Rinkel

L’abandon des prétentions

Une jeune auteure entreprend le portrait de sa mère. La fille est « intello », parisienne. La mère est prof retraitée, bretonne. Un récit intimiste, lucide et affectueux, moqueur et empathique à la fois.
La mère, Jeanine, divorcée, vit à Rezé, seule. Issue de la paysannerie pauvre, elle manifeste d’ordinaire un manque d’assurance et d’ambition ( d’où le titre) ; c’est en même temps une femme qui a trouvé un rythme et un sens de vie, et dont l’existence est pleinement cohérente. Femme « ordinaire » et femme « remplie de vies », ouverte au monde, aux autres, aux rencontres, aux échanges.
Jeanine a la manie de noter des expressions entendues ici ou là, sur des post-it collés sur son frigidaire. Un peu comme sa mère et ses post-it, l’auteure collectionne 65 courts chapitres sur cette femme de 65 ans (le roman a failli s’appeler 65), où l’on perçoit toutes les nuances du portrait de Jeanine, ses forces, ses failles. Une manière pour la fille d’approcher cette mère qui demeure toutefois une énigme.
Un texte sensible, ironique, kaléidoscopique, travaillé.
Blandine Rinkel, qui collabore à plusieurs revues littéraires, est née en 1991. Ce roman a été nominé pour le Goncourt du premier roman et pour le prix Jean-Marc Robert.

Fayard



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