Jusqu’au 22 avril

Mobilisation jusqu’au 22 avril

Nouvelle campagne d’un Front de gauche dont la progression profite à toute la gauche, vote utile : entretien avec Bob Injey, membre de l’Exécutif national, responsable du département Communication.

Avec la dynamique que l’on ressent autour du Front de gauche, on peut dire qu’une nouvelle campagne démarre ?

Plus on s’approche de l’échéance, plus les électeurs sont en train de faire leur choix. C’est véritablement dans ces trois dernières semaines que les électeurs vont se décider. Il y a encore beaucoup d’abstentionnistes annoncés. Il y a encore beaucoup de mouvements dans les électorats, à l’image d’ailleurs de la progression de Jean-Luc Mélenchon. On sent encore que beaucoup de choses peuvent se passer d’ici au 22 avril. Loin de se contenter des bons sondages, il faut amplifier l’effort pour que ces intentions de vote se concrétisent en voix. La seule chose qui compte, ce sera le résultat dans les urnes, quels que soient les sondages. Alors, le mot d’ordre, c’est « Mobilisation jusqu’au 22 avril » de manière à traduire véritablement en bulletins tout le courant de sympathie que l’on ressent.

La progression du Front de gauche sert-elle toute la gauche ?

Si les enquêtes divergent côté intentions de vote, toutes montrent ce fait : la progression de Jean-Luc Mélenchon fait progresser le Total Gauche. Aujourd’hui, l’électorat Front de gauche, pour une part, est un électorat que le Front de gauche est allé chercher, en particulier du côté des déçus, des abstentionnistes ; la force, actuellement, du Front de gauche, c’est justement cette capacité à remobiliser un électorat qui était peut-être parti pour s’abstenir. Soit ce sont des électeurs socialistes qui s’emparent du vote pour Jean-Luc Mélenchon parce que la campagne de Hollande ne fait pas le compte à leurs yeux, mais il y a aussi cette capacité du Front de gauche à aller retrouver un électorat qui avait déserté les bureaux de vote depuis un certain temps. Il y a plusieurs études qui le démontrent : la montée des intentions de vote Mélenchon va de pair avec une progression des forces de toute la gauche. On le voit très bien par exemple dans le sondage quotidien de Paris Match, il y a une progression quasi parallèle, au delà des évolutions du vote Hollande.

Pour cette dernière étape, qu’est ce qui est prévu du côté de la Communication ?

Sur la dernière ligne droite, il va y avoir beaucoup de matériel tant au niveau du parti que du Front de gauche. L’idée est d’avoir un matériel qui aide à aller chercher les abstentionnistes, avec la volonté de rencontrer ces hommes et ces femmes qui n’ont pas encore décidé de voter, près de 30%, ce qui est énorme. Le titre du matériel du parti, c’est : le 22 avril, ne restez pas sans voix, votez Mélenchon . Il faut que les gens puissent prolonger leur mécontentement et leur colère dans les urnes, il faut donner un sens et un vent d’espoir à ce scrutin. Et d’autre part, car on voit bien le scénario qui est en train de s’écrire, on va avoir une communication qui argumente sur l’utilité du vote Jean-Luc Mélenchon, dans cette période où beaucoup vont essayer en effet de jouer des peurs diverses et variées pour favoriser au maximum le vote « utile ». A défaut de mobiliser un électorat sur le contenu, certains vont tenter de faire peur pour essayer de faire voter utile. Aujourd’hui, la ligne de conduite du Front de gauche, c’est mobiliser un électorat sur un contenu et non pas sur des peurs. Et çà, ça pose vraiment la question du vote utile.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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