Plafond socialement acceptable

Comment présenter au grand public les salaires extravagants des grands patrons du CAC 40 ? Leurs gains, on le sait, ont augmenté de 34 % et ça ne colle pas très bien avec la litanie du « Que voulez vous, c’est la crise ! » L’argumentaire de la droite à ce propos n’est pas encore au point, si on en croit la lecture du « Journal du Dimanche » de ce week-end. Posture numéro un (p 22) : celle de JP Agon, PDG de l’Oréal, qui fait l’andouille. Il dit en substance : Je touche dix millions d’euros, vous dites ? Oui mais bon, il y a la dedans du fixe et du variable... Il annonce, la main sur le coeur, qu’il va supprimer les stock-options mais pas tout de suite : il va en garder 200 000 « pour partager une dynamique de performance avec les actionnaires ». Posture numero deux : le cabinet Proxinvest (p 22 toujours) pour qui les patrons doivent assumer leurs rémunérations sous peine d’être « minables ». Pour l’agence, il y a « un plafond socialement acceptable de 240 Smic ». Posture numéro trois : parler d’autre chose, des syndicats de salariés par exemple, ce que fait l’édito de la page 25, qui lance « l’idée (comme en Allemagne) de négocier temporairement des baisses de salaires contre la garantie de l’emploi. Allez, messieurs les syndicalistes, soyez révolutionnaires, un peu d’audace. » Son billet s’intitule « Des syndicats irresponsables. » Alors que les patrons, eux…

Gerard Streiff



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