, au lieu de redresser l’industrie, semble l’achever !) ; de temps de travail ; de souffrances au travail . Mais aussi des valeurs de partage (chez les jeunes internautes) ; du besoin de s’émanciper des actionnaires ; de la nécessaire définanciarisation ; de politique industrielle ; d’organisation politique à l’entreprise. A ce propos, des orateurs notèrent qu’on était à la fin d’un cycle. « Les temps sont meilleurs pour reconstruire le parti à l’entreprise, c’est dans l’air » nota Gérard Mazet.

Quels droits nouveaux ?

Le débat de l’après-midi s’intitulait « Face à la confiscation des richesses et des pouvoirs, à la délégation de pouvoir, à l’aliénation, à la division, à l’individualisme , comment favoriser l’intervention politique des salariés ? » Quatre intervenants : Gérard Alezard (syndicaliste, vice-président honoraire du CESE), Eric Beynel (porte parole de l’Union syndicale Solidaires), Nadine Garcia ( cadre chez Axa) et Vincent de Gaulejac (sociologue, professeur à Paris 7).
Après la projection du film « Le chantier » ( compagnie Naje), un troisième débat conclut la journée sur le thème « A l’encontre de la réforme du code du travail, de quels nouveaux droits les salariés ont-ils besoin ? Quelle place faut-il donner à la négociation collective ? Quelles protections ? » Avec Pascal Lokiec (juriste, professeur à Paris Ouest Nanterre), Jean-François Naton (conseiller confédéral CGT), Martine Billard (Parti de gauche), Fanélie Correy Conte (député PS) et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

G.S.



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