Desbiolles

Primo

Maryline Desbiolles

Seuil

L’auteure part, dans ce récit doux et triste, à la découverte de son
ascendance italienne, de cette grand-mère notamment chez qui elle
passait ses vacances, enfant, et dont elle ignore l’histoire.

Elle enquête à Turin, sur les terres de l’Eglise où cette grand mère,
pourtant déjà émigrée en France, avait décidé de venir accoucher de son
second enfant. C’était en 1930. Mussolini vantait sa politique
nataliste, nationaliste, et encourageait ce genre de choses. Docile,
l’aïeule s’y rend, accompagnée de son premier enfant, Primo. Les
religieuses le gardent pendant l’accouchement du petit frère. Mais
lorsqu’elle veut le récupérer, quelques jours plus tard, on lui dit
qu’il est mort. Les sœurs font bloc, la dissuadent de tout
questionnement ; la grand mère se tait, se soumet et repart en France,
rompant définitivement avec son pays natal.

Des années plus tard, elle va perdre un autre fils. Le 14 juillet 1945 !
Alors même que la Savoie, comme le reste de la France, savoure dans
l’allégresse sa première fête nationale libérée…

Il y a là des pages d’une exceptionnelle intensité poétique, d’une rare
musicalité, des phrases d’anthologie, longues, sept, huit pages, où
l’auteur tricote à la fois le chemin de croix de la mater dolorosa et
son propre voyage à elle en Savoie.

Maryline Desbiolles est né en 1959 ; elle vit dans la région de Nice ;
anime des revues de poésie. Elle entre en littérature en 1987 avec « Une
femme de rien ». On lui connaît une dizaine de livres, romans, récits,
nouvelles. Elle a eu le prix Fémina en 1999 avec « Anchise ».



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