ACTUALITE
Version radiophonique de ma nouvelle "Travail d’enquête", publiée il y a un siècle par la revue de Nancy "Les refusés", qu’on peut écouter sur la radio associative RCN.radio.org (5 janvier 2024)
http://www.rcn-radio.org/index.php/album/quelles-sont-les-nouvelles/
Au programme de 2023 :
Sortie du septième volume de la série "Les enquêtes de Chloé Bourgeade", Le sosie, aux éditions La Déviation ; de la nouvelle "Prologue" dans la revue "Les Refusés" (Nancy) et de l’étude "Petite histoire des journalistes communistes à la radio-télévision" dans la revue "La Pensée" (412).
Un résumé de ma conférence sur le RN à Strasbourg (août 2023)
HYPERLINK "https://isabellevolat.fr/2023/08/31/strasbourg-aout-2023-2/
"https://isabellevolat.fr/2023/08/31/strasbourg-aout-2023-2/
Belle critique de "Marie Claude Vaillant Couturier" par Françoise Perrier-Argaud dans "Réveil" de décembre 2022, mensuel des églises protestantes du Centre-Rhône Alpes
Superbe article de Christine Le Garrec sur son site "A vos marques...tapage" à propos de "Octobre" (Histoires de lire, n°59)
Critique de la biographie de Marie-Claude Vaillant-Couturier dans "Le Patriote Resistant"
Soirée d’hommage à Jacques Couland (4/2/1922) :
https://fb.watch/aZIwmGWGps/
Echo du "Puzzle Kanapa", éditions La déviation :
https://www.babelio.com/livres/Streiff-Le-puzzle-Kanapa/1330980
et chronique sur France Culture (1/12)
Bonnes critiques de "Marivo" dans "Les cahiers d’Histoire"
https://journals.openedition.org/chrhc/16435
et dans Libresens
http://libresens.blogspot.com/
Sorties 2021 :
La bio de Marie-Claude Vaillant-Couturier intitulée "Marivo" aux éditions Ampelos.
Parution de l’ouvrage collectif "Nouvelles Buissonnières. Arthur Rimbaud à Douai" aux éditions NordAvril (avec ma nouvelle "La lettre manquante").
"Octobre à Paris", le cinquième tome des enquêtes de Chloé Bourgeade ( La déviation).
et
"Je suis RAZAN. Un visage pour la Palestine", sous la direction de Chantal Montellier, aux éditions Arcane 17
Coordination du numéro de Cause Commune pour les 150 ans de la Commune de Paris
Nouvelle "Simple formalité" dans la revue Les Refusés 22 (septembre 2021).
Rappel (de 2020) :
Mon Abécédaire amoureux du communisme aux éditions du Petit Pavé.
Dans la série "Les enquêtes de Chloé Bourgeade", aux éditions La déviation, on trouve "Le demi frère", "Meurtre sur la Zad", "Napalm d’or" , "September" et "Octobre à Paris
.
A noter aussi :
"Tête de serpent", un roman jeunesse, éditions La déviation
Ainsi que "Général Fabien" dans "Rouge cent", un recueil de nouvelles noires sur le centenaire du PCF (Arcanes 17).
AUTRES INFORMATIONS
Echos des livres sur Marie-Claude Vaillant-Couturier et sur Jean Kanapa
https://www.monde-libertaire.fr/?article=Portraits_de_staliniens_
Echos du débat sur le centenaire du PCF à Tarbes le 3 octobre 2021
https://www.ladepeche.fr/2021/10/04/les-100-ans-du-pc-a-la-fete-de-lhuma-9829945.php
Voir les critiques de livres "express" sur le site de la médiathèque d’Ivry ; le café littéraire à la Médiathèque de Bonneuil (20 février) sur les sites de la Médiathèque et de la Ville (plus de 200 vues). Les vidéos des cafés littéraires de la Médiathèque d’Ivry du 14 novembre et du 9 décembre 2020 peuvent être regardées sur le site de la ville ; celle du café de Chevilly/Larue (11 février) est consultable ici :
https://www.youtube.com/watch?v=FeJRpgprlaQRetour ligne automatique
https://www.youtube.com/watch?v=Uz0In19RETkRetour ligne automatique
https://www.youtube.com/watch?v=aa6rdrNmItARetour ligne automatique
https://www.youtube.com/watch?v=5sMF-BssIEwRetour ligne automatique
https://www.youtube.com/watch?v=4mBTuafuP0QRetour ligne automatique
https://www.youtube.com/watch?v=pN-a0W6jbuk
Toujours à Chevilly, la rencontre avec l’écrivain Colin Niel a été filmée.
Le salon polar de Neuilly-Plaisance (avril) est repoussé en 2022.
Pour voir le café littéraire du 9 décembre 2020 (rencontre avec l’autrice Amélie Lucas-Gary), aller sur le site de la mairie d’Ivry, secteur Médiathèque
Pour voir le café littéraire du 14 novembre 2020, aller sur le site d’Ivry ou composer
https://mediatheque.ivry94.fr/syracuse2/bib-drive.aspx
Participation au documentaire de la télévision russe sur l’anniversaire de Nuremberg ; je commente le témoignage de Marie-Claide Vaillant-Couturier
https://yadi.sk/i/Sv6eOEWQP-tBsA
Une chronique de Gilles Vidal sur "Le demi-frère"
http://chroniques-noires-gilles-vidal.over-blog.com/2019/03/a-frerot-frerot-et-demi.html
Italie : Amnistie pour les années de plomb
Le répertoire BALZAC de la SGDL (qui reprend et actualise le catalogue de la BNF) identifie 105 oeuvres, 105 ouvrages à mon nom ( à ce jour, 28 octobre 2018) ; ne sont pas pris en compte ici les participations à des recueils collectifs.
Le roman Grognards.net à l’émission de JM Demetz
https://www.facebook.com/jeanmarc.demetz/videos/10213996481958971/
Le site Wikipédia actualisé
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gerard_Streiff
Après ma visite à l’école Carnot d’Argenteuil le 1er février 2018
http://blog.ac-versailles.fr/cm2bcarnot/index.php/
et
http://blog.ac-versailles.fr/cm2acarnot/index.php/
Ma page sur le site de La maison des écrivains et de la litterature (MEL) :
http://www.m-e-l.fr/,ec,249
Rubrique controverse
Back in the USSR
Auteur : Gérard Streiff
http://www.causecommune-larevue.fr/back_in_the_ussr
"La guerre des petits soldats", chez Flammarion, première parution 2003, réimprimé en 2011, a été vendu à ce jour (2017) à 9500 exemplaires.
Le polar "Retour de flamme"(Jasmin) avait été nominé pour le prix Lion d’or du 15è festival du polar de Neuilly/Plaisance (93)
Voyage au pays des Soviets sur France Culture (Marie Chartron)
https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/cent-ans-apres-la-revolution-russe-heriter-de-1917-44-voyage-au
Belle chronique sur Mortelles primaires de
l’oncle Paul
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2016/12/collectif-mortelles-primaires.html
et de Claude Le Nocher
http://www.action-suspense.com/2016/11/collectif-mortelles-primaires-ed.arcane-17-2016.html
Article sur Leslie Kaplan dans La Revue du Projet d’octobre
http://projet.pcf.fr/92369
Les éditions Gulf stream signalent que "Le bouclier de Gergovie" est une des quatre meilleures ventes de juin 2016 !
Une nouvelle noire sur le site de L’Humanité
https://soundcloud.com/humanite-fr/une-nouvelle-originale-de-gerard-streiff
Paru sur le site MEDIAPART
: https://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet/article/170516/les-francais-et-la-politique-une-profonde-insatisfaction-democratique
La Revue du Projet en revue
http://projet.pcf.fr/7451
Critique de "Franco la muerte" sur le site K-libre
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=4475
Rencontre/débat avec des collégiens
https://www.youtube.com/watch?v=8sB3EXdHD20
A propos de l’eurocommunisme (Rome, 2015)
https://www.youtube.com/watch?v=46GaESwxcq0
Entretien autour de Histoire et polar (2001)
https://www.youtube.com/watch?v=b0kLosteC6Q
Critique de "Franco" :
http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/08/livre-franco-la-muerte-que-reste-il-du-franquisme-des-annees-plus-tard-par-laurent-novart.html
"Retour de flamme" : critique de Gilles Vidal
http://chroniques-noires-gilles-vidal.over-blog.com/2015/06/napalm-springs.html
Rencontre à l’école St Pierre de Bergues autour de La guerre des petits soldats
http://ecolesaintpierre-bergues.fr/bienvenue/rencontre-avec-un-auteur-parisien/
Images du spectacle "Le Ciel m’a tuer", interprété par Jean-Pierre Thiercelin, sur Youtube (Ligero 2014)
Merci à Olivier Thirion pour sa dédicace de sa nouvelle "Faux en écriture", Revue Les Refusés, n°16
Reportage sur la nuit de France Télévisions au Palais de Tokyo (pour le Festival de Cognac)
http://www.cerclenoir.com/frame_gen_accueil.htm
"Le cagibi" peut être commandé à
La déviation
1 bis rue de la boucherie
76490 Caudebec en caux
www.ladeviation.eu <http://www.ladeviation.eu>
0967389918
0610826518
Le débat du "Club de la presse" de Lille sur le site
http://www.clubdelapressenpdc.org/les-mardis-de-l-indo-interrogent-sur-le-role-des.html
La nouvelle édition de "La guerre des croûtons" est sortie chez "Points sur les i" : trois résidents d’une maison de retraite, politiciens madrés, font le mur et reprennent le pouvoir...
Images du spectacle donné en bords de Loire (09/13) dont mon texte "La clé"
http://youtu.be/yKo8rMbPpJM
"Le bouclier de Gergovie" est recommandé par le Ministère de l’Education nationale dans le cadre de l’opération "Lectures pour les collégiens".
Adaptation audio de la nouvelle "Pigeon Viol" (Ska) ; lecture par Virginie Champagne (Collection Mathieu Farcy).
Le roman jeunesse "La mer disparue" (éditions du Bout de la rue) nominé au prix "Lionceau noir" du Salon polar de Neuilly-Plaisance 2014).
"Le mystère du colombier", atelier d’écriture avec les CM2 d’Isabelle Dordain, école Pierre et Marie Curie de Pavilly, est lauréat (1er prix ex-aequo) du prix "Voyage en ville" (Académie Rouen).
Le polar "Entourlooping" (avec Mateo Montesinos), aux Nouvelles Editions Krakoen, <http://www.krakoen.fr/>
salué par Claude Mesplède (dans sa chronique de mai d’Options) et par Max Obione sur son blog, fut, un temps, pré-sélectionné pour le Festival de Cognac 2013.
Six de mes livres publiés avant 2001 (et non réédités) figurent sur le site ReLIRE de la BNF (voir Relire) en vue d’une édition numérique.
"Un soldat allemand dans la Résistance française" (Oskar) est dans la sélection "Livres pour enfants" (10 ans et plus) des bibliothèques de la ville de Brest
Le roman jeunesse "Le port du désert" était dans la sélection du jeune lecteur au Festival 2005 de Lamballe
Site (partiellement) mis à jour le 17 mars 2018
PREFACE
Les deux classes de cinquième du collège Jules Vallès ont eu, en cette mi mars, à l’abbaye de St Maur, une sacrée chance. Chaque fois qu’ils étaient en classe pour l’atelier d’écriture, il pleuvait sur la Loire. Et chaque fois qu’arrivait le temps de la récréation, il faisait un beau soleil. J’exagère à peine. Ceci pour dire que ce séjour, à mon goût, s’est parfaitement passé. Les élèves ont participé avec plaisir, c’était palpable, à l’écriture des deux nouvelles que vous allez lire plus loin. Ils ont laissé galoper leur imagination, ils ont creusé des trous, ils sont descendus dans les caves, ils ont grimpé au grenier, ils ont résolu comme des professionnels les énigmes qui leur étaient posées. Ils ont été des participants ardents aux divers jeux littéraires proposés. Et leurs professeures ont été présentes et complices, attentives et respectueuses.
Merci à toutes et tous. Aux élèves pour leur entrain. Aux professeures pour leur cordialité. Et à OVAL pour son traditionnel savoir-faire.
Gérard Streiff
CINQUIEME C
UN VOL A ST MAUR
Chapitre un
Au cœur de l’abbaye
« Incroyable ! Le cœur de St Maur a disparu ! » dit Marc, tout essoufflé.
Comment tu le sais ? demande Lucie.
– Attends, je t’explique. Tu te souviens de la chapelle ?
– Ah oui, là où il y a la chambre de St Maur !
– Oui c’est ça.
– Hé bien tout à l’heure, j’ai entendu un bruit suspect qui a attiré mon attention. Sur le moment j’ai pensé que c’était des claquements de portes et que ça venait du couloir. Mais le bruit provenait de la chapelle. Quand j’y suis arrivé, j’ai vu quelqu’un, une ombre, partir en courant. Et au sol, un trou ! Et plus de cœur de St Maur !
– Non ! c’est vrai ou tu me fais une blague ?
– C’est vrai, je te jure, s’énerve le garçon.
– Bon, je te crois.
Lucie et Marc ont douze ans et demi, ils sont en 5ème. Ces deux jeunes gens viennent du sud de la France. On dit qu’ils sont amoureux et qu’ils habitent Monaco mais ça, ce n’est pas sûr.
