Slimani

Chanson douce

Leila Slimani
Chanson douce
Gallimard

Un livre terrible, et glaçant, sur le pire des crimes, le meurtre d’enfants ; un livre sur les nounous d’enfants ; un livre dont on connaît la fin dès les premiers mots : « Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. »
Mais livre qu’on ne lache pas, pris par une terrible tension.

On est à Paris, aujourd’hui ; un couple de jeunes gens, Myriam et Paul. Lui est musicien, elle est mère au foyer, deux enfants, d’un an et de quatre ans. Myriam veut reprendre son métier d’avocate ; le couple passe en revue plusieurs candidates nounous ; avant de choisir Louise, petite femme blonde, l’air fragile, élégante et attentive. Louise semble vite être la perle rare, aimée des enfants, tenant la maison avec efficacité, et discrétion.
Mais on découvre peu à peu des pans de sa personnalité, de son passé ; sa manie de la propreté qui tourne à l’obsession ; sa famille qui a explosé. Et on apprend que Louise a un dossier psychiatrique, sa maladie s’appelle une « mélancolie délirante ».
Un roman sur le monde tel qu’il va, sur le couple ; sur les rapports parents/enfants ; sur le balancement entre culpabilité et soumission à l’égard de la nounou ; sur la violence des rapports sociaux. On pense au film de Chabrol, « La cérémonie ».
Un roman de pure invention et pourtant d’une terrible force de conviction ; le ton est sombre et réaliste, jamais outré, un livre qui se lit très vite car il intrigue, il dérange.

Gallimard



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