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Viviane Elisabeth Fauville

Viviane Elisabeth Fauville est une femme déboussolée ; elle a pourtant une identité à rallonge (qui donne le titre du livre), elle a même un nom d’épouse (Mme Hermant ?), un mari prospère, un job assez important ( la com d’une grosse entreprise) ; pourtant V.E.F. ne sait plus très bien où elle habite. Du moins quand commence le roman. La période n’est pas faste : elle a quitté son mari ; elle déménage dans l’Est parisien, un déclassement pour elle, bref elle est dérangée et on s’aperçoit qu’elle l’est dans tous les sens du terme. Au premier chapitre, elle a un trou de mémoire ; elle ne sait plus ce qu’elle a fait la veille au soir. Puis ça lui revient : elle avait eu un rv imprévu avec son psy, qu’elle a poignardé quand le thérapeute lui a demandé de reprendre son traitement médicamenteux. Une enquête s’amorce ; curieusement, elle passe entre les gouttes et se met à mener sa propre enquête. C’est Kafka chez Simenon ou l’inverse. Sous l’humour pointe la panique.
Ce qui séduit dans ce roman, c’est la manière de l’auteure de faire vivre son personnage ( elle utilise le vous, le tu, le elle ou le je), histoire de montrer la confusion de l’héroïne, femme absente à elle même, transparente ; et ce sentiment de vide est accentué par l’extrême précision du décor (Paris), ses rues, ses places, ses ponts. La méticulosité des choses soulignent l’imprécision du personnage.
Un premier roman.

Minuit



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