Chansons (doublon)

La chanson de l’indécise

Celui que j’ préfère, c’est le petit Bové
Mon kolkhozien, mon justicier
L’a toujours l’air en pétard
Ce que j’l’adore, mon beau nanar.

Refrain
Pourquoi choisir
Alors qu’on peut
De tous jouir
Et être heureux

Celui que j’ préfère, c’est Balladur
Son air pincé, sa seigneurie
J’aime sa noblesse, ses bigoudis
Oui j’ai un faible pour les faux durs

Celui que j’ préfère, c’est la Voynet.
Il lui arrive de se planter.
Mais l’a jamais, non, l’air pervers
Oui elle me botte, la reine des verts.

Celui que j’ préfère, c’est le gros Pasqua
Y’a pas de doute, un vrai chef ça !
Tonitruant, il a d’la gouaille
J’aime qu’il dise sus à la pagaille.

Celui que j’ préfère, c’est le père Hue
Un jour ministre, l’autre dans la rue
Il s’bat toujours contre les gros,
Contre les ripoux, mon beau coco

Celui que j’ préfère ? mais c’est Chirac
Toujours debout, toujours d’attaque
Une énergie ! Tient pas en selle.
C’est mon grand lapin Duracell.

Celui que j’ préfère, c’est p’t’être Krivine
Avec Arlette ils font la paire
On les dit bien un brin sectaire
J’aime leur couleur, le rouge sanguine

Celui que j’ préfère c’est Tiberi
Vous dire pourquoi c’est mon mimi ?
Oui on l’accuse de tous les crimes
Moi j’suis du côté des victimes

Celui que j’ préfère ? mais c’est Jospin
Un austère qui rigole, j’aime bien
C’est qu’ils me branchent, les ambigus
Chez eux on est rarement déçu.

Le jour du vote, bonjour l’angoisse.
J’ai un mal fou à m’décider.
Pour éviter qu’le stress ne croisse,
Qu’est ce que je fais ? je les joue aux dés !

Gérard Streiff
4 mai 2000

La complainte du vingt et un
(Suite de : La chanson de l’indécise)

Ce dimanche là, j’avais trainé.
Et je sentais comme un malaise.
Quek’ chose que j’avais oublié !
Mais j’trouvais pas ; c’était balèze !

Refrain :
Si j’avais su
J’aurais bien v’nu.
mais l’ vingt et un
J’ai loupé l’train !

C’est en ouvrant vers les vingt heure
Machinalement le J.T.
Que j’ me suis pris une frayeur :
J’avais oublié de voter !

Refrain

Oui ça m’était sorti de la tête.
C’est pas croyable ; c’était trop con
On allait m’prendre, ce serait ma fête,
Pour une groupie de l’abstention.

J’entendais d’jà toutes ces belles âmes
M’taxer d’glandue et d’incivique
De désinvolte, de reine des ânes
D’irresponsable et de mystique.

Faut dire que quand j’ai vu l’écran
Et la face ronde du gros nazi
J’te dis pas comme j’étais à cran
Sciée ! Kaput ! Tout mais pas lui !

J’ai culpabilisé à mort
Je me suis dit : et v’la l’travail
Si t’avais choisi ton cador
On n’aurait pas eu cette pagaïlle.

Oui mais voilà, je n’ai pas pu !
Hormis le borgne, j’les aimais tous.
Mamère, Jospin ou le p’tit Hue
Moi, j’hésitais, que voulez vous.

J’les aimais tous mais sans désir
Sans grosse envie, sans libido
Aucun m’branchait à m’faire rugir
J’étais perplexe ; oui, c’est idiot.

Gérard Streiff
26 août 2002

Sur l’air de " Dans le sac à main de la putain" d’Alain Leprest

Dans le sac à dos de mon frèrot

Dans le sac à dos de mon frèrot
Y a pas de gommes ni de crayons
Plutôt d’la marque, des r’vues pornos
Des baladeurs et des morpions
Des grôles, des Nike, des CD rom
Des mistigris et des mangas
Des colliers d’perles, des boules de gum.
Cherche pas les livres, ça y en a pas.

Même que c’est lourd, c’est incroyable
J’l’ai dit aux profs : c’est pas moral !
Trimballer ce genre de cartables,
C’est pas bon pour le vertébral.
Mais c’est plus fort que lui c’est sûr
Ce môme il a l’commerce dans l’sang
Bizness, bizness, c’est sa nature.
Un vrai magasin ambulant

L’inconvénient, c’est qu’çà attire
Quand tu te lances dans le market’
Toute une faune de satyres
Et les partisans du racket.
Mais cette méthode, c’est déloyal
C’est plus du jeu, c’est comme l’impôt.
Moi je suis pour le libéral
Le vrai commerce entr’les ados.

Alors le jour où un zozo
S’croyant malin, cet ahuri
Taxa le sac de mon frérot
J’ te dis pas les risques qu’il a pris
On rameuta toute la famille
Pour lui mener une vie d’enfer.
Ce fut la grande chasse au débile
Fallait sauver l’cabas du frère

On l’a retrouvé l’sac du frérot
Et dedans tous ses mistigris
Les trucs de marque, les r’vues pornos
Voilà pourquoi moi je vous dis :
Non le racket ne passera pas !
Pas question d’entraver l’négoce
Non aux barrières, et aux tracas.
Laissons donc travailler les gosses.

Gérard Streiff
28 août 2002



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