Battisti

L’eau du diamant

« L’eau du diamant » a pour cadre le « centre », lieu d’internement
futuriste, transparent, avec ses murs de cristal, histoire de rendre
toute intimité impossible et, de la sorte, mieux éradiquer le mal.
Difficile de situer le pays ni même le temps. Un pays du Sud, demain, un
lendemain tout proche en fait.
Un interné du centre est le prestigieux psychiatre Onno Karo. Un jour,
le responsable de la prison lui propose, contre la promesse d’une
libération, d’entreprendre l’analyse d’un criminel du bloc H, Mattia
Aveiro. Un monstre, cet Aveiro, accusé du meurtre de 16 jeunes femmes,
toutes enceintes, toutes tuées au cinquième mois de leur grossesse. Quel
est le secret de ce tueur ? Ses rapports avec l’institution
pénitentiaire ? Avec les milieux de la médecine et de la biologie ?
Un roman noir, grave, sur le pouvoir, la soumission, la révolte d’un
auteur très singulier.

Ancien activiste gauchiste italien des années 70,
Battisti vivait depuis une dizaine d’années à Paris (avec la double
casquette de romancier et de concierge...) où il avait trouvé asile
conformément à ce qu’on appelle « la doctrine Mitterrand », règle non
écrite qui accordait à ces militants la protection de l’Etat français, à
condition qu’ils se tiennent cois. Le pouvoir berlusconien s’étant mis
en tête de « récupérer » ces rebelles et les autorités françaises cédant
à cette pression, Battisti fut arrêté en plein Paris en février 2004. Il
bénéficia cependant d’un fort mouvement de solidarité et fut assez vite
remis en liberté. La menace d’une extradition se précisant, il faussa
compagnie à la police durant l’été 2004 et disparut dans la nature.
Il raconte cette traque dans « Ma
cavale » (Grasset/Rivages), premier livre écrit directement en français ; il y revient sur son
procès, ses années de plomb italiennes et sa désespérante errance dans
les mers du Sud.
Postface de Fred Vargas qui redit combien ici « la
justice française a pris un si inquiétant parfum d’exception ».

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