Avec leur classe du collège Jules Vallès, ils sont hébergés dans l’abbaye de St Maur, près d’Angers, pour un séjour d’écriture de deux semaines.
A présent, ils discutent, assis sur un siège à côté du cloître.
Le cœur de St Maur ! Volé ! Les enfants ont entendu raconter son histoire par un moine très âgé.
« Auparavant, disait ce dernier, il y a bien longtemps, c’est l’abbé Maur qui construisit cette abbaye. Quand la bâtisse fut terminée, et que l’abbé se sentit mourir, il demanda que son corps soit conservé dans un cercueil de pierre afin d’y demeurer pour toujours. Malheureusement le lieu fut attaqué par des vikings qui le pillèrent, emportant notamment la cloche de l’église. Heureusement, avant l’attaque, le cœur de St Maur fut séparé du corps, il est resté ici. »
Il existe aussi une légende disant que chaque nuit, à trois heures du matin, le cœur de St Maur se remet à battre. Son fantôme est alors libéré quelques minutes.
DESSIN N°UN
Pelle, pioche, trou
Les jeunes gens retournent à la chapelle. Il y a en effet un trou à la place du tombeau où reposait le cœur de St Maur. Des traces de boue aussi. Et puis d’autres indices encore comme une pioche, une pelle et puis un petit objet qui brille au sol. Un pin’s !
Ils découvrent aussi la statue d’un chien à trois têtes. Elle ressemble étrangement à un cerbère. La tête du milieu tient un message dans sa gueule. On y lit
l’inscription suivante : « REVENIAM ». C’est du latin. Heureusement Marc réussit à le déchiffrer et le traduire. Cela veut dire : « Je reviendrai ! »
Mais qui dit cela ? Le voleur ? Le fantôme ?
A cet instant, il y a une panne de courant. Noir total. Ils doivent quitter la chapelle.
Le jour même, ils apprennent qu’une de leurs amis, prénommée Marie, manque à l’appel. Dans sa chambre, quelqu’un a écrit au mur : « Rendez-moi mon cœur, je vous rendrai Marie ! »
DESSIN N°deux
L’abbaye
C’est la panique. Marc et Lucie se posent des questions. Pourquoi ? Comment ? Quand ? Qui est le voleur ? qui a enlevé Marie ? Serait-ce un fantôme ?
– Marc, dit Lucie, tu n’as prévenu aucun adulte ?
– Non.
– Alors nous devons mener notre enquête.
– Tu as raison, répond le garçon, rendez-vous à 22h30 sur le lieu du crime.
– Non, pas à 22h30 ; tout de suite.
Ils commencent par se rendre à la bibliothèque pour se renseigner encore sur cette histoire de St Maur et effectivement ils trouvent un ouvrage qui en parle. Mais lorsqu’ils retirent le livre de l’étagère, un passage secret s’ouvre.
Chapitre deux
A la recherche d’indices
Les enfants se regardent. Que faire ?
Marc, curieux, est tenté. Lucie se montre plus prudente.
– Bon, alors, on y va ? lance le garçon.
– Franchement, je ne sais pas quoi faire, réagit la fille.
– Bon, on arrête de se poser des questions et on y va. Ne t’en fais pas, je suis avec toi.
– D’accord, mais tu restes près de moi, ok ?
– OK.
Ils s’engagent tous les deux dans le passage où il fait noir. Heureusement, Marc a pris une lampe torche. Ils descendent des escaliers couverts de mousse, arrivent dans un couloir étroit. Il fait froid, humide, une odeur vieillotte se dégage de l’endroit.
Il y a là toute une faune d’insectes, des fourmis, des punaises, des araignées. Quelques chauves-souris aussi.
On entend très bien le bruit de l’eau qui dégouline du plafond, des murs.
Le couloir donne sur trois chemins différents mais les jeunes gens ne se séparent pas, ils restent ensemble.
Marc est anxieux, il s’imagine les pires pièges, comme de lourdes haches qui s’abattraient soudain sur eux mais tout va bien.
En chemin, ils discutent.
– D’après toi, qui a enlevé Marie ?
– Le fantôme de St Maur ?
– Tu y crois toi ?
DESSIN N°3
Le pin’s
Ils tombent bientôt sur une vaste pièce, une sorte de laboratoire, avec une grande table, couverte de
dossiers, de vieux journaux qui parlent de l’histoire mouvementée de l’abbaye, et puis une étagère avec des livres. Au milieu de tous ces papiers se trouve un chouchou. Et si c’était le chouchou de Marie ?
– Tu sais quoi ? dit le garçon. On prend le chouchou et on le montre à notre ami Mattéo, le surdoué. S’il trouve des cheveux, il pourra vérifier leur ADN…Pour lui, c’est un jeu d’enfants.
– Surdoué, Mattéo ? s’étonne la fille. En fait il n’y connaît rien.
Sur la table, il y a aussi le même pin’s que l’objet découvert plus tôt près du trou. C’est un simple petit badge avec les initiales A.C.
Le garçon pense avoir vu le même pin’s accroché à la veste de la bibliothécaire, au pull aussi d’un animateur.
Au mur, un message en latin : « Hic qui eum prodet, castigabitur ». Ce qui veut dire : « Celui qui le trahit aura un châtiment ». Comprenne qui pourra.
Ils inspectent l’endroit, regardent les titres des livres, « Comment creuser des trous », « Comment faire de la bonne cuisine ». Ils discutent, ils se chamaillent. Ils tombent sur un téléphone portable.
– Un Nokia 33.10
– C’est à qui ?
– On l’allume, on verra bien.
Le garçon y passe une bonne vingtaine de minutes, en vain. Il ne peut en tirer aucune information. A nouveau les deux jeunes gens se disputent.
– Mais c’est toi qui m’as dit de l’ouvrir, se plaint le garçon.
– Si c’est comme ça, je vais mener l’enquête seule, réagit la jeune fille.
Au fond du bureau-laboratoire, une porte de sortie. Ils la passent et de l’autre côté, ils se retrouvent nez à nez avec le jardinier.
– Qu’est ce que vous faites là ! grogne le bonhomme.
– Rien…rien, on passait juste, bégayent les jeunes gens.
Un peu plus loin, Lucie confie à Marc :
– Voilà notre premier suspect.
– Pourquoi ? s’étonne le garçon.
– Tu te rappelles du pin’s ? Il y a marqué dessus A.C.
– Et alors ?
– Et alors, tu sais comment il s’appelle, le jardinier ?
– Non.
– Alphonse Croquemort.
– Mais ce sont les initiales A.C….
– Exact.
– Oui, mais j’y pense, ça peut être aussi les initiales de la bibliothécaire, Ariana Carot…
– Juste. Cela nous fait deux suspects.
– Bon, c’est pas tout ça, réplique Marc, quand est-ce qu’on mange… C’est l’heure, non ? On verra la suite plus tard…
– Tu vas arrêter de ne penser qu’à ton estomac, râle Lucie.
– Et toi tu vas arrêter de me donner des ordres !
– Ah, tu me saoules, tais-toi, insiste-t-elle.
– Bon très bien, ne me parle plus.
– Attends, Marc… En fait je t’aime…bien.
– Oui, moi aussi, tu vois, mais je t’aime…comme une amie.
Un silence. Puis le garçon répète :
– Bon, quand est-ce qu’on mange ? Paraît qu’aujourd’hui, il y a du cassoulet.
Chapitre trois
Affaire classée
Après le repas, ils découvrent la « robe » du fantôme. Alors tout s’explique.
– C’est un déguisement, s’écrie Lucie. D’après toi, faut-il garder cette cape ?
En fait, il s’agit d’un drap qu’ils repèrent sous un escalier.
– Garder la robe ? Oui, pourquoi pas. Et puis on pourra toujours l’utiliser pour un prochain halloween, dit le garçon.
– Bon, ce n’est donc pas un fantôme !
– Non, il a été inventé de toute pièce mais par qui ?
– Marc, on a trois suspects : Alphonse Croquemort, le jardinier, Ariana Carot, la bibliothécaire et l’animateur, qui s’appelle Antoine Crisson. Tous avec les mêmes initiales, AC. Serait-ce le gang du pin’s ?
Marc, un moment, avait pensé que ces lettres pouvaient désigner « Anjou Chevalerie » ; c’est ce qu’il avait vu dans un livre. Un club de supporters des chevaliers des environs qui postulent pour le championnat de France, mais c’était donc une fausse piste.
Les deux jeunes se retrouvent dans le cloître pour rassembler toutes les informations dont ils disposent. Mais comment identifier le voleur ?
– Il faudrait déjà retrouver Marie, à mon avis elle sait qui est le voleur, explique Lucie.
– Alors, par où commencer ? Reprenons toute l’histoire ?
– Tu as raison, faisons le point : au début il y a un trou, c’est là où se trouvait le cœur. Puis on a trouvé le pin’s avec les initiales A.C. Ensuite le passage secret qui contient, on l’a vu, énormément de dossiers sur l’abbaye, sur St Maur. Et maintenant on découvre qu’il n’y a pas de fantôme.
Direction la bibliothèque pour poursuivre l’enquête. Ils croisent dans l’entrée leur ami Mamadou puis ils entendent une discussion animée dans la grande salle. Ils se cachent derrière une étagère et observent alors la bibliothécaire et le jardinier qui sont en train de se disputer.
– Alphonse, ça suffit, tu vas trop loin, je sais bien que c’est toi qui a enlevé ma fille, Marie.
Les enfants se regardent, sidérés.
– De quoi tu parles ? ironise Alphonse.
– T’es pathétique, mon pauvre vieux, s’énerve la dame. Tu as compris que j’ai volé le cœur, avec mon compagnon Anthony. Alors tu me fais chanter ou quoi ?
– Bon, bon, j’avoue pour Marie. Mais dis-moi : pourquoi as-tu changé le nom de famille de ta fille ? et puis aussi pourquoi as-tu choisi cet imbécile d’Anthony comme compagnon ?
– Mais ça ne te regarde pas ! Le nom de ma fille, c’est pas tes oignons ! et puis mon choix d’Anthony ? Mais lui, au moins, il a su me conquérir alors que toi…
Elle ne termine pas sa phrase. Le jardinier part.
Les deux jeunes gens ont compris. Ils sortent de leur cachette et interpellent la bibliothécaire.
– C’est incroyable ce qu’on vient d’entendre. Pourquoi vous avez fait ça ? Pourquoi voler le cœur ? C’est vraiment vrai ?
– Oui c’est vrai. Avec Anthony, on a volé le cœur. Mais c’était pour sauver l’abbaye, pour le bien de l’abbaye. L’établissement tombe en ruine. Avec l’argent de cette relique, on espérait aider à rebâtir les lieux.
– Si vous ne remettez pas le cœur à sa place, nous, on vous dénonce ! la menacent les deux jeunes enquêteurs.
Peu après, les choses s’arrangent. Enfin, presque. Les voleurs replacent le cœur de St Maur dans la chapelle. Alphonse libère Marie. Elle était ligotée dans une cabane au fond du verger. La presse n’est pas mise au courant de l’affaire. Mais l’administration licencie discrètement la bibliothécaire, le jardinier et l’animateur.
Quant à Lucie et Marc, on raconte qu’ils sont tout fiers d’avoir ainsi défendu le patrimoine. On raconte aussi, mais est-ce bien vrai, qu’ils seraient à présent très amoureux.
FIN
CINQUIEME E
LE MYSTERE DE L’ABBAYE
Chapitre un
Un réveil surprenant
La nuit à l’abbaye s’est pourtant bien passée mais Eva se réveille en hurlant. Elle a fait un cauchemar sans fin qu’elle raconte plus tard à Adrien.
Ces deux jeunes gens, douze ans, sont à l’abbaye de Saint Maur, avec leur classe de 5ème, pour découvrir la Loire. Ils sont arrivés la veille, ont déposé leur valise, se sont installés confortablement dans les chambres.
Eva et Adrien sont très différents l’un de l’autre. Lui est plutôt petit, il a des cheveux blonds, des yeux verts. Eva est une grande fille métisse aux cheveux bruns et bouclés, des yeux bleus. Il la taquine, dit qu’elle est en surpoids, elle sait bien que non.
Il faut dire que le garçon est assez craintif alors que son amie est plutôt courageuse.
D’ailleurs ce matin, Adrien était terrifié à l’idée de croiser des souris, criant même « Au secours ! » si fort que les pauvres bêtes se sont enfuies pour se cacher dans leur trou.
DESSIN N°1
L’abbaye
« Je sors juste d’un rêve effrayant, répète la fille. En effet, la chambre voisine de la mienne était la chambre n°666. Tu imagines ma frousse ? Dormir à côté du démon car c’est son chiffre, non, 666 ? Et puis tous les adultes que je voyais semblaient possédés. Bon, heureusement, toutes ces histoires ne sont que des balivernes après tout.
– Adrien éclate de rire :
– Ha ha ha ! j’espère que ce n’est pas un rêve prémonitoire…
Il faut dire qu’Adrien est souvent moqueur avec Eva.
– Ferme ton clapet, réplique alors la fille, enragée.
Au petit déjeuner, ils apprennent qu’il manque leur ami Arthur. Ils pensent d’abord que c’est une mauvaise blague, ils vont vérifier dans sa chambre : elle est vide. Adrien panique. Eva l’entraîne dans les escaliers vers les différentes salles de l’établissement. Pas d’Arthur. Adrien se met à trembler, à pleurer. Eva fait les cent pas, se ronge les ongles.
DESSIN N°2
EVA ET ADRIEN
En passant devant les étagères, du côté de la salle de jeux, ils remarquent pourtant que les chaussures de leur camarade sont toujours là.
Ils trouvent que tout cela est décidément très étrange.
C’est vrai que dans cette abbaye, on entend toutes sortes de bruits, des grattements, sur les murs, les fenêtres, le parquet, le plafond. Seraient ce encore des souris ? des serpents ?
Un moment, ils vont prendre l’air sur un banc en bois de chêne. De nouveau un bruit se manifeste derrière un buisson touffu. Adrien s’approche. Dans l’ombre, deux yeux sombres et luisants l’observent. Puis la chose sort du buisson. Adrien recule, tombe. La chose est en fait un chat noir, qui grimpe sur l’adolescent à terre et lui lèche la joue.
Eva rit.
Un peu plus tard ils remarquent des tas d’empreintes mystérieuses au sol. Cela ressemble à des petits pieds, des pieds de jeunes enfants. Mais personne n’a de tels pieds en cinquième.
A nouveau une porte grince, une fenêtre claque, les enfants ont presque peur. Une ombre passe, vite, toute petite. Eva et Adrien, cette fois, angoissent pour de bon,
leurs cœurs se mettent à battre de plus en plus vite,
ils en deviennent tout pâles.
Il leur faut comprendre ce qui se passe. Alors ils suivent les traces de pas qui les conduisent à l’intérieur de l’abbaye, puis vers des escaliers qui n’en finissent plus de monter et se terminent sur une trappe, une bien mystérieuse trappe. En unissant leurs forces, ils arrivent à la soulever. Le grenier. On devine un endroit obscur. Eva prend son courage à deux mains, elle s’engage la première dans l’ouverture et invite Adrien à s’y aventurer avec elle.
Chapitre deux
Un grenier pas comme les autres
Au grenier, une surprise les attend. En fait, une série de surprises. La pièce leur apparaît très grande, très sombre. Flotte une odeur de bois rongé depuis des années par des termites. Des araignées pendent des poutres.
Adrien trouve sur son chemin un grand carton poussiéreux qu’il soulève. Celui-ci est très léger mais s’en échappent une trentaine d’araignées noires, poilues aux yeux rouges. Le garçon crie et lance le carton au fond de la pièce.
– Flipette ! se moque la fille.
– Je ne suis pas une flipette, dit le garçon vexé.
– Allez, on n’est pas là pour se disputer mais pour retrouver Arthur, réagit son amie.
– Bon d’accord. Dis, tu sens cette odeur de moisi ?
– Oui mais bon, on est tout de même dans un grenier.
DESSIN N°3
La penderie
Un peu plus loin, ils observent au sol des os et ce qui ressemble à des taches de sang. Le son d’une très vieille musique les fait soudain sursauter.
– C’est quoi cette musique ?
– Je ne sais pas mais je commence à avoir vraiment peur, bégaie Eva. Et puis je viens de mettre la main sur quelque chose de gluant…
Il s’agissait de restes d’un vieux repas.
– Qui est venu manger ici ?
Devant eux se dresse une armoire, une penderie en vérité, remplie de costumes de moines, de chevaliers, etc. Dans le meuble, ça s’agite. C’est un chat qui a l’air de se battre avec une chauve-souris.
Adrien trébuche sur un heaume. Il chute ; le nez au sol, il est un bref instant tout étourdi. Eva l’aide à se relever et remarque une montre sur le plancher. La montre d’Arthur, arrêtée à 7h30. Et juste à côté un vêtement froissé. Le gilet d’Arthur. Et puis, tout autour, toujours ces traces de petits pieds qu’on note dans la poussière.
Un bruit léger se fait entendre. Des pleurs ?
– Faisons demi-tour ! dit Adrien apeuré.
– Mais trouillard, regarde !
Dans un coin de la pièce, on distingue une petite silhouette toute recroquevillée, en boule, crispée. Un petit enfant.
– Mais qu’est ce que tu fais là ? demande Eva.
– Je cherchais le chat quand j’ai vu une grande ombre passer. J’ai eu très peur. Je me suis caché… et cogné la tête. J’ai mal, aïe, aïe, aïe…
Les adolescents prennent le petit bonhomme dans leurs bras. Il s’appelle Marwan. Adrien le ramène aux animateurs. Voilà au moins le mystère des petits pas résolu. Ensuite il remonte au grenier pour poursuivre l’ exploration.
