Atelier de Pavilly (Seine Maritime)

Ecole de Pavilly, hiver 2012/2013

Le mystère du colombier

CHAPITRE 1

Quand ils entrent dans le colombier, Nathan et Lilou entendent... un grand silence ! Tout est sombre, tout est calme, ils trouvent qu’il y a trop de silence. Lilou panique, Nathan est curieux, il monte doucement les escaliers. Au premier étage, le garçon trébuche sur un corps ; il fait noir mais on distingue une ombre sur le sol. Il cherche l’interrupteur et allume la lumière ; il crie de frayeur :
 Ho, mon dieu !
 Quoi, quoi ? Demande Lilou, qu’est ce qui se passe ?
 Viens vite à l’étage, il y a eu un meurtre !
Elle monte.
La victime est allongée par terre.
 Mais qui c’est ?
 Je sais pas
L’homme ressemble au maire mais c’est pas le maire.
Lilou demande :
 Tu crois qu’il est mort
 Non, il n’est pas mort, il a l’air juste blessé, j’ai pris sa température, il est encore en vie !
 Et les tableaux ?
 Tu vois : tous disparu !
 Ils ont été volés ?
 Appelons la police ?
 Non réglons l’affaire nous mêmes.

Juste assommé, l’homme se réveille ; il dit s’appeler Monsieur Paul et ne se souvient de rien sauf qu’un bandit l’a frappé avec une matraque.

 Cherchons des empreintes, dit le garçon.
 J’ai trouvé, répond-elle.
 Elémentaire, ma chère Lilou !

Lilou est une jeune fille de 10 ans, blonde, les cheveux ondulés qu’elle retient toujours avec une barrette. Elle est mignonne avec ses jolies taches de rousseur, son tout petit nez et ses yeux d’un bleu azur. C’est le genre de petite fille avec du caractère, elle ne se laisse pas faire, curieuse, courageuse et adorant les aventures.

Nathan a le même âge. Ses cheveux sont châtains foncés presque bruns. Amateur de foot et de séries policières, il est lui aussi très curieux. Il porte constamment une casquette rouge offerte par son grand père.

Tous deux suivent les traces, ils arrivent devant une fenêtre, la vitre est cassée, le voleur a utilisé un pied de biche ; ils pensent que le criminel s’est échappé par là. Ils regardent par la fenêtre, voit une voiture 4x4 qui s’éloigne.

 Mais je la connais, la voiture, dit Lilou.

CHAPITRE 2

 Le 4x4, c’est celui de mon oncle ! Ajoute-t-elle.
 Mais...mais... il s’en va ?!
 Il faut qu’on aille le voir.
 Il habite où ?
 A côté de l’école Pierre et Marie Curie.
 Bon, allons y.

Les enfants se rendent chez l’oncle de Lilou.

 Ça y est, on est arrivé, dit la fille.
 Bon, tu sonnes ou je sonne ?
 Je sonne

Driiing !
Personne ne répond, Nathan pousse la porte, elle s’ouvre ; ils tombent sur le tonton.
 Tonton, bonjour ; est-ce que tu étais au colombier ce matin ? Demande Nathan.
 Bin non, je me lève, la preuve, je suis encore en pyjama. Pourquoi ?
 Pour rien, dit Lilou.
 Bon, bonne journée, monsieur, déclare Nathan.
Et ils partent. Fausse piste ! C’était pas la voiture de l’oncle.

Ils passent alors devant la maison du voisin de Nathan ; celui-ci sort d’une 4x4, c’est la même voiture, avec des tableaux à la main. C’est un homme grand, les cheveux courts, blond, les yeux verts, avec une veste en cuir marron. Les enfants se regardent.
 ça serait le voisin ? Demande Lilou.
 Impossible, il est incapable de faire ça, il est gentil !
Mais bon, les enfants vont l’interroger :
 Où est-ce que vous les avez eus ?
 Quoi ?
 Les tableaux !
 mais je viens de les acheter chez un peintre professionnel, à Paris.
 Et qu’est ce que vous voulez en faire ?
 mais je vais les revendre ; j’ai une boutique que je tiens à quelques kilomètres ; pourquoi ?
 pour rien, dit Lilou.
Fausse piste, encore.

 ou alors ? Hésite Lilou.
 Alors quoi ?
 le numéro d’immatriculation de la 4x4…
 Et alors ?
 c’est peut-être celui de la voiture de ma copine Sarah !
 Et ta Sarah, où elle habite ?
 A 5 kilomètres d’ici !

Ils sautent sur leur vélo et arrivent chez la suspecte. C’est la mère de Sarah, madame Lafouine, qui les accueille.
 Bonjour madame Lafouine, votre fille est là ?
 non, elle est partie à la boulangerie.
 et où est la boulangerie ?
 c’est 18, route des goupillères.
 je sais où c’est, dit Nathan ; on fonce ! Au revoir madame lafouine.

Et ils partent à toute vitesse ; ils passent par la rue Vincent Van Gogh, puis la rue Diderot, la rue de la vierge, la place de la mairie ; au sol, près d’un feu rouge, on voit bien des traces de pneu ; ils arrivent enfin au 18, route des goupillères.
 Bonjour, dit Nathan à la boulangère, avez vous vu Sarah ?
 Décrivez la moi, s’il vous plaît.
Lilou décrit son amie.
 Oui, elle travaille pour moi.
 Pouvez vous nous conduire à elle, s’il vous plaît ?
 Oui je vous accompagne.

Les enfants croisent Sarah.
 Mais Sarah, je croyais que tu ne travaillais plus ! Dit Lilou.
 Et toi, qu’est ce que tu fais là ? Lui répond Sarah.
 Il y a eu un vol au colombier, on a vu une 4x4, on a cru que c’était toi la voleuse !
 Bin non, désolée, je travaillais.
 Ok, c’est pas grave !

Nathan est déçu ; il s’imaginait déjà suivre une 4x4 dans la forêt, tomber sur trois voleurs armés de couteau, les repérer dans une maisonnette, se faire piéger par eux puis se libérer, etc, etc. Et Lilou, elle, aurait bien voulu trouver un des tableaux avec plein d’empreintes dessus ; elle n’y aurait pas touché, l’aurait mis dans un sachet pour l’analyser à la maison, avec le coffret scientifique qu’elle avait reçu pour Noël ! Mais tout ça, c’est du rêve, dans la vie l’enquête n’avance pas.
 Retournons au colombier, dit Nathan.
 On devrait peut-être parler de tout ça aux parents, y a peut-être un piège ?
 T’es vraiment qu’une grosse trouillarde ! Réagit le garçon. Moi, avec ou sans toi, j’y vais quand même.
 Attend, dit Lilou, j’arrive !

Retour au colombier.

Chapitre 3

Le colombier : les deux enfants ont appris à l’école qu’autrefois, dans le pays de Caux, on pouvait en découvrir beaucoup de ces bâtiments ronds et octogonaux, symbolisant l’autorité seigneuriale. On y élevait des pigeons et des colombes pour leur fiente utilisée comme engrais, particulièrement fertile. Ce qu’on appelle le colombier de Pavilly, près du château, était situé dans une petite commune voisine nommée Mesnil-Panneville. Il était laissé à l’abandon. Le maire de Pavilly a voulu sauver ce magnifique colombier du xv ème siècle. Il a envisagé de l’acquérir, de le démonter et de le reconstruire à Pavilly. Ce qui fut fait en 1992. Depuis ce jour, il accueille de nombreux artistes pour leur exposition.

Lilou et Nathan arrivent près du colombier ; le chemin d’accès est pavé et contourne tout le monument. Ils voient, au dessus de la porte d’entrée, une jolie colombe gravée et un cadran solaire trône au-dessus de la fenêtre. C’est une belle porte en bois. A l’intérieur, les murs circulaires sont en briques rouge, tout donne une impression de rondeur. Il y fait sombre, des lampes au plafond éclairent les murs et les tableaux, lorsqu’il y a des expositions. Un grand escalier en bois avec des marches bien cirées conduit au premier étage où il fait plus clair car une fenêtre apporte de la lumière. Le sol en bois brille, il semble ciré lui aussi. Une impression de paix règne dans cette pièce.

Mais ce n’est qu’une impression car au colombier, Monsieur Paul a disparu.

Chapitre 4

Monsieur Paul en réalité avait rejoint Mme Lafouine :
 Ah, Ah, Ah ! rit-il, on les a bien eus !
 Vous avez raison !
 Les gosses sont tombés dans mon piège ! Au colombier, j’avais décroché les tableaux lorsque deux enfants sont arrivés ; j’ai fait semblant d’être assommé ; c’est le garçon, je crois, qui a pris ma température ; j’ai dit que je ne me rappelais plus de rien ; ils ont regardé les murs vides puis ils ont dit qu’ils allaient régler l’affaire tout seuls.
 Vous les avez bien rouler dans la farine !
 C’est vrai. Les tableaux sont dans un lieu sûr ?
 Oui ! Ils sont tous cachés sous du papier peint !
 Parfait. On va se faire de la thune ! On va emmener les tableaux dans une boutique à Paris pour demander au marchand si ce sont des tableaux de bonne qualité.
 Parfait ; avec l’argent, moi je veux aller au Portugal ! Dit Lafouine.
 Non, non, on va s’acheter une Lamborgini !
 C’est quoi ça, une Lamborgini, s’étonne Mme Lafouine ; une mobylette ?
 Mais non, idiote, c’est une voiture.
 Je m’en fous des voitures, moi, ce que je veux, c’est la moitié de l’argent.
 T’auras 10% et c’est tout !
 Alors là, pas question !

Les deux complices sont sur le point de se battre.

Chapitre 5

 Comment retrouver Mr Paul ? Se demande pendant ce temps Lilou.
 Je vais demander à mon oncle, propose Nathan, il connait par coeur le plan de Pavilly.
 Non, réagit Lilou, faut questionner toutes les personnes qui habitent près du colombier !
Ils entrent dans la maison d’en face. Au premier étage, ils interrogent une jeune fille de dix ans ; elle s’appelle Marjorie.
 Désolée, j’ai vu personne, dit-elle.
 D’accord, merci quand même.
Au deuxième étage, il y a une dam, Sandrine. Elle répond la même chose :
 Non, désolée, j’ai vu personne.

 Maintenant, j’abandonne, dit Lilou.
 Petit trouillarde ! S’exclame avec colère Nathan.
Lilou se met à pleurer, Nathan se trouve un peu bête. Pour réconforter son amie, il dit :
 Pardon ! Excuse moi ! S’te plaît !
Alors Lilou sourit :
 T’as vu, je fais bien la comédie, non ? Bon, remettons nous au boulot.

Quelques minutes plus tard, les deux enfants montent au 3e étage où se trouve un jeune garçon de 18 ans, Robin Dobichon. Ding dong.
 Oui ?
 Vous avez vu quelqu’un ?
 Oui, oui, s’exclame-t-il, j’ai vu un homme sortir du colombier et partir en courant vers la Halle aux grains !

A leur tour, les deux enfants vont vers la halle ; là, on leur dit qu’on a vu tout à l’heure quelqu’un fuir vers la forêt, il avait des tableaux sur les bras.
 C’est Mr Paul, dit Nathan ; quel voleur ! Et quel menteur ! Il nous a fait croire qu’on l’avait assommé mais en vrai il mijotait un plan !

Dans la forêt, ils repèrent des traces de pas. Et surtout, ils tombent sur une carte d’identité, celle de Mr Paul. Surprise : Mr Paul est le frère de Mme Lafouine !
 Mais alors, dit Nathan, elle ne nous a pas tout dit !
Ils décident de retourner à toute vitesse chez elle en vélo.
 Faut qu’on trouve une ruse pour s’approcher d’elle sinon elle va se douter de quelque chose.

Lilou a une idée mais elle ne dit rien à Nathan. Dans l’allée de Mme Lafouine, Lilou se dit dans sa tête : « C’est à moi de jouer maintenant ! »
Soudain son vélo fait un dérapage, la fille tombe, elle se tient le talon.
 Ça va ? Ça va ? S’inquiète Nathan.
 Ça fait partie de ma ruse ! Murmure la fillette.

C’est alors que Mme Lafouine sort de chez elle :
 Lilou, Lilou, ça va, ma chérie ? Mais que s’est-il passé ?
Elle prend la jeune fille dans ses bras, la soulève et toutes deux entrent, suivie de Nathan, dans la maison.

Chapitre 6

Nathan et Lilou se retrouvent donc chez Mme Lafouine. Celle-ci se dirige vers l’armoire à pharmacie. Quand elle revient avec la trousse de secours pour soigner Lilou, qui en fait n’avait rien !, les enfants ne sont plus là, ils sont en train de fouiller partout dans la maison. Même dans le placard de la salle à manger.

