Polar russe/Salon Cognac 2017

Conférence sur le polar russe
Salon polar de Cognac, 21 octobre 2017

Polar Stroganov et vodka/Russie

Universalité du polar aujourd’hui.

Remarque préliminaire sur le mode emploi prénoms/noms : premier prénom +second prénom qui évoque père + nom ; parfois seuls les deux prénoms en marque de respect

Polar russe est assez peu connu
Il est plutôt jeune (vingt ?quinze ans), plutôt féminin, et il prospère

A.
pourtant du policier russe dès 19è
dostoievski pas un auteur de roman policier, presque tous ses livres sont de magnifiques romans noirs, avec vraie compassion pour victimes…et les assassins aussi

« crime et châtiment » : st petersbourg, 1856, le jeune étudiant (idéaliste)
rodia romanovitch raskolnikov tue aliona ivanovna, vieille usurière et sa
s¦ur cadette lisavetta, témoin du crime ; en face du commissaire porphyre ;
torturé, parano, raskolnikov trouve en sonia, prostituée, celle qui va l’aider à avouer et une sorte de rédemption

« frères karamazov », un père tyrannique, quatre frères, un tueur
« l¹idiot » > crime
« les possédés « (ou les démons)
faut dire que sa propre vie (père tué, lui qui subit un simulacre d¹exécution, bagne, misère, etc> monde noir

 ?ou lady macbeth au village de leskov

B.
avec la révolution, on va jusqu’à envisager un pinkerton rouge pour faire pièce "à la camelote littéraire petite-bourgeois"

isaac babel (1894,1916,1920,1930,1939, 1940, 1954)
dans ses "contes d’odessa" propose quelques nouvelles policières (léonov, le voleur, 1927)

puis le régime montre du doigt le genre ; comme tous les régimes autoritaires
idée= pas de crime dans une société idéale ;
le fait divers n’y « existe » pas ; quasi disparition> années 60, dégel khrouchtchevien
les premiers héros plutôt gentils mbs kgb
 ?kim
 ?semionon

C.
genre bouge, dès années 70, annonçant à leur manière>> perestroika
puis Gorbatchev

les frères Vaïner, Arkadi et Georgui

Arkadi 1931/2005 (Moscou)
Georgui 1938 /2009 (New York)

Arkadi est juge, l’autre ? travaille à Tass
écrivent dès années 70 (72)
saga sovietique critique
« les rendez vous du minotaure »
« moi enquêteur »
+
deux grands romans noirs
« l¹évangile du bourreau » sur complot blouses banches (écrit 1979, en
français 2000), traduit pierre léon ( !)
« la corde et la pierre » sur années 70 (1977, 2006)

et surtout le best = « 38 rue petrovka », 1983 (1989 et 2005 en français) ; 10 millions exemplaires ? : deviendra une série télé avec vissotsky dans rôle héros ?! (quand ? j’ai rien vu !)
1945, chasse à la bande du chat noir ; les héros, chaparov et jeglov ont 25 ans ; vie du groupe de policiers ; série de saynettes ; excellentissime ; Moscou au sortir de la guerre, ensauvagement, criminalité, (lâcheté, avidité, trahison, p 266) ; la procédure (soviétique) ; le mode d’emploi 68/69 ; sambo !
personnage (gogol) d’akaki akakievitch

Georgui a écrit avec Léonid Slovine « la face cachée de la lune »

astafiev victor
(1924-2001)
« triste polar », 1986, un des premiers à parler de la réalité noire soviétique

lev cheïnine ??

D.
Post communisme
évolutions politiques
gros succès aujourd’hui sans doute parce que le genre rend bien compte de crise traverse pays (corruption, mafia, chasse aux journalistes) ; du monde

2 écoles, polar historique et polar contemporain

D1.
boris akounine
de son vrai nom grigori chalvovitch chkhartishvili
1956, georgie
écrit sous pseudo à partir de 1998 cycle douze volumes polar historique
héros= eraste pétrovitch fandorine, de police secrète tsar (1876/1917)
à la Eugène Sue
dans esprit roman policier 19è
maurice Leblanc, et Arsène Lupin
gros succès russe et international
*azazel
*Léviathan
*la maîtresse de la mort, 2001/2006 :à Moscou en 1900, un club de suicidaires ; derrière suicides en fait des meurtres
(mouais)

dans le même esprit de polar/ historique (11è siècle, enquête boyard Artem), cf
Elena arseneva

la nuit des ondines, 1999,
ou
le sang d’aphrodite, 2012

« la nuit des ondines>sofia, riche veuve, retrouvée assassinée ; crime crapuleux ?drame passionnel ? sur son corps reproduit une ondine, mi femme, mi serpent
ou
« la sang d’aphrodite », drogue du violeur

