Lafon, Revue du Projet

Article pour la revue suivi de notes de travail pour le café littéraire

Marie-Hélène Lafon
Le monde des enfances paysannes

Deux citations, extraites du dossier que la revue Siècle XXI vient de consacrer à Marie-Hélène Lafon, cadrent bien l’art de cette romancière. « Elle a inventé une langue pour dire le monde des enfances paysannes, ses silences, son écrasement, ses grâces têtues, sa mort longue, sa vaillance » dit la première. « Son écriture est un moyen de sauver le milieu rural originel, lui être malgré tout fidèle » précise l’autre.
Fille de paysans du Cantal, l’auteure, très tôt, on est à la fin des années soixante, se voit imposée la loi du père : faire des études.
Sage décision, dira-t-on, mais qui s’explique en fait parce que Marie-Hélène est femme, la terre est donc donnée en priorité au frère, et surtout parce que le père est convaincu que le métier de paysan est sans avenir, il n’y croit plus. Marie-Hélène Lafon est portée aussi par la passion de son premier maître, Léon Brunet, l’instituteur aux dictées fameuses, à qui elle dédiera d’ailleurs plusieurs de ses livres. La voici, jeune adolescente, interne dans une école religieuse, à Saint-Flour, lieu béni de culture sans doute mais aussi de confrontations avec les rejetons de la bourgeoisie locale, pleins de mépris pour la « bouseuse ». Marie-Hélène Lafon va suivre un cursus brillant, avec rage, une rage besogneuse ( elle se qualifie de « brute méthodique »), pour une double raison.
Boursière, elle ne peut pas se permettre de redoubler ; et elle entend du même mouvement prouver aux filles de cossus qu’elle est meilleure élève qu’elles !
De Saint-Flour, elle passe, bachelière, à la Sorbonne, pour des études de lettres classiques, jusqu’à l’agrégation. Un saut remarquable, un changement sensationnel de décor, d’environnement, de relations mais toujours un même acharnement, une même obstination à bien faire, à creuser le sillon.
Sa découverte du milieu intellectuel parisien, de la puissance (et des codes) de la culture et de l’art, sa rupture sans retour possible avec « le pays premier », sont parfaitement racontées dans plusieurs de ses romans et singulièrement dans « Les pays ». Professeure, Marie-Hélène Lafon enseigne aujourd’hui encore, en collège.

Chez elle, l’envie d’écrire était là, depuis longtemps, exigeante, intimidante. Des noms, des textes vont l’encourager à passer à l’acte, Pierre Michon et Pierre Bergougnioux notamment. Ce n’est pas tout à fait un hasard si l’un est originaire de la Creuse, l’autre de la Corrèze. Marie-Hélène Lafon a près de quarante ans quand est publié, en 2001, son premier opus, « Le soir du chien », chez Buchet-Chastel, un éditeur qui lui sera fidèle. On repère dans ce livre court ( les romans de Marie-Hélène Lafon sont toujours courts et denses), autour du personnage de Marlène (Marie-Hélène ?), normande qui ne se « fait » pas au Cantal, tout l’univers « lafonien » qu’on retrouvera de diverses manières dans les romans suivants. L’entrée de Marie-Hélène Lafon en littérature est aussitôt remarquée, le livre obtient le prix Renaudot des lycéens.
Comme tous ses romans, c’est un texte fort par l’épaisseur des destinées humaines, la sensualité des paysages, la sobriété de la phrase, l’extrême précision des mots.
L’année suivante sort « Liturgie », recueil de nouvelles, une forme qu’affectionne l’auteure. Il s’agit en fait de textes antérieurs à « Le soir du chien », écrits pour certains dès 1996.
Ce monde de la ferme, de la vallée de la Santoire, de Saint-Flour, du passage à Paris…forment la matière première de la plupart des livres qui suivront, « Sur la photo » (2003), « Organes » (2006), « Les derniers indiens » (2008), « L’annonce » (2009), « Les pays » (2012). Sa dernière publication, « Histoires » (2015), reprend une vingtaine de ses nouvelles. Dans « Chantiers » (voir plus loin), elle dit « fomenter depuis 1996 un seul et même et sempiternel et lancinant texte ».

Marie-Helène Lafon, c’est la description d’un monde paysan qui semblait inscrit « dans les siècles des siècles » et se voit soudain laminé (par la technocratie gaulliste), de territoires ingrats aux saisons rudes. Le chroniqueur Jean-Claude Lebrun parle d’une œuvre « d’une beauté âpre relevant de ce que l’on pourrait apparenter à un hiératisme rural ».
Dans ces reconstitutions de son propre passage, son déplacement (du Cantal à Paris), il y a quelque chose de l’ordre de la trahison du milieu d’origine, d’un éloignement radical en tout cas. On pense bien sûr parfois à Annie Ernaux, fille de bistrotiers d’Yvetot, autre grande dame de la littérature qui a magistralement décrit ce « reclassement ». Il n’y a pas de honte du milieu d’origine chez Lafon, elle revendique même une fidélité aux siens, mais on la sent habitée d’une rage, on l’a dit (doit-on la qualifier de classe ?), contre les dominants d’alors, feu sacré de sa créativité. En même temps l’auteure n’exprime aucune espèce de complaisance d’un passé rêvé. Pas de nostalgie, pas de régionalisme. Elle donne à voir, sans passer forcément par la fiction.
On saluera son talent à faire vivre les « petites gens », tout comme Pierre Michon le fit dans ses « Vies minuscules » (1984). C’est le cas par exemple de « Joseph » (2014), ouvrier agricole avec lequel on se sent étonnamment en empathie ; ou de « Mo », le personnage du jeune Mohamed inspiré à l’auteure par un fait divers (du côté cette fois d’Avignon) ; et plus généralement de la plupart de ses « héros » et « héroïnes ».

La viande verbale

Marie-Hélène Lafon est une travailleuse du texte, elle tourne et retourne dans tous les sens « la viande verbale », comme elle dit, elle « rumine », elle entend « rentrer dans les choses ». A l’arrivée, ses textes peuvent être de longues coulées, parfois sans ponctuation. Les livres, courts donc, forment souvent un bloc, sans séparations, sans chapitres et pourtant ils restent absolument fluides, évidents.
Elle explique d’ailleurs, comme peu d’auteurs savent (peuvent) le faire, le processus d’écriture dans un recueil récent (2015) au nom parfait : « Chantiers ». Le chantier de l’écriture sur l’ « établi » qu’est son bureau.
« Ecrire, c’est partir ». Elle nous fait entrer dans les coulisses du travail d’écrivain. Elle aime reprendre certains de ses textes, les remettre sur l’ouvrage, les poncer, les raboter, les polir, comme si l’écriture était un travail sans fin. Marie-Hélène Lafon est une obsédée du juste mot , de la phrase drue, crue. Son vocabulaire est enraciné. De ses mots fétiches, elle a d’ailleurs fait un abécédaire, « Album » (2012) qui conduit le lecteur d’Arbre à Vache, en passant par Cochons, Hiver ou Pays.
Son modèle, doit-on le préciser, est Gustave Flaubert, « Flaubert for ever » dit-elle, et sa référence « Un cœur simple ».

PROPOSITION D’ENCADRE
Rutilance somptueuse

« En juin, c’était un bouquet, une folie. Les deux tilleuls dans la cour, l’érable au coin du jardin, les lilas sur le mur, tout bruissait frémissait ondulait ; c’était gonflé de lumière verte, luisant, vernissé, presque noir dans les coins d’ombre, une gloire inouïe qui, les jours de vent léger, vous saisissait, vous coupait les mots, les engorgeait dans le ventre où ils restaient tapis, insuffisants, inaudibles. Sans les mots on se tenait éberlué dans cette rutilance somptueuse. C’était de tout temps, cette confluence de juin, ce rassemblement des forces, lumière vent eau feuilles herbes fleurs bêtes, pour terrasser l’homme, l’impétrant, le bipède aventuré, confiné dans sa peau étroite, infime. L’œil s’épuisait à ne rien saisir ; des odeurs s’affolaient, de foin de terre noire de chemins creusés de bêtes lourdes. »

Extraits de « L’annonce », 2009, prix Page des libraires. Ou comment Paul, paysan du Cantal, passe une annonce dans le journal pour trouver une compagne et croise Annette… Folio, pp 19/20

Extraits de « L’annonce », 2009,

Elle aime lire

Avons lu de vous douzaine livres, 13 tres exact
C’est dire si on vous aime bien

Article figaro>chantiers

Une bibliothécaire qui hésite

Depuis cet été, j’ai passé heures avec vous
Presque tout lu
30 pages de notes !
par où commencer ?

