26 janvier 2012

Douloureuse question

Comment ne pas avoir l’air trop prospère quand un peu partout autour de vous il n’est question que d’austérité ? C’est la douloureuse question à laquelle sont confrontés les blaireaux du CAC 40 et leurs actionnaires. L’heure est aux résultats 2011 et leurs benefs sont tout simplement somptueux, on est aux environs de 90 milliards d’euros. Comme l’écrit le journal Le Monde : « En temps normal, chacun s’en réjouirait mais cette année, ne faut-il pas faire profil bas quand la crise fait des ravages ? Comment dire que tout va bien quand, côté salariés et citoyens, chacun a compris qu’il devrait se serrer la ceinture, que les augmentations seraient distribués chichement, que des plans de réduction d’effectifs étaient à prévoir ? » Bonne question en effet. Aussi l’agence de com Euro RSCG vient-elle de proposer ( 5 janvier) à ces firmes un argumentaire sur « ce grand hiatus » (sic), afin de « communiquer sans choquer ». L’étude fournit des « éléments de langage », comme on dit aujourd’hui, que les patrons devront caser à tout prix. Faudra parler de « partage de la valeur ajoutée », d’« investissements non financiers : formation, travail sur la réputation de l’entreprise ». Eviter, dit la note, que « l’actionnaire ne soit pris comme bouc émissaire ». Insister sur le fait que les entreprises paient des impôts et « n’ont pas recours aux évasions fiscales. » Mais bon, ce petit baratin suffira-t-il à faire oublier que d’aucuns se partagent, en douce, 100 milliards d’euros ?

Gérard Streiff

  •  

Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire