19 avril, le point d’orgue d’une campagne exceptionnelle

Etat de la campagne, rassemblement du 19 avril, argumentaire des derniers jours : entretien avec François Auguste, président du Conseil national du PCF

On est à J-10. Comment caractèriserais-tu la campagne du Front de gauche ?

Le Front de gauche, devenu populaire et citoyen, bouscule le ronron des scénarios pré-établis .Panique à bord des auteurs de ces scénarios. C’est l’Evènement de cette présidentielle . C’est le peuple de France qui reprend confiance en lui . Il s’était approprié la complexité du TCE (traité européen de 2005), il s’approprie celle de la présidentielle, grâce à l’offre politique du FG, pour la résoudre, et de quelle manière ! Il a fait irruption, dans la joie et la bonne humeur, un peuple politisé, engagé, qui veut donner une déculottée à Sarkozy, mais pas que... Il veut aussi être acteur de la suite, aux législatives et après, il veut être partie prenante d’une politique de gauche, pas des mesurettes, pas du symbolique, du vrai, du costaud, de l’efficace .Le vote utile ? Être devant à tout prix ? Jospin était devant et il a perdu, Mitterrand était derrière et il a gagné . La vérité, c’est que la progression fulgurante du FG met la gauche à une hauteur qui le fera gagner et qui la fera rester à gauche . La seule question, c’est mettre le FG le plus haut possible .

Le 19 avril va se tenir un grand rassemblement Porte de Versailles. Que peux-tu en dire ?

Ce n’est pas un meeting « en plus ». Ce sera le dernier, le point d’orgue d’une campagne exceptionnelle, inédite, qui a redonné l’espoir au peuple parce que le peuple s ’en est emparée. La Bastille a été un tournant, le peuple a répondu à l’appel de la 6e République. Depuis, il ne lâche rien, il ne lâche pas la campagne, « sa » campagne . Chacune, chacun veut participer individuellement à cet élan national, veut « en être ». Lille, Toulouse ont été énormes, Marseille s’annonce géant. Paris le 19 sera différent de la Bastille mais sera tout aussi important, avec des retransmissions populaires, des écoutes collectives prévus dans tout le pays .

Comment vois-tu la campagne des 10 derniers jours ?

Ne rien lâcher, jusqu’au bout, transformer l’essai . Le FG, le militantisme politique est au service de ce formidable engagement populaire et citoyen. Cette campagne ne ressemble à aucune autre : à 10 jours, même pas fatigués, même pas peur ! Il faut consolider les intentions de vote, gagner les abstentionnistes, convaincre les hésitants . C’est le rayonnement et l’enracinement en bas qui va compter, l’engagement de toutes celles et ceux qui sont devenus des militants de l’espoir, auprès de ses collègues de travail, ses amis, sa famille . C’est l’effet boule de neige, dans les assemblées citoyennes, au travail, au porte-à-porte, les réunions d’appartement, les réseaux internet, les places publiques, les cafés, au bas des immeubles . Occupons-nous des procurations, elles sont nombreuses . C’est l’engagement citoyen personnel à un grand mouvement qui s’est levé et qui ne s’arrêtera pas de si tôt .

Propos recueillis par Gérard Streiff



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