6 mai 2013

Les partageux

Le magazine Time a identifié le partage comme une des dix idées qui vont changer le monde. Etonnant, non ? Un mensuel branché d’ici reprend, ce mois ci, ce thème avec un dossier intitulé « Le monde en partage ». « Les Français inventent de nouvelles façons de consommer basées sur l’échange et le partage » dit le « chapo » et le papier détaille la vie d’un(e) jeune contemporain(e), habitué(e) à partager la musique sur des sites ad hoc, à partager facebook et autres réseaux sociaux, à partager son bureau, partager ses achats pour les repas, partager le covoiturage, partager les vacances ; on peut même partager le lave-linge, etc. « Bienvenue dans la société du partage ! » clame la journaliste. Bien sûr, le partage dont il est question n’est pas forcément du communisme pur jus, on devine le fric qui se cherche là de nouveaux circuits de business, les marchands qui se font une raison : ils vendaient moins bien leurs camelotes en supermarchés, ils vont faire désormais dans la proximité. Certes, certes. « Si le grand soir du capitalisme n’est pas pour demain, l’économie du partage semble bien vouloir y insérer un peu d’humanité, c’est un bon début » note l’article. N’empêche, si les boutiquiers s’adaptent, c’est qu’il y a quelque chose de neuf dans l’air. Après la longue séquence de l’individualisme échevelé, du moi-je-tout-pour-ma-fraise, il y a donc des mots « nouveaux » qui semblent revenir à la mode comme partage, ensemble, collectif, coopération, ruche, proximité. C’est bon à prendre.

Gérard Streiff


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