Il découvre Eva figée comme une statue ; elle pointe du doigt quelque chose dans le fond du grenier. Elle croit avoir vu une silhouette. De surprise, Adrien manque de tomber dans les escaliers. C’est à ce moment-là qu’ils découvrent un téléphone qui ressemble étrangement à celui d’Arthur.
– Qu’est ce qu’il fait là ? s’étonne la fille
– Je ne sais pas.
– Regardons toutes les notifications.
– Il a reçu des tonnes de messages.
– Toute la classe, tous les profs lui ont adressé des mails.
– Et il y a aussi des menaces…
Bref, ils ont trouvé le gilet d’Arthur, la montre d’Arthur, le téléphone d’Arthur. Mais toujours pas Arthur.
Chapitre trois
L’enquête enfin terminée
Voici comment ils retrouvent leur ami Arthur. A ce moment de l’enquête, les deux amis entendent la cloche du déjeuner. Au réfectoire, le repas ne les satisfait guère : escargots encore vivants, épinards trop cuits, cervelle de lapin, flan gluant.
– Regarde ce qu’on mange ! dit Eva découragée.
– J’avoue, tout cela a l’air horrible.
Alors ils profitent de ce moment pour réfléchir à leur recherche.
– Je sais, je sais, s’exclame Adrien. Il a peut-être été kidnappé.
– Ouais, peut-être, répond la jeune fille sans conviction.
Un silence. Puis :
– Tu penses à quoi ? demande Eva.
– J’imagine Arthur prisonnier de la chapelle ; c’est Marwan qui aurait claqué la porte et Arthur se retrouve prisonnier, il ne peut plus sortir…
Eva n’est pas convaincue. Elle reprend :
– Moi je sais qu’Arthur possédait un gilet de sauvetage, un gilet fluo plié dans la poche de sa veste.
– Et alors ?
– Ça me fait penser à un bateau.
Les voici aussitôt tous les deux au bord de la Loire. Un bateau en particulier attire leur attention. Ils montent sur l’embarcation pour jeter un œil.
– Arthur ? Arthur ? tu es là ?
Sur une banquette, une couette. Ils la soulèvent. Personne en dessous. Fausse piste.
DESSIN N°4
Le moine
Plus tard, Adrien reprend :
– Et si c’était une histoire paranormale ?
– Ha non, moi, le paranormal, merci bien !
– Attends, écoute un peu. S’il y avait ici un esprit démoniaque qui nous voulait du mal ? Le genre ombre, vent frais, pas inquiétants…
– Je te dis que j’y crois pas.
– Ou alors je vois très bien Arthur réapparaître, l’air de rien. Il marche, son téléphone à la main, avec son gilet, sa montre, tout normal. On lui demanderait d’où il viendrait et lui répondrait que tout va bien, tout est normal. Alors on irait voir sa chambre et on verrait qu’il loge dans la 666 !
– Oh tu m’ennuies avec tes histoires de démon.
– Bon, d’accord, je laisse tomber, reconnaît le garçon.
Finalement les deux jeunes gens retournent au grenier. Une dernière visite. Ils s’approchent de la penderie. Au fond du meuble il y a un rideau. Ils l’écartent. Une porte.
– On ouvre ou pas ?
– Oui, il faut impérativement retrouver Arthur, insiste Adrien.
Ils poussent la porte. Et se retrouvent en face d’un moine qui danse !
– Un moine qui danse ! s’exclame Eva sidérée.
– Et alors, vous ne me reconnaissez pas ? dit le moine.
Les deux enquêteurs hésitent.
– Arthur ! c’est moi, Arthur, votre ami ! dit l’autre.
– Mais qu’est-ce que tu fais là ?
– Je voulais découvrir le grenier de l’abbaye et je suis tombé sur de superbes costumes. J’ai voulu me déguiser. En moine.
– Alors, la musique mystérieuse qu’on a entendue tout à l’heure, c’était toi ?
– Oui, j’ai découvert un vieil appareil à musique. J’ai eu envie d’écouter des disques. Cela m’a tellement plu.
– Et c’est pour cela que tu ne répondais pas quand on t’a appelé ?
– Ben, je ne répondais pas car la musique était trop forte…
Les trois amis se mettent à rire, et à danser. Ils rejoignent leur classe qui organise une fête pour les retrouvailles d’Arthur.
FIN