15 novembre 2012

Un vétérinaire contre la crise

Un brin embarrassée pour nous dire de quoi la crise est le nom, l’économie officielle multiplie approximations et leurres. Dernier exemple, la sortie annoncée chez Flammarion de l’ouvrage de George Akerlof et Robert Shiller (paru en 2009 aux USA) : « Les esprits animaux. Comment les forces psychologiques mènent la finance et l’économie ». Le livre, dit l’éditeur, « traite non pas de l’économie telle qu’elle devrait être mais de son fonctionnement actuel ». En bref, l’économie n’est pas une affaire rationnelle menée par des gens sérieux, « l’économie réelle est bizarre, incertaine, irrégulière et ne doit pas faire abstraction de nos esprits animaux ». Esprits animaux, késako ? Les prédateurs des marchés ? les grands fauves de la finance ? Pas du tout. « Les esprits animaux, ce sont les facteurs psychologiques qui influencent notre économie, sa part d’incohérence et d’instabilité naturelles, et souhaitables ! Car si l’incertitude qu’elle génère nous paralyse, elle se révèle stimulante et féconde ». Bref voici enfin le livre qui « présente et explique comment ces forces irrationnelles et inconscientes font et défont nos économies ». Ajoutons que les auteurs sont bardés de titres, de diplômes (profs à Berkeley, à Yale, prix Nobel, un des 100 plus influents économistes au monde, etc). On se dit qu’on n’est pas sortis de l’auberge. Peut-être qu’il faudrait faire appel à un vétérinaire pour solutionner la crise ?

Gérard Streiff


Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire