Chiffres en vrac

Il est des chiffres qu’on aime citer plusieurs fois, histoire d’être bien sûr de ne pas se tromper. On ne pense pas forcément ici au loyer d’une certaine résidence surveillée à Manhattan mais à des enjeux autrement importants. Exemple : les USA dépensent dix milliards de dollars par mois pour financer leur guerre en Afghanistan. C’est grosso modo le montant annuel de l’aide de la France aux pays du Tiers monde. Autre exemple, du côté de la Grèce : on parle beaucoup d’une nouvelle « aide » européenne à Athènes, 60 milliards d’euros ? On mentionne moins la fuite des capitaux grecs vers l’Europe. Un officiel hellénique, si l’on en croit Le Figaro Economie du 5 juin dernier, évalue à 280 milliards d’euros, soit 120% du PIB du pays les fonds grecs placés en Suisse. Et cette évasion fiscale se poursuit à un rythme de 15 milliards par an. Les évadés sont connus : les Onassis, Niarchos, Livaros. Puisqu’on est en Suisse, poursuivons : les grandes fortunes françaises fréquentent beaucoup la Confédération helvétique. Selon Les Echos, les ressortissants français qui ont placé leur magot dans les alpages y seraient aujourd’hui entre 1500 et 1800 contre 1300 en 2007. Parmi les 300 plus grandes fortunes installées à Genève, on compte 37 familles hexagonales dont 14 milliardaires, pour un patrimoine total de 24,2 milliards d’euros. Et cette évaluation est sans doute minorée. Balzac, dans « La dernière incarnation de Vautrin », regrettait « la malheureuse tendance de notre temps à tout chiffrer ». N’empêche, ça aide parfois à resituer les choses.

Gérard Streiff



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