Zeniter

Sombre dimanche

À travers le personnage d’Imre Mandy, son histoire et celle de sa famille, ces 50 dernières années, une fresque bouleversante, et d’une grande liberté de ton, sur la Hongrie contemporaine.
Imre Mandy est un jeune homme en 1989 quand tombe le « rideau de fer » ; il appartient à une longue lignée d’Imre Mandy, puisque, de génération en génération, on porte le même prénom dans cette tribu (sauf le père du héros, né en 44 : Pal). Les Mandy vivent dans une maison de bois en plein Budapest, plutôt en pleine gare de Budapest ; c’est la maison au bord des rails ; le lieu est essentiel, il occupe une grande part du roman.
Le héros passe donc son enfance sous le communisme, dont il garde un souvenir assez neutre ; en 1989, il trouve vite à s’embaucher dans une sex-shop, activité que ce puceau tardif exerce avec beaucoup de sérieux et de plaisir ; son grand père est un vindicatif qui sur-politise un drame intime ; son père, Pal, le seul à porter un prénom à part, est un neurasthénique né, un silencieux, un effacé, un triste ; on apprendra qu’il est l’enfant d’un viol de soldat russe, d’où sa mise à l’écart. Les femmes ont toutes des destins tragiques, comme si la maison au bord des rails ne les aimait pas : la grand mère est passée sous un train ; la mère du héros, aimante, protectrice, est emportée par la maladie ; la soeur, rongée par un chagrin d’amour, sombre dans la mélancolie. Seule la venue d’une jeune allemande, très libérée, qui cherche à l’Est des sensations fortes, anime le clan. Mais il est écrit que les femmes ne peuvent prospérer dans ce coin... Une histoire de ratages de destins individuels, d’amours compliqués, un vrai talent poétique pour dire la difficulté de vivre (à la hongroise ?).

Albin Michel



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