Au début il y a
Léon brunet

Puis
Le triangle des bermudes, cad
*« vies minuscules », pierre michon (1984), Creuse, huit vies
*bergougnoux(corrèze)
*millet richard (Corrèze)

« inventent une langue pour dire le monde des enfances paysannes, ses silences, son écrasement, ses douceurs, ses grâces têtues, sa mort longue, sa vaillance »

si bien compris premier texte écrit ( mais 2è ordre publication)>liturgie> s’ouvre nouvelle incroyable toilette du père qui appelle tour rôle 3 filles pour frotter dos ?

deux sortes
*mo<faits divers
*autobio>enfance paysanne et passage

Questions générales
 pas de l’ordre de la nostalgie
 pas de l’ordre « réalisme », secheresse d’écriture
 le sexe, en parler (elle connut l’homme/ Alphonse ; pétrir, fourrager) ; les rares histoires d’amour
 ténacité paysanne
 livres courts (Modiano ou Simenon)

Marie-Helene Lafon (1962) est prof de lettres.
Biblio
Dix ouvrages (chez buchet-chastel) dont 2 de nouvelles

Commencé travail écriture 96(chantiers)

 Le soir du chien, 2001, Renaudot lycéens.
 liturgie, 2002 (nouvelles),prix nouvelle ( le premier texte ?! écrit en 1996 dit-elle)
 sur la photo, 2003
 mo, 2005
 organes,2006 (nouvelles)(2013 ?)
 les derniers indiens, 2008
 l’annonce, 2009 (plusieurs prix)
 les pays, 2012 (prix)
 album , 2012 (abécédaire, 26 noms ?)
 joseph, 2014
 histoires, 2015 (recueil 20taine nouvelles)

et autres textes

 ma créature is wonderful
 la maison santoire
 l’air du temps
 gordana
 traversée, 2013
 chantiers,2015

histoires

reprend des nouvelles
et posteface « histoires »=école, mme durif puis brunet 297/99 LIRE ?
liturgie
elle court ?
liturgie(1)>organes(2)>pays(3)
roman et nouvelle >écriture de l’un à l’autre
le soir du chien, premier roman publié

les derniers indiens>la maison santoire

Gordana, à venir ?

Album

Arbres, automne
Patience, lenteur, attente, sentiers

Le cochon
Lire pp 40-41
Hiver
Pays(cantal)=lire ?
Vaches(le mot le plus longuement commenté !)

Organes

Rentrer dans les choses

Les taupes : collégiens qui piègent taupes>poison ;
La communion (1983 ; Depardon ?)
La boulangère trop belle, le Denis et son tracteur, l’accident

Epouse, intuition, exquise : des mots qui caressent les dents

La speakerine, la gdmère (maternelle) qui sent la salaison
Pages 52-54

Le corset, la grosse berthe, les règles, le dortoir (50), la guerre commence demain !

La sœur des douches, paule marie, inchangée, redoutable
Sœur quintal ! le bikini, eva, le garçon qui rêve de partir

Les mazagrans, le rituel du café des femmes, pas les hommes, le cercle, l’intimité

Les mères, rôle de mères ; la mère au téléphone ( sa voix change), les organes (p 101), les enfants qui espionnent, le jeu de la robe de mariée
La tirelire, le lit
Le tour de France, elles étaient un peu amoureuses d’eddie marckx
La saison des grenouilles(disparaître ?)

Mo

Livre coupé en 14 stations (calvaire) ; Mo ou mohamed, dernier des frères, vit ; avec sa mère ; gentil, lent, sérieux, dévoué ;livre s’ouvre avec rituel des soins des pieds de la mère ;il découvre maria et pense à la messe des chrétiens ; simon le noir ;

Phrases courtes, sèches
On est où ? Avignon ?cité ?

L’ami jo de la sécu ; « limité » ; la grosse nadia, sa chose ; un amant doux et fort ; le 3è œil ?! un amant doux et fort ; première discussion avec maria ; simon s’est battu ;
Mo et maria, glorieux ; il apporte son cahier de ce2, sa gloire ;
Puis voyage Marseille, raté ; notredamedelagarde ; elle se moque de lui, sait il au moins lire ? il la pousse (la tue)

Extraits ?

chantiers

humiliés, la colère>enfants de famille ; étymologie, les coulisses du mot ; p 15 ; écriture et travail ; les silences entassés par les générations qui nous ont précédé
« c’est pas du rôti (pour elle) », expression de gd mère pour signifier petite fille mariée avec qqn d’une classe supérieure
la grammaire, 20 !!
les adjectifs, 23/24 ; « que »,24, »on », le conditionnel, la dictée(27/28) ; la religion ; « fomenter depuis 1996 un seul et même et sempiternel et lancinant texte »

écrire, lire, corps ; plaisir de lire aux lecteurs-lectrices(37) ; flaubert

le père, la mort, la concordance des temps
l’écriture, bergougnioux
le temps
bill viola=art vidéo ?
callas, bach, la foi
bach, musique d’établi ; le texte, on le chie
la première musique>p 59 !
faits divers : mo ; fillette disparue(in derniers indiens) ; la disparition ; le chien abandonné
comment les histoires viennent ?
claude simon :en 85, non ; en 96, oui
du côté de vache, pas du cheval

flaubert for ever (déjà lu in revue siècle 21)

tenace, pugnace et docile

les crimes(filles tuées, Alice des derniers indiens)

traversée
la santoire, le paysage, la rivière, le pays (païen), les bornes, partir, mots disparus (coustir ? indécent), promenade (ça me signale), chiens, écrire=partir, lafon nom du père ; photos et tableaux ; cadre de télé (1968/1980), le tour de France ; regardeuse obsessionnelle ; personnages ; pays premier=prison ou trésor (p 45) ; donner à voir un pays et –pourquoi pas- sans passer par la fiction ?!

le soir du chien
prix Renaudot lycéens
livre court (comme tout mhl) ; laurent parle de marlène (aux cheveux fauves, rousse aux yeux verts) puis m. écrit et parle de laurent ; la maison (cantal ?) ; vieille maison isolée, restaurée ; maison et livre, bibliobus, vialatte (Ramuz) ; laurent l’électricien
la femme, tenir son rang, conforme ; le désir
la bibliothécaire qui parle du couple,amoureux, de jeanluc, l’instit qui bande ; marlène venue de nomandie ;journal de marlène (à 10 ans) ;le gd georges,père (caché) de marlène ; la mère « avide des choses du corps » ; lettre ( ?) de la gdmère à son fils (oncle georges) mort (en 44) ;( ?yvetot=) ; la femme du gd georges (et ses ambitions) ; la gd mère, des phrases courtes p 45) ;
inceste ?47
laurent , après l’été, la ramène de normandie au cantal
la mère de laurent (sexe à 64 ans ?!impuissance ?)
les promenades de marlène = singularité, incongruité !
un §=le qu’en dira t on du village ; « elle le tenait par le ventre »
marlène et cantal (pas nommé)=familière
laurent, ses maîtresses, « les travaux de la nuit »
la tribu, les cousines, les fêtes annuelles
Gérard ? et elle ? fonctionnel
Le printemps 63-64
Portrait de roland, sa mère (ange blanc), le chien
La tante (de laurent) pas méchante mais qui « attend de voir »
Le vétérinaire alban, coup de foudre ?
La femme du véto, son père « qui avait une âme de chien »
Le soir du chien = épisode accident-véto etc
Incroyable humanité, pauvre humanité !
L’ex maitresse du véto, sa femme, son fils taré, sa fille
La femme sous l’homme
« ici on ne s’habitue pas, il faut y être né » 99
un homme « enraciné » ; marlène partirait, la maison resterait ; les saisons
sexe, « la vieille histoire, la force de l’homme bandée dans la chair chaude de la femme »(110)
le qu’endiraton (113)
quitter la maison ; la faute au pays ? partir ? à quoi bon ; suicide ?
laurent et sa mère ; marlène et son fils ; recommencer, continuer
roland pendu,comme son père
des belges qui s’installent
le frère de roland qui fuit
la mort, les corps des morts ; partir ?rester ?
la bibliothécaire et son bibliobus>un autre avenir ?
+++++

Liturgie
2002, prix nouvelle
dédié à rd, Raymond Depardon

5 nouvelles, méticulosité objets, dates, dire comme un comptable (on compte beaucoup) ;les odeurs
1-liturgie, un père,trois filles, cérémonie laver le dos avec gant savonné
2-alphonse : terrible histoire du demeuré de la famille, balloté entre maison(à part) et institution ; « la tête », retardé, demeuré ; sur le tard, arrive Yvonne, petite chose souffre douleur (elle connut l’homme) ; amour naît ?!viol d’yvonne, suicide
3-suzanne : la tante oubliée, celle rien gardé et pourtant ; fait études, etudie comme on laboure ; p 63/64 ténacité paysanne ; institutrice ; rapports tendus avec siens qu’elle retrouve aux vacances ; vierge ; amour avec jeune prêtre institution> « c’était une histoire de peau, il n’y avait rien à dire »>manière de dire votre immédiateté d’écriture, pas lyrisme surtout !
Avoir ; la viande ; achat du château ; le rituel des femmes faisant à manger trois fois par jour aux hommes, nombreux ; elle vole ; attrapée, virée ; vers job de préceptrice (paris, ailleurs).
Le cycle de ceux qui vivent de la terre (et les autres)
4-roland : son suicide dans l’atelier avec sa chienne ( elle reprend cette séquence telle quelle dans un roman) ; hérédité ?tristesse, solitude ; avait loupé le rv de l’école ;le narrateur , un ami, raconte
5-la fleur surnaturelle, ou la descente au cimetière d’en bas d’un couple de paysans du pays haut ; surnaturelle/artificielle
Sur la photo
2003

alternance de séquences sur la maison d’enfance ( elle vit, fait du bruit ; seuls personnages rémi et ses deux sœurs, aînés ; un monde d’enfants, pas un adulte) et scènes de vie de rémi devenu prof ?/adulte (+ isabelle, la petite louise et l’ami renaud, photographe-cinéaste) pte bagnolet
deux séquences et deux temps : au présent, le passé ; au passé>le présent (temps sexe)
comme si maison, enfance dans un présent éternel et « présent, vie adulte » dans un imparfait

« au grain grumeleux qui se grave dans le gras… »(20)
le chien oscar ; trois enfants ont 2 filles
il (rémi ?) avait plusieurs corps
« les,ils,ceux qui »
il est question d’une photo, gare de lyon
la maison sent (lire p 45)
énumération, extrême précision
les longues siestes (gourmandes)

camille la (bourgeoise) normande qui « éduquerait » rémi

phrases courtes, sèches ; répétition du sujet, il, elles…
peu de ponctuations

« sa mouillure sombre et rose »(68)
« sur la photo » (maternité) prise par renaud

elle n’aime pas entendre lire des livres

la grange, jeux d’enfants l’hiver ; on dirait que… ; des mots comme cabriolet
l’étable
prof histoire collège Yvelines « ilot cossu », caroline
le pensionnat, paul et pipe
la voiture, l’amour dans la…

la cave, jouer à l’école, le chien (96-98)
louise, diminutifs, cérémonie des vêtements
promenade de nuit et description d’une pase>102(>behaviorisme ?comportementalisme ?manchette ?)
les insectes 102-103
isabelle se lave les cheveux ! elle perdra son 2è enfant
la fauche, le tracteur (bêtes sectionnées)
114-115 : rémi, ses sœurs et le village>A LIRE (elles veulent la ville)

la fête, tir, auto-temponnesuse
jardin=potager
en 5è il est amoureux> description d’annemarie130

« papa lit, maman coud »

double fin noire : mort sœur du milieu et la disparition de rémi !

Les derniers indiens
Buchet-Chastel
2008
Critiqué juin 2010

le Cantal de MH Lafon. Ce texte est
un bijou. Si la littérature, ce sont des personnages, une musique, un
souvenir qui vous suit une fois le livre refermé, alors, « Les derniers
indiens » est de la belle littérature. 200 pages drues, sans
respiration, ou presque pendant lesquelles Marie, vieille fille
taiseuse, paysanne aigrie, nous parle de ses voisins, également
agriculteurs, jeunes, bruyants, dynamiques, et des siens, par ricochet.

Une sorte de face à face de l’ordre et du désordre, de la vie et de la
mort, du passé et de l’avenir ; un regard lucide et terrible d’une femme
triste, inhibée, interdite sur son monde (en voie de disparition), ses
rites, ses rares bonheurs ( la nature) ; une chronique splendide sur la
vie campagnarde, le linge qui sèche, les enfants, les odeurs et les
parfums, la musique, le voisinage, les chiens (et leur lubricité).

Beaux portraits de famille, la mère, sèche, orgueilleuse, très fin de
race, le père, effacé au double sens du mot, le frère aîné, le préféré,
qui eut le courage de quitter la ferme mais s’en trouva puni ; le cadet,
plutôt limité des neurones.

On déambule dans un monde de lenteur, monde vide, où les enterrements
offrent les rares occasions conviviales..., un monde appelé à
disparaître, englouti sans doute demain par la voracité de voisins
entreprenants.

Le style est magnifique, dense, la phrase semble chuchotée, les images
souvent fulgurantes.

L’annonce, 2009
deux fois primé dont prix page des libraires
idée puisée dans docu Raymond Depardon

L’annonce, dans le journal : paul, 46 ans, paysan, cantal, cherche compagne…
Texte court, sans chapitre, d’un seul tenant.
Annette « l’étrangère » découvre la nuit du cantal, l’orage, la maison hors du village, fenêtres sans rideau, les animaux à leur place ; en fait Annette (+eric) et paul, c’est un peu la suite de laurent et marlène (20 ans après ?) ; les oncles célibataires, comme installés depuis la nuit des temps (antédiluviens), la sœur nicole
La gloire de juin : 19/20
Mimi caté ; des vieux garçons ensauvagés ; la vie d’avant d’annette, femme battue ; « la violente autarcie » des oncles ; l’étable, la cuisine américaine, les gaulois
Annette/nicole ; devenir amoureuse ! la tribu polonaise : 42-43 !
Paul, ferme s’arrêtera avec lui ; bêtes prennent pas de vacances ;rv à nevers, à mi chemin nord/cantal ; il raconte la ferme ; Annette découvrait à son rythme
Sa vie dans le nord, après l’usine ; débordée par le monde 58/59 ; la famille royale de GB ;
L’annonce de paul dans le journal ; la cérémonie des voitures,
Les bruits de la maison ; la cohabitation ; les deux oncles ; paul sans enfant
Le corps de paul, les mots de paul, le journal (la montagne), les mots croisés
La neige (pour de bon, pas la demidouzaine de flocons d’ile de France, pour toute l’df), isabelle du jaladis (91/93)
Les corps ! 97/98
Le repas des six réunis, un an ? longtemps après ?
Les vieux garçons (la malédiction des)
Annette>Emploi au magasin
Le père d’eric>raté
Le mot « bustée »
Les annonces du chasseur français
Eric et la chienne Lola
Nicole, harpie pas méchante
L’étable,le soin des bêtes,l’usage,les salers p137 ; les ardoises des vaches sacrées 141/142
Eric et sa gd mère
Livre se termine sur évocation de photos de l’un et l’autre ; fin sur photo des oncles, comme sortis des murs « pour les siècles des siècles »

Les Pays, 2012
Des chapitres ; chapitre 1 : Le train neussargues-paris
Repas de la mi aout (18/19) village
Le père, la ferme
Suzanne, henri ; 27/28, une seule phrase pour la suzanne montée à paris ; Gentilly (pas loin)
Le salon de l’agriculture, stand salers
Chapitre 2 :
Claire : Après st flour, la Sorbonne, les mandarins, le prof de grec, m jaffre, sa maison ; c’est possible ?
La bourse ; lucie la bourge ; écire, burle ; dans le 13è, porte d’Italie, av de choisy ; découverte de l’immeuble
Elève sérieuse toute concentrée sur ses études (« brute méthodique ») (puis travail banque)
« là-bas » et jardin Luxembourg
pantalon rouge ; juin trop capiteux ?
les odeurs, de la ville, de la campagne ; gabriel
un « pays » magasinier bibal Sorbonne et le sentiment que c’est « de lautre côté du monde », monde premier, ancien… p 80/81
complicité, oui mais la distance ; pas de paradis (84)
austère ; guerre des études
les notables (docteur)
(le mot peccamineux=péché)
son manque de légèreté p 90 (super !)
besogneuse ; étrangère aux mondes/modes
les librairies, les livres ardus (barthes)
jean-rené,véronique
la foret d’ile de France lui reste étrangère ; la callas (104)
lucie et sa tribu aristo ; flaubert, un cœur simple (félicité)(frédéric moreau, l’éducation sentimentale)
pléiade et missel ; pialat ;
mme rablot (banque) ; belle galerie de portraits
expérience de banque
fonction publique
échange de lettres avec la mère
le chien bibus
chapitre 3 : elle a 40 ans, deux terriers (ville et là bas, là haut)
longtemps elle a tu ses enfances (149)
le tour de France (vu à la télé, vu d’une fenêtre du musée du jeu de paume)
le père à noël à paris ; les victuailles ; avait voulu que sa fille étudie mais son monde lui était étranger ; divorcée, sans enfant ?
fille sans télé, sans voiture, sans enfant, sans religion !
197-198, regard du père !
le père au louvre

« Album » 2012 (non lu)
recueil proses poétiques alphabet, d’arbre à vache ; dédié à m leon brunet, son instituteur
(cf aticle revue)

« Joseph », 2014
d’emblée le personnage (ouvrier agricole) nous est familier
addiction à lafon ?
le chien Raymond
le François de la gazelle ; plus que jamais ( ?), style parlé
étable, animaux/hommes ; la mémoire, les dates ; le discours « moderniste » sur l’agriculture ; la « veillée » télé, les mots croisés ; la famille des paysans, le fils qui fréquente ; le frère fuit la campagne ;joseph connaît mal sa famille ; enveloppe pour enterrement.
Le frère michel (« qui a tout pris » disait le père) qui se tire, garçon de café à clamart
Sylvie ; joseph dit « néanmoins » alcoolo ; suicidaire ?le vin « noir » ; cures (de luxe) ; témoin de pédophilie (rémi) accepté ; des mots qu’il découvre ; termine sur un mot doux :reposoir.

Beau dossier sa vie, son œuvre in
revue « 21è siècle » été 2015

S’ouvre sur le texte « la lente rumination du verbe » (extraits de « traversées », seul texte autobiographique, dit-on)
La fente, la Santoire (FAIRE LIRE ? 125 OU TOUT ?), la rivière (nom devenu ensuite personnage), le paysage
Avant=paysans pour les siècles des siècles
La fin d’un monde
Les mots morts
Le corps du pays, les promenades, les bêtes, les chiens
Enfant, je sais que je partirai
Géographie intérieure, braille
Le cadre, la télé (qu’elle n’a plus), l’arrivée d’étape du tour de France
Vialatte (pourrat, vychiste)
Mo
Le pays premier, prison ou trésor ? (où passe la frontière ?)
Ecriture de la terre
+
Bergounioux pierre, « une très proche voisine » qui, pour vous rendre hommage, se livre en quatre pages à une présentation extraordinairement intelligente, brillante, marxiste, de la littérature depuis les origines !
+
texte de mhl sur flaubert !
fascinée, agacée, moqueuse (pantoufles ?!) ?
+
texte de sylviane coyault
la croisée des temps, des mondes
pas de nostalgie, tonique
triangle des bermudes : michon,bergounioux,millet (creuse ou Corrèze)
+
texte de jean kaempfer : cantal, météo, matière,gens
pas nostalgie, dureté des gens
itinéraire « exemplaire » de mhl>ducantalstflour à sobonneagreggrammaireprof>mais »trahison »>écriture
en fait pas de côté est pris dès internat, intermittence, promenade,singularité
double mhl, langue châtiée (pays) et langue brute (indiens) pour ne pas parler à la place de ces gens

anne coudreuse, sur « les pays » (entre roman et autobiographie)
annie ernaux
passage ; pas rancœur ni trahison ; rupture
« l’écriture= un moyen de sauver le milieu rural originel, lui être malgré tout fidèle »
fiction/réalité ; citation de gide
discrète sur sa personnalité, pudeur (sur l’amour mais bavarde ? sur amitié)
importance des personnages secondaires
initiation
le style de mhl, par exemple des blocs de mots sans virgules « coulées… compact »
paris/province, pas nostalgie, autre monde

la bourse, la peur,le travail
les codes universitaires et sociaux
communication entre deux mondes ?

la culture, rupture sans retour
dernière phrase du père(louvre)perdu
elle=pas pays de l’argent ou du confort mais de la culture
hommage à Raymond Depardon
la grande famille recomposée (et accueillante) de la culture
flaubert, un cœur simple
ni dominé ni dominant, l’entre deux (culturel)
mis à distance de la douleur par qualité de écriture
pas honte, honneur au pays premier (par l’écriture)
+
texte nardout Lafarge sur album (non lu)



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire