Un espoir à gauche

Jacques Chabalier. membre de l’Executif, évoque le nouveau paysage politique aux lendemains des cantonales, le bilan du Front de gauche et le calendrier des communistes.

Un mot sur le paysage politique après ce 2e tour ?

Une sanction très forte de la droite ; un succès des différents candidats des forces de gauche ; un bon résultat du Front de gauche. Avec en même temps des préoccupations qui demeurent : l’abstention, qui marque un décalage entre les attentes des gens et ce qu’est réellement aujourd’hui l’offre politique ; une situation de désespérance devant l’absence de perspective, qui se traduit dans l’abstention ou le vote FN. On a mis en échec au deuxième tour les prétentions de l’extrême droite mais il y a une banalisation de ses idées, une porosité entre UMP et FN, une complaisance des médias qui font qu’aujourd’hui le FN cherche à s’installer. Pour ce qui concerne le Front de gauche, nous allons mener une bataille politique forte pour montrer la tromperie de ce parti quand il prétend se positionner sur le terrain social. On va prendre des initiatives car on ne se résigne pas à cette présence du FN, on pense que cette montée est résistible. Et notamment en posant cette question centrale : contribuer à bâtir une alternative politique à gauche.

Le bilan du Front de gauche ?

On peut être satisfait des résultats du Front de gauche ; on avait déjà noté sa progression au premier tour ; le 27 mars a été marqué par l’élection d’un grand nombre de conseilleurs généraux du Front de gauche. En terme d’influence, d’élus, le PCF se trouve renforcé, avec une dynamique initiée en 2008 . Ce résultat du Front de gauche crée un espoir à gauche parce qu’il est porteur de contenus qui tranchent avec la dominante à gauche depuis 30 ans, c’est à dire le renoncement ; et cette démarche s’adresse à toute la gauche, vise à construire des rassemblements, des majorités politiques. C’est parce que nous avons été reconnus dans cette volonté de construction, de rassemblement que ces résultats ont été obtenus. Les départements que nous dirigions, nous les conservons en renforçant même cette majorité. Nous avons été perçus comme incarnant le rassemblement en particulier dans les cantons où Europe-Ecologie-les-Verts avaient maintenu des candidatures ; les électeurs veulent du rassemblement à gauche et ils ont sanctionné cette pratique de division. C’est une des leçons des cantonales.

Et comment se présente le calendrier des communistes ?

On va rentrer dans le débat sur 2012. Comment la dynamique du Front de gauche, comment l’alternative politique que nous voulons contribuer à construire vont pouvoir alors déboucher ? On a l’ambition de battre Sarkozy et de constituer une majorité politique à gauche qui mette en oeuvre une politique véritablement de gauche. La question de l’alternative est centrale. On va avoir un conseil national les 8 et 9 avril qui fera le point sur notre ambition pour 2012, autour des quatre points du contrat politique définis en janvier, l’ambition politique, le programme partagé, le type de campagne, comment mener de pair législatives et présidentielles. La direction donnera son opinion sur ces points, sur la ou les candidatures que nous soutiendrons. Le choix qu’on aura à faire tourne autour de l’idée : ce Front de gauche qui porte ses fruits, qui se renforce, est-ce qu’on le continue ? Comment on renforce sa dynamique ? Ensuite il y aura le débat des communistes que nous souhaitons le plus large possible ; une conférence nationale se tiendra les 4 et 5 juin, puis les communistes voteront les 16, 17 et 18 juin.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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