Un moment, Mr Paul les entend fouiller dans la salle de bain ; il entre mais il ne voit personne, les enfants ont pu se cacher dans un petit meuble. Mr Paul va chercher Mme Lafouine, il lui dit qu’il se passe des choses bizarres. Mr Paul et Mme Lafouine se mettent à chercher les enfants dans toute la maison mais ils ne pensent pas à aller au grenier où sont Lilou et Nathan.

 Faudrait tendre un piège aux deux voleurs, dit Nathan.
Lilou appelle alors son grand frère, Damien, pour lui demander conseil :
 Damien ?
 Oui !
 Dis donc, tu es fort en piège ?
 Oui, pourquoi ?
 Parce qu’on doit attraper deux personnes mais on sait pas comment faire..
Alors Damien propose une idée et Lilou dit :
 ça y est, j’ai un piège !

Ils voient Mme Lafouine qui va aux WC, ils la suivent. Quand elle est dans les toilettes, ils bloquent la porte avec une chaise. La porte bouge mais impossible de l’ouvrir.
 A l’aide ! Lilou, Nathan, aidez moi, crie-t-elle.
 On est tombé dans ton piège au colombier mais maintenant tu es tombée dans notre piège !
 Bien joué ! Répond-elle.

Reste le frère.
 Bon, maintenant, qu’est ce qu’on fait ? Dit Nathan.
 Réfléchissons. J’ai trouvé. On a un filet et une corde ?
 Oui.
 Alors, voilà un plan. On fixe la corde au plafond ; relié au filet qui sera par terre ; dès qu’il marche sur le filet, on tire la corde et il est prisonnier du filet. Nous, on va se cacher, toi derrière le fauteuil, moi derrière le canapé. Puis on va appeler Mr Paul en se moquant de lui, on va l’appeler « Mr Gros Lard » ! Il va nous poursuivre et hop, 3,2,1, je tire la corde, ce sera le piège !
 Ou alors, on met dans le filet une chaussure de Mr Paul ; il va la voir, se pencher pour la ramasser et hop, on tire la corde !
 T’es sûr que ça va marcher ?
 Sûr.
 Non, c’est trop compliqué !

C’est alors qu’ils voient Mr Paul, qui continue de les chercher, descendre dans la cave. Aussitôt Lilou ferme la porte à clé derrière lui ! Prisonnier !

 Maintenant, cherchons les tableaux ! Dit Nathan.
Il leur faut une heure pour les trouver.
 ça y est, ça y est, ça y est, Lilou, ça y est, hurle Nathan.
 Oh, calme toi, c’est pas la mort d’avoir trouvé les tableaux. Ils sont où ?

Nathan a vu un trou dans le mur, arraché le papier peint et découvert tous les tableaux volés au colombier.
 Fais voir ! Répète Lilou.
 Voilà, normalement, ils sont tous là, s’exclame le garçon.
 Je vais les compter pour être sûre ! 1, 2, 3....30, oui, ils sont tous là, répond Lilou avec beaucoup de joie. Mais... il n’y a pas que des tableaux, il y a de l’argent.
 Alors c’était vraiment des vrais voleurs.
 Maintenant, nous pouvons appeler la police !

La police arrive ; on leur montre où sont les malfaiteurs ; l’agent félicite les enfants :
 Vous avez fait du très très bon travail.
 Nous vous remercions, répond Nathan avec émotion.
Lilou croit entendre l’agent leur dire « Gardez l’argent, les enfants » mais c’était en rêve !

La police arrête Mme Lafouine et Mr Paul. Plus tard, les tableaux sont remis en place au colombier.
Le lendemain, leur histoire passe dans le journal.

Deux mois plus tard.
Un officiel parle :
 Nous sommes aujourd’hui présents pour honorer ces deux enfants et leur donner la médaille du courage, leur diplôme aussi d’apprenti détective, bla bla bla...

Deux heures plus tard.
Nathan et Lilou se font face :
 Oh, mon téléphone sonne ! Nathan, je réponds ? Ça ne te dérange pas ?
 Non.
 Oui ? Maman ? Oui, j’arrive ! A tout de suite.
Elle coupe la communication, dit à Nathan :
 Je dois partir !
 Il faut que je te dise quelque chose !
 Vas y, je t’écoute !
 Je t’aime.
 Moi aussi.
Ils s’embrassent.

Tout est bien qui finit bien.



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