=du polar médiéval qui passe cité de Tchernigov, sud de Kiev (la ville des villes russes alors) ; 11è siècle, christianisé que depuis un siècle> survivance paganisme
un boyard (noble, lettré) artem, proche du prince, enquête meurtres
souvent psychopathe, mysogine par fanatisme ou/et folie, qui trucide belles jeunes filles ; artem finit par démasquer ; peut compter sur jeunes guerriers ( font office inspecteurs/gendarmes) et archives (biliothèque princière) qui raconte anciennes histoires
une plume très agréable et des histoires qui coïncident avec fêtes populaires d’alors, st jean ( tout le monde se baignait tout nu à minuit et tout le monde forniquait avec tout le monde)- cad aussi un monde imprégnié des valeurs payennes (pas très loin mythes scandinaves), chrétienté toute jeune (un siècle)
ou le jour du feu nouveau, fête printemps, de remise en ordre des maisons
comme écrit une critique « on devient savant sur moyen âge sans le moindre effort »

serguei bolmat, les enfants de st petersbourg, 2000/2003, Laffont
prétentieux, j’ai laissé tomber

likhanov, la grande rue
oleg prikhodko, le bond du lynx

serguei belochnikov, le bourreau
altyn tolobas

D2.
Polar contemporain

révélations = surtout des femmes

alexandra marinina
1957
petite fille de flic, fille de flic, elle même in milice ; criminologue ; écrit depuis 1998
invente la détective alexandra(Nastasia) kamenskaia
(dates=parution Seuil)

douzaine de romans (en 2012) traduits

« ne gênez pas le bourreau », 1997/2005
Ramener à Moscou un prisonnier libéré d’un camp de travail à Samara n’est pas aussi aisé qu’il y paraît. C’est ce que va vite découvrir Anastasia Kamenskaïa, la célèbre enquêtrice de la Brigade criminelle de Moscou.
Et d’un, c’est volontairement que Pavel Saouliak a purgé sa peine, pour échapper à de mystérieux poursuivants. Et de deux, le prisonnier, qui en son temps fut le collaborateur d’un grand ponte du KGB liquidé dans d’obscures circonstances, sait beaucoup trop de choses sur beaucoup trop de personnes en cette période de campagne électorale pour la présidentielle.
C’est alors que, revenue à Moscou, Anastasia se retrouve plongée dans une enquête sur une série de meurtres bien énigmatiques : les victimes sont des criminels coupables de meurtres sanglants et cruels de vieillards et d’enfants...
Où ai je mis critique de ce livre ?

« quand les dieux se moquent »(2000/2012)
son héroïne kamenskaia prend du galon ; croisement de deux histoires : la fille (19) d’un homme d’affaires, très soumis à son père, reçoit des lettres d’un fou passionné ; le père s’inquiète et avertit la police ; au même moment deux garçons sont tués après des concerts (différents) d’un orchestre punk ; il s’avère que la chanteuse du groupe ressemble(vice versa) à la fille de l’affairiste
le fou s’est trompé ; deux cycles (la chanteuse soumise à son vieil amant acteur et la fille d’un type chef /comptable de la mafia) qui se croisent et kamenskaia va résoudre
dans ce roman de 2000 on sent bien la crise (pouvoir d’achat, etc, à la mode grecque)
toujours adresse mythique du 38 rue petrivka
(je p 103)
clin d’œil à époque soviétique (145/146)
dur dur pour image de la femme ; on apprend que chaque année 14500 femmes sont tués par mari !

lire :
« le cauchemar » (1998)
« la liste noire » (2001), corruption in milice, recyclage louche d¹ex kgb
« la mort pour la mort » (1999)=
tchetchénie, nouveaux riches et nouveaux pauvres.

Nombreux prix, gros tirages, téléfilms, phénomène de société.

Julia latynina
1966
 ?très anti poutine dit la 4 de couv

la chasse aux rênes de sibérie
et
Caucase circus
2005
2011
trois volumes
une trilogie sur guéguerre des russes dans le Caucase
invente une république (avarie du nord) coincé entre tchétchènes et ?
fantastique farandole noire, manège où se tuent et manœuvrent gens du kremlin ( un certain pankov, envoyé de Moscou et les « fédéraux » qui financent tout), un pouvoir local pourri de chez pourri (népotisme), des autonomistes armés jusqu’aux dents qui n’ont rien à envier aux autorités en matière de corruption (niyazbek) , et terroristes islamistes cachés dans les montagnes
ça donne un carrousel incroyablement violent, un western caucasien totalement déjanté
bien écrit (et bien traduit) en plus
évidemment un monde d’hommes
plus macho, tu meurs

zoia bogoulavskaia
double crime à moscou

paulina dachkova,
« les pas légers de la folie » ou « un hiver rouge »
Tatiana oustinova
Daria dontsova

AZERBAIDJAN (ex URSS)

Tchinguiz Abdoulaïev
Né 1959
Azeri, écrit en russe
Très pistonné ; 13 millions vendus, plus d’une centaine de romans (géostratégiques ? espions ?)

Trois traduits éditions L’Aube
Une cible parfaite, 2012
Le fardeau des idoles, 2013
Dressé pour tuer, 2014 (1999 moscou), une enquête de drongo, ex-agent du kgb
Et privé qui enquête ine pouvoir russe sur attentats qui visent ministre

Mais c’est écrit à la va comme je te pousse…

Conclusion
Mes trois titres néo-soviétiques :
 les yeux de lénine
 putsch
 le trésor de staline



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