Supplément de croissance

"La reprise, elle est là !" répétait, dans un français approximatif d’ailleurs ( "La reprise est là" aurait suffi), le Président lors de son entretien télévisé du 14 juillet dernier. L’Insee vient pourtant d’annoncer une croissance de 0%. Alors ? D’où tient-il l’info, notre Président ? Et de quoi parle-t-on au juste ? De la croissance économique, industrielle, des emplois ? Ou peut-être de la croissance des profits pour ceux qui sont déjà les plus gavés ? Sur ce plan, le Président a raison. Au premier semestre 2015, le bénéfice des entreprises du CAC 40 ( 36 bilans sur 40 ont été publiés à ce jour) a grimpé de 38%. Soit un profit net cumulé de 38,3 milliards d’euros. La banque BNP par exemple, qui vient pourtant de se faire imposer par les USA une amende record de 8 milliards, pointe un bénéfice de 4,2 milliards au premier semestre. Joli et prompt rétablissement. La progression des benefices, toujours pour la même période, est de l’ordre de 24% chez Sanofi (dopé aux crédits publics), 39% chez Publicis, 86% chez Renault, 89% chez Safran ou chez Orange, 129% chez Kering. Le Figaro Economie a fait la Une sur ces chiffres et parle de "supplément de croissance parfois spectaculaire". Peut-être que le Président ne lit que ce journal ?

Gérard Streiff



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