Andras

De nos frères blessés

On est à Alger, en 1956. Fernand Iveton, ouvrier, communiste, partisan de l’indépendance algérienne et rallié au FLN, pose une bombe dans son usine. Elle devait exploser dans un local à l’écart. Pour marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l’engin n’explose. Coupable donc de la seule intention de sabotage, il est cependant condamné à mort. Il est guillotiné le 11 février 1957. C’est le seul Européen exécuté par la justice de l’Etat français durant cette guerre. Son recours en grâce est refusé par le Président Coty et le Garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand. On raconte (Roland Dumas) que ce dernier oeuvrera plus tard pour l’abolition de la peine de mort pour se « racheter ». La mémoire d’Iveton fut salué par Sartre dans un article de la revue Les Temps Modernes, intitulé « Nous sommes tous des assassins », Joê Nordmann, son avocat, l’historien Jean-Luc Einaudi, etc.. Le bref et dense roman de Joseph Andras, « lyrique et habité « est « un fulgurant exercice d’admiration » dit l’éditeur.
L’ouvrage a obtenu le Goncourt du premier roman. Mais l’auteur a refusé le prix.

L’ouvrage alterne des chapitres sur la vie (amoureuse) de Fernand et d’Hélène Iveton et sur son arrestation, son emprisonnement et son exécution.

Beau portrait de Henri Maillot, son "frère", communiste comme lui, qui fit passer un camion d’armes aux indépendantistes ; exécuté par les paras.

Roynard présidait le tribunal militaire qui l’a condamné.

Actes Sud



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire