Ernaux (2)

L’écriture comme un couteau

Un livre d’entretiens avec Frédéric Yves Jeannet sur l’ œuvre d’A.E., son style (p8), un style d’écriture clinique ou blanche ou plate, un style sans effet de style, sans humour, sans manière, une écriture minérale, sans épanchement, sans métaphore, évitant l’émotion ; un travail autobiographique qui s’éloigne du roman, s’approche du journal ; une écriture risquée où l’auteure s’expose.
1974 : « Les armoires vides ».
1981 : "La femme gelée " ( sa mère).
1984 : "La place", sur une jeune femme issue d’un milieu populaire, fille de petits cafetiers de Normandie, catholiques, qui devient prof de français, "passe" à la bourgeoisie intellectuelle, s’ éloigne de sa classe, en souffre, en ressent de la culpabilité ; transfert des « dominés » aux « dominants », trahison de la classe d’origine, dette à payer. Et A.E. écrit dans la « langue de l’ennemi » selon une formule de Jean Genêt. Le livre est écrit avec un souci radical de vérité, il s’agit de transcrire « quelque chose de dur »
1992 : « Passion simple », ou la passion d’une femme d’âge mûr, sur un mode adolescent, pour un homme, un diplomate.
1997 : « La honte » sur une scène traumatisante entre ses parents à l’âge de 12 ans.
2005 : « (l’usage de) la photo » avec Marc Marie (Gallimard).

Des livres très immergés dans une réalité sociale ; une façon unique de parler des femmes et des hommes, une audace de parler des hommes, de façon clinique, comme eux, les hommes, parlent des femmes depuis toujours. A.E. conteste leur prétention –séculaire-, celle de l’ homme, à dire l’universel ; alors on l’accuse d’impudeur, d’absence d’émotion.

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