MYSTERES ET DENTS DE SAVOIE
PREFACE
Vive la rentrée ! Surtout quand elle commence par une semaine découverte au « Château », à Saint Jean de Sixt. Pour un peu, on se croirait dans la série romanesque « Heidi » (1880) de Johanna Spyri, avec ses alpages et ses vaches, ses chalets pimpants, ses forêts sombres, ses montagnes à l’horizon tout proche, etc.
C’est donc dans ce cadre le plus souvent ensoleillé – la précision est utile par les temps qui courent – que nos sixièmes ont imaginé avec entrain des aventures d’aujourd’hui, d’amitié, de mystères, d’enquêtes, de pistes et de fausses pistes, de disparitions et de retrouvailles, des histoires parfois tendues mais qui toujours se terminent bien. Là, pour le coup, le décor du Château ferait plutôt penser au roman « Les disparus de St Agil » (1935) du grand Pierre Very.
Mais trêve de bavardage, voici les œuvres de nos collégiens. Bravo à eux, salutations à leurs professeurs et merci à Oval.
Gérard Streiff
Yves Hugues
Avant-propos
Devenir auteur, écrivain, véritable romancier en quatre jours, tel est le défi relevé par des élèves de 6e de Sainte-Croix de Neuilly, en séjour à Saint Jean de Sixt !
La montagne, source d’inspiration, a permis aux élèves de sonder les mystères de leur imagination. Guidés par deux écrivains de talent, Gérard Streiff et Yves Hughes, ils vont vous plonger dans des situations haletantes. Voici en exclusivité :
« Le cache-cache infini »
« La randonnée d’Halloween »
« Le voleur fantôme »
« Le mystère Rad Circle »
et « La brosse à dents ».
Merci à « Nathou » et à ses animateurs, Sandrine, Clélie, Esthel, Amélie, Elodie et Joris pour leur patience, leur enthousiasme et leur disponibilité.
N’oublions pas Tito pour ses délices savoyards…ou non !
Meilleur souvenir d’une montagne d’exception en ce mois de septembre.
Saint Jean de Sixt, le 19 septembre 2014.
Nathalie Locqueville
Philippe Roch
Noëlle Sallé
6e3 A
LE MYSTERE RAD CIRCLE
Chapitre un
« Mais où est le professeur principal ? »
– Je ne sais pas, dit Ethan. Il est allé fumer sa pipe.
Adeline s’installa près de la fenêtre. Les deux enfants commencèrent à s’impatienter. Une heure plus tard, ils étaient franchement inquiets.
Ethan et Adeline quittèrent la veillée et le professeur n’était toujours pas là.
Ethan était grand et bête, il s’attirait souvent des ennuis mais quand il se passait des choses graves, il devenait intelligent.
Adeline était petite, rousse, un peu coléreuse et aussi genre intello.
– Et s’il s’était fait manger par un loup ? dit-elle.
– Mais non, il a du tomber dans un trou.
A ce moment-là, l’animatrice arriva :
– Ne vous inquiétez pas, il va revenir, votre professeur.
Mais Ethan était scandalisé, il se disait qu’il ne reverrait plus son prof.
Décidément, cette classe à la montagne commençait bien mal.
Tard dans la nuit, on entendit dans une chambre de garçons un grand Boum ! Cela réveilla en sursaut tout le monde. C’était Ethan qui était tombé du lit.
Le lendemain matin, toujours pas de prof principal pour le petit déjeuner. Des élèves se dirent que ça ferait des exercices en moins mais tout de même, c’était leur prof préféré ; et puis ce n’était pas dans ses habitudes d’être ainsi en retard.
A sa place, sur son lit, il y avait un tas de coussins et de peluches. Qu’est-ce qui s’était passé ? Avait-il été kidnappé ? Et si oui, par qui ?
Des élèves fouillèrent à nouveau sa chambre ; on trouva des cheveux, une seule chaussure, sa veste avec son portefeuille.
Sur sa table de nuit, une brochure sur un nouveau collège de Lyon appelé First Wood , présenté par son nouveau directeur Mr Rids, qui venait juste d’être embauché par le maire ; le professeur principal, lui, se nommait M. Budget !
Et au sol, une lettre, où on lisait : « Votre professeur est à…. »
Pas d’autre précision mais la lettre était signée RadCircle, avec du rouge à lèvres !
Ethan et Adeline décidèrent de mener l’enquête et d’abord de trouver le matériel : une loupe, des jumelles, des talkies-walkies, une boussole, une carte.
Tout le monde se dit qu’on allait vivre une aventure !
Chapitre deux
Rad Circle ? c’était quoi, ça ?
Ethan et Adeline s’interrogèrent sur cette signature. Etait-ce une personne ? un groupe ? un cirque ?
– C’est un cirque, dit Ethan.
Adeline le reprit en lui donnant une petite tape :
– Réfléchis un peu avant de parler.
Au même moment, la directrice-adjointe surgit dans la pièce, leur demandant :
– De quoi parlez vous ?
– On s’inquiète, répondit Ethan, de l’absence de notre professeur.
– Arrêtez de vous raconter des histoires, votre professeur va bien, et elle claqua la porte.
– Je la trouve suspecte, non ? dit peu après Adeline.
– Elle ressemble à la poupée chuky, rigola Ethan.
Ils se dirigèrent vers la bibliothèque du centre ; l’auteur de l’atelier d’écriture qu’ils suivaient leur avait dit : « Recherchez à la bibliothèque les livres que j’ai écrits ». Et ils tombèrent sur une animatrice, Alix, qui à ce moment-là était en train de cacher un livre…Elle semblait très mal à l’aise. Bizarre, bizarre, pensa Adeline. Les enfants la regardèrent, elle rougit ; ils lui demandèrent ce qui se passait, elle s’enfuit dans une autre salle.
Après le repas ( « Je veux des frites ! » criait Ethan), ils observèrent la lettre trouvée au sol ; Ethan voulait voir s’il n’y avait pas là des traces d’écriture magique.
– De l’écriture magique ? c’est quoi ?
– C’est de l’écriture invisible que tu peux déchiffrer en passant une lumière derrière la feuille, une lampe par exemple.
C’est ce qu’ils firent et ils découvrirent cet autre message : « Votre professeur est à l’abri. Mais il est à ma disposition. Rad Circle ».
La lettre s’arrêtait là. Ils n’avaient pas beaucoup avancé.
Ils marchaient peu après dans la rue quand ils virent un magasin de vêtements, intitulé également « Rad Circle ».
Ils entrèrent. Personne.
Une fausse piste sans doute.
Ils firent ensuite une recherche sur internet. C’était un gang, disait-on, mais lequel ? Ils s’adressèrent au commissariat mais les policiers ne purent répondre à leurs questions car les gangs étaient très discrets. On leur montra bien une fiche avec cent différents gangs à proximité de la ville mais rien de bien précis.
Ils revinrent du commissariat très déçus.
Ils apprirent enfin que Rad Circle était aussi une grande société qui venait de s’ouvrir, elle gérait des « colos » mais ça ne marchait pas vraiment. Pourquoi leur professeur, dont la colo préférée était pourtant Avol, s’intéressait à Red Circle, puisqu’il avait une brochure publicitaire dans sa chambre ? Et pourquoi cette société avait installé son siège juste à côté du chalet des enfants ?
– Tu penses à ce que je pense, Ethan ? demanda la jeune fille.
– Notre prof n’aime plus Avol ?
– Mais non, idiot, ce que je veux dire, c’est qu’on devrait visiter l’immeuble voisin. Celui de Rad Circle justement.
Mais devant l’entrée de l’établissement, il y avait un garde du corps. Impossible pour eux de passer. Ils eurent alors l’idée de retourner prendre le manteau du prof principal ; Adeline se mit sur les épaules d’Ethan et ils se glissèrent dans le vêtement : on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un adulte.
C’est ainsi qu’ils entrèrent dans l’immeuble de Rad Circle.
Chapitre trois
A l’intérieur, personne.
– Peut-être sont-ils allés prendre une glace ? car il fait chaud…Ou alors ils sont au sous-sol, ou dans les étages ? s’interrogea Adeline.
Pour prendre l’ascenseur, il fallait une carte.
– Une carte ? s’étonna Ethan.
Il fouilla dans la poche du manteau du prof. « Bingo », il en trouva une.
Au sous-sol, la porte de l’ascenseur s’ouvrit automatiquement, tout était silencieux ; ils inspectèrent les bureaux.
Tout en marchant, Ethan imaginait toutes les pistes possibles :
– Et si, l’autre soir, on avait drogué le professeur en lui donnant à fumer du tabac qui était trop fort et qui l’avait endormi ? et si Rad Circle était un anagramme ? celui de Der Claire, par exemple, la prof de musique ? Et si cette prof avait été amoureuse du professeur principal au point de l’enlever ? ou alors, est-ce qu’on avait enlevé le prof pour le vendre sur le marché aux esclaves ! Ou alors, encore, peut-être était-il parti à Hawaï sans rien dire à personne. Et puis, on racontait aussi que l’animateur de l’atelier d’écriture serait le frère du prof principal : une piste ? encore une piste ?
Ils arrivèrent devant une porte sur laquelle était écrit « OUVREZ LA PORTE A VOS RISQUES ET PERILS ».
– On entre ? demanda Ethan.
– Tu veux qu’on retrouve le prof ou pas ?
On poussa la porte, deux silhouettes semblaient les attendre, elles étaient assises. Les enfants cherchèrent l’interrupteur, allumèrent.
La surprise, le choc ; nos enquêteurs restèrent bouche bée. Ils ne voulaient pas en croire leurs yeux. Il y avait là la directrice-adjointe et le professeur principal ! Ils entendirent une voix connue :
– Alors les enfants, on espionne ? Qu’est-ce que vous faites dans cet immeuble ?
C’était leur professeur principal ! Devant eux, il y avait Rad Circle. La direction de Rad Circle, c’était ces deux-là, le prof et la directrice adjointe. Ils complotaient contre la colo « Avol » pour prendre sa place.
Adeline était en colère. Comment son prof préféré avait pu lui faire ça ! Une trahison ! Elle voulait des explications. Puis elle dit :
– C’est bon, j’ai compris. Un, on a cru que le professeur avait été enlevé ; deux, on s’est inquiété très fort pour lui ; trois, ils nous a menti !
Ethan, lui, avait réglé son talkie-walkie sur la fréquence de la police ; toute la conversation avait été enregistrée. La police était donc au courant.
Les enfants quittèrent vite l’immeuble. Peu après, la police interrogeaient les deux comploteurs.
Dans la soirée, Adeline et Ethan racontèrent l’histoire à tout le monde. Adeline tira la morale de cette histoire : « Pas besoin de gadget quand on a un cerveau ! »
Puis ils firent la fête. Les élèves voulaient tous des frites et des glaces. Certains dansaient. C’était le temps d’un slow. Ethan demanda à Adeline si elle voulait bien danser avec lui.
– Je veux bien, dit-elle.
Et ils finirent par s’embrasser.
FIN
6e 3 Z
LA RANDONNEE D’HALLOWEEN
Chapitre un
La randonnée avait mal tourné.
Pour Halloween, comme chaque année, les enfants étaient partis en colonie à St Jean de Sixt. Cette année, exceptionnellement, les animateurs avaient décidé de faire une randonnée, une « rando », de deux jours en montagne.
Il y avait notamment dans le groupe Alice, Léo ; les jumeaux Arthur et Bastien n’avaient pas voulu venir.
– Désolés, on ne peut pas, on a des devoirs à faire.
– Bon, on vous racontera, dit Alice.
En fait les jumeaux avaient eu peur ; on leur avait raconté des histoires d’hommes armés vivant dans la montagne et dont le chef était un homme bien bâti avec une barbe rousse.
La randonnée partit sans eux.
Léo était intelligent, inventif, studieux, susceptible, type premier de la classe, et c’était un scout ; Alice était grande, pas très patiente, rigolote, type garçon manqué mais elle avait toujours peur du noir.
Après une première journée de marche, les enfants s’arrêtèrent, fatigués. Tout se passait bien… pour le moment, mais l’endroit était étrange : les oiseaux qui, d’habitude, ne quittaient jamais leur nid s’étaient tous envolés. Des chevaux, dans un pré, hennissaient comme pour les prévenir d’un danger. Des corbeaux croassaient tout en s’enfuyant très vite. Des marmottes étaient prises de panique et filaient dans leur terrier. Le ciel s’était assombri, soudain déchiré par un éclair.
Les enfants ne connaissaient pas la cause de tous ces phénomènes, ils n’allaient pas tarder à le savoir…
Ils passèrent la soirée autour d’un feu de camp avec des animateurs qui leur racontaient des histoires à faire peur, disant que la forêt était hantée, qu’il y avait des loups.
La nuit, Alice fit plusieurs rêves, le rêve de bandits armés, de leur chef à barbe rousse, qui l’avait attrapée et ligotée parce qu’elle avait « tout entendu ». Puis elle rêva d’être en face …d’un ours ; alors, elle détalait comme un lapin. Enfin, elle rêva d’une petite Hortense, qui venait d’avoir six ans et qui avait disparu.
Le lendemain matin, les animateurs firent l’appel.
– Justine ?
– Présente !
– Guillaume ?
– Présent.
– Paul ?
– …
– Paul ?
Pas de réponse.
On chercha Paul dans la forêt pendant des heures. Le pire, c’est qu’on lui avait confié la nourriture, la carte, la boussole, le téléphone portable.
Finalement, très inquiets, les animateurs firent le point :
1,on est presque perdus.
2,on n’a rien à manger.
Ils ramenèrent au « Château » le reste du groupe. Alice et Léo décidèrent de mener l’enquête.
Chapitre deux
Les deux enfants déjeunèrent, reprirent des forces. La nuit venue, Alice réveilla Léo et tous deux quittèrent discrètement la colo et remontèrent en forêt, munis des objets pouvant leur servir dans cette aventure.
Ils arrivèrent à une vieille cabane que Léo trouva bizarre. Mais il était déjà sept heures et demie, il fallait qu’ils soient dans leur lit une demi-heure après.
– Vite, dépêchons nous, dit Alice.
Ils arrivèrent juste à temps pour se glisser dans leurs lits.
A midi, ils reparlèrent de leur excursion nocturne.
– Cette cabane n’avait l’air de rien mais elle m’intrigue, dit le garçon.
– Oui, il faut y retourner, dit Alice d’une voix forte.
– Doucement, calme toi, des gens vont nous entendre, réagit le garçon.
Ils repartirent. Sur le chemin de la cabane, ils virent des taches rouges qui conduisaient à un tas de feuilles ; et sous le tas, il y avait … quantité de framboises ! Fausse piste !
Par contre dans un arbre près de la cabane, ils virent le sac de Paul ; il ne l’aurait pas laissé là, au prix auquel coûtait ce genre de sac ! Est-ce que cela voulait dire qu’il s’était fait capturer ?
Dans la cabane, en cherchant bien, ils trouvèrent la boussole et la carte que possédait Paul ; il était donc passé par là. Il avait peut-être dormi ici. On voyait aussi des traces d’un liquide visqueux au sol. Alice imagina le pire. Paul s’était peut-être retrouvé en face d’une ombre immense, l’ombre de l’homme à la barbe rousse, qui aurait attrapé le petit Paul, qui l’aurait fourré dans un sac…
A ce moment là, Alice envia les jumeaux qui étaient restés chez eux.
A nouveau, Léo et Alice devaient rentrer pour dîner à la colo. Ils arrivèrent pour vingt heures, firent semblant de se coucher, repartirent vers minuit pour reprendre leurs recherches.
Cette fois, après la cabane, ils repérèrent des traces de pas, des pieds énormes, l’homme devait chausser du 52 minimum ; ils suivirent ces traces qui les conduisirent au pied d’une falaise. Là, il y avait un ours, mort ; troué de balles, calibre 42. Léo qui s’y connaissait un peu en armes dit :
– Ce sont des balles de pistolets mitrailleurs.
Alice eut très envie de courir jusqu’à perdre haleine, de se cacher dans les hautes herbes. Mais il fallait trouver un plan pour libérer Paul. Il fallait comprendre : qui était cet homme armé ? un bandit ? le même bandit qu’Alice avait vu en rêve ? ce fameux homme bien bâti avec une barbe rousse ? ou était-ce un braconnier ? et Paul, que venait-il faire dans cette histoire ?
Chapitre trois
Léo et Alice rentrèrent à la colonie, tout effrayés. Les animateurs les virent arriver en courant et leur posèrent des tas de questions : « Mais où étiez-vous ? Que faisiez-vous ? Qu’alliez -vous faire ? Quand êtes-vous partis ? »
– Mais laissez-les parler, dit quelqu’un.
Le lendemain, ils reprirent leurs recherches, toujours discrètement.
– Repartons, dit Paul.
– J’ai peur, ajouta Alice.
C’est vrai qu’il y avait là-haut des gens armés. Léo avait bien son couteau suisse mais il rêvait de tomber sur une voiture de police, abandonnée, où il aurait pu récupérer un talkie-walkie, un pistolet de service, un fusil à pompe, des chargeurs… mais c’était un rêve. Il pouvait aussi rêver que les pistolets des bandits étaient en plastique et il pourrait leur dire : « Tirez sur moi si vous voulez ! ». Hélas, ce n’était qu’un rêve.
Sur leur chemin, ils tombèrent sur une source. « Enfin de l’eau ! », crièrent-ils, d’une seule voix. Et là, surprise, près de la source, par terre, il y avait…une barbe rousse !
– La barbe du bandit qui a enlevé Paul ! s’écria Léo. C’était un faux barbu ; qui se cachait sous cette barbe ?
Au fait, où étaient les bandits ? Un moment, les enfants entendirent des rires et des gloussements. Ils se dirigèrent vers ces bruits. Grosse surprise : c’était la bande d’hommes armés, et au milieu d’eux Paul, à côté d’une toute petite fille !
Léo et Alice mirent au point un plan : Alice devait faire diversion pendant que Léo délivrerait Paul.
Alice fit du bruit, se mit à danser la macaréna devant les bandits, ceux-ci se dirigèrent vers elle pour voir ce qui se passait ; alors Léo réussit à délivrer Paul et la petite qui s’appelait Hortense.
Vite, tous les quatre revinrent vers la colo, où les animateurs, inquiets, se demandaient où ils étaient passés.
« Les voilà ! », cria quelqu’un.
Léo et Alice racontèrent leurs mésaventures. Paul, lui, révéla que Hortense était sa petite sœur, qui venait d’avoir six ans et qui s’était perdue dans la forêt. Il s’était mis en tête de la retrouver à tout prix. D’où son départ de la rando, mais il était tombé entre les mains des bandits.
On appela la police, qui se rendit au campement des hommes armés. Grosse bataille où Léo se prit un coup de couteau dans la cuisse mais cela n’avait pas l’air de le gêner. Alice essayait d’assommer les adversaires avec un plateau en argent. Echange de coups de feu, un policier blessé, cent nouveaux policiers qui arrivèrent en renfort. On arrêta les bandits et là, une scène qui laissa tout le monde baba : le chef des bandits, celui qui avait perdu sa barbe rousse… était le directeur de la colo. Il s’appelait M. Who. Il dit d’abord :
– Je ne dirai rien, même sous la torture.
Puis finalement il avoua tout :
– Eh oui, je faisais du trafic de drogue. La meilleure planque pour un trafiquant comme moi ? La colo, évidemment. J’ai payé cette bande de voyous pour capturer les oreilles indiscrètes. Paul m’avait vu, Hortense avant lui, alors je les ai fait capturer ! »
Le soir même, toute la colo dit : Joyeux Halloween !
Léo et Alice eurent 20 sur 20 en courage.
Des années plus tard, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants !
Fin
6e6 A
LE CACHE-CACHE INFINI
Chapitre un
Quelle partie de cache-cache ! Cela se passait près de St Jean de Sixt, dans la montagne. Camille comptait pendant que Margaux et Maxence se cachaient.
Quand elle eut fini de compter, elle commença à chercher ses amis ; elle retrouva Maxence mais pas de Margaux. Elle avait disparu ! Ils continuèrent, Maxence et elle, leur recherche : « Margaux ?! », pas de Margaux ! Rien.
Camille était une blonde aux yeux bleu, cheveux longs, peau parfaite, plus quelques taches de rousseur. Caractère têtu, toujours bien habillée. A l’école, avec ses amies filles, de « grandes rebelles » disait-elle, elle redoutait toujours de tomber sur ses « pires ennemis », un groupe de garçons dont le pire des pires était Stan.
Maxence, lui, était un type odieux, grand, beau et brun, musclé, les yeux vert ; c’était un cancre qui portait des lunettes RayBan. Il se rappelait une autre partie de cache-cache qu’il avait faite, un 31 décembre 2O13, avec ses parents et son frère, dans la neige…
Tout en recherchant Margaux, les deux jeunes gens s’enfoncèrent sans le savoir de plus en plus dans la forêt. C’est alors qu’ils tombèrent sur un château ; la porte en était entrouverte, ils y entrèrent. Le château était poussiéreux. A peine entrés, la porte se referma brusquement derrière eux.
Ils montèrent des escaliers, ils entendirent des rires loufoques, ils prirent un couloir sombre, il y avait là une nouvelle porte.
Maxence, toujours curieux, s’arrêta devant une armoire pleine de livres. Il y avait là le téléphone portable de Margaux !
Ils appelèrent à nouveau à toute voix : « Margaux ?! » , personne ne leur répondit.
Quel sentiment très désagréable. Etaient-ils seuls ? Y avait-il quelqu’un d’autre ? Allaient-ils découvrir des tunnels ? des souterrains ? Ils commençaient à vraiment s’inquiéter.
Chapitre deux
Ils fouillèrent le château de fond en comble pour retrouver leur amie qui leur était chère. Ils se demandaient si elle s’était cachée ou si elle était en danger. Puis ils essayèrent de chasser ces questions embarrassantes de leur tête. Ils marchèrent de salle en salle, montèrent et descendirent des escaliers.
Ils se retrouvèrent devant la bibliothèque. Maxence, toujours aussi curieux, prit un livre sur les secrets du château d’un geste brusque. Tout à coup, la bibliothèque s’ouvrit en deux. Elle donnait sur un tunnel. L’endroit était crasseux. Maxence alluma sa lampe-torche et ils avancèrent tous les deux en silence. Le panneau de la bibliothèque s’était refermé derrière eux.
Au loin on apercevait une lumière, très faible. Ils se dirigèrent vers ce point lumineux qui soudain disparut. Et voilà qu’ils tombèrent dans un filet, à trois mètres du sol. Par chance, Maxence avait un couteau suisse. Il coupa le filet et arriva à sauter. Mais Camille avait le vertige. Elle dut s’accrocher à un arbre pour descendre de ce maudit filet.
Ils s’interrogèrent : pourquoi ce tunnel ? pourquoi cette partie de cache-cache qui tournait si mal ? Comment sortir de ce pétrin ? où est l’issue ?
C’est alors qu’ils entendirent à nouveau le rire loufoque et tout aussitôt le téléphone de Margaux sonna !
Maxence répondit. Au bout du fil, une voix grave, cassée, menaçante leur dit :
– Vous ne faites que tourner en rond ?!
– Mais co… comment le savez-vous ?
– Mais je vous observe depuis le début !
– Mais qui êtes vous ?
– Rejoignez-moi dans la salle commune sinon…
– Sinon ?
Mais l’autre avait raccroché.
Les deux enfants se regardèrent. Fallait-il se diriger vers la salle commune ?
Chapitre trois
Camille et Maxence étaient stupéfaits. Un moment, ils ne bougèrent plus. Ils se sentaient piégés par un inconnu. Finalement, ils se rendirent dans la salle commune, en se demandant si Margaux serait là ou si c’était encore un piège. Mais il fallait tout faire pour sauver leur amie.
En chemin, ils se perdirent un peu entre plusieurs salles.
Le rire loufoque avait recommencé, Camille se disait que cette voix lui disait vaguement quelqu’un mais qui ?
A peine venaient-ils de pénétrer dans la grande salle qu’un échiquier virtuel apparut alors qu’une règle de conduite s’inscrivait sur le mur :
– Gagnez la partie pour pouvoir continuer sinon…
Pour Camille et Maxence, c’était « l’homme mystérieux » qui écrivait ce message.
Camille, bonne en échecs, commença donc la partie.
Tout en jouant, elle pensait aux pires scenarios : et si l’ « autre » était amoureux de Margaux, ou jaloux d’autres garçons et avait pour cela kidnappé la fille ? Et si c’était une blague, genre piste au trésor ou recherche de passages secrets, qui avait mal tourné ?
Au bout d’une heure, elle imposa un échec et mat ! L’échiquier virtuel disparut, une porte s’ouvrit au fond de la salle.
Elle permettait d’accéder au donjon. Après une cinquantaine de marches, nouvelle porte en bois, et derrière, une ombre qui leur était familière. Les enfants s’écrièrent : « Stan ?! » Il se retourna, c’était bien lui.
Maxence était déjà prêt à lui donner un coup dans le ventre.
– Où est Margaux ? demandèrent les deux enquêteurs.
Il ne répondit pas tout de suite, et dit finalement :
– Elle est là.
Effectivement la jeune fille était derrière lui, assise, calme.
– Pourquoi tu nous as fait tout ça ? insista Camille. Pourquoi ces rires loufoques ? pourquoi ce ton menaçant ?
Stan finalement s’expliqua :
– En fait, c’est un secret de famille, nos parents viennent de nous annoncer que nous étions demi-frère et demi-sœur, Margaux et moi ! Incroyable, non ? Alors, on a voulu passer un peu de temps ensemble, sans trop parler de notre histoire autour de nous. Voilà, c’est tout.
Margaux regarda en souriant ces amis :
– Vous n’avez pas eu trop peur ?
– Bin, un peu, si.
– Désolée, vraiment désolée.
Puis les quatre amis se jetèrent dans les bras les uns des autres en éclatant de rire.
FIN
6e 6 Z
LE VOLEUR FANTOME
Chapitre un
Qui était le voleur ? A la colo du Château, près de St Jean de Sixte, où se tenait une « Semaine découverte », des objets de valeur disparaissaient. Tous les soirs, des choses louches se produisaient. Anna s’était faite voler son téléphone, Daphné son argent, Raphaelle son livre. Tous les matins, en se réveillant, on apprenait de nouveaux vols, des montres, des colliers, des lunettes. Les choses allaient de pire en pire. Les professeurs se posaient des questions. Qui pouvait bien être le coupable ? Les professeurs ? Non. Les animateurs ? non plus. Alors, ça ne pouvait être que des élèves.
Le village lui-même était touché. La bijouterie avait été braquée, des maisons « visitées » en pagaille, et pour couronner le tout, la médaille d’or sur la mairie avait disparu.
Un soir, à la colo, il pleuvait, on entendit soudain un cri ; tout le monde prit peur. C’était Philippine, l’animatrice, qui criait. La vitre de sa chambre était cassée, les rideaux déchirés, on pouvait comprendre ce qui s’était passé.
– Ma médaille ! On a volé ma médaille !
– Ne t’inquiète pas, on va trouver le coupable et on va aussi retrouver ta médaille, lui dirent Laetitia et Marc, deux élèves de la colo qui décidèrent de mener l’enquête.
Laetitia était rousse, des yeux marron, une petite frange. Marc était brun, les yeux vert, il portait des lunettes.
Ils trouvèrent de l’argent devant le château ; que signifiait ce mystère ? Ils apprirent que le directeur de la banque de Saint Jean de Sixt, M. Roger, avait établi une liste, courte, de coupables. On parlait aussi, comme coupable possible, d’un certain Carlito. Ce que les enfants ne savaient pas, c’est que Carlito était en fait une statue de vache, au village voisin, appelé aussi Carlito 2.0. Y avait-il de l’argent caché dans le ventre de la vache ?
Laetitia et Marc se prirent pour Sherlock Holmes, ils se mirent à chercher des pistes sur internet.
– Tu n’es pas fatiguée par toutes ces recherches ? demanda Marc à Laetitia.
– Non, cela ira.
– OK ; et tu n’aurais pas un petit creux, par hasard ?
– Oui, tu as raison ; d’ailleurs, je vais tout de suite aller me chercher un Twix.
Au village, les choses se calmaient, les villageois pensaient pouvoir dormir tranquille ; ils avaient tort. Le voleur allait de nouveau frapper.
Chapitre deux
En effet, le lendemain, le voleur frappa encore : cette fois l’argent de l’église avait été volé. Mr le curé était très en colère.
Puis ce fut le tour de magasins de luxe, en ville : Lancel, Chanel…Plus d’un million et demi d’euros dérobés.
On aperçut une ombre dans les environs, il s’agissait de quelqu’un de grand, maigre, portant des vêtements noirs et des chaussures de même couleur, dirent les uns. Mais d’autres auraient vu un petit gros aux yeux bleus…
La mairie fit coller des affiches qui disaient : « Avis aux villageoises et villageois de St Jean de Sixt, une banque, des magasins ont été braqués. Récompense de 100 000 euros pour qui retrouverait le voleur. Commerçants, faites attention à vos magasins et installez des caméras de surveillance. D’avance merci à tous. M. le maire ».
Laetitia et Marc passaient leur temps à chercher.
– Tu as remarqué, dit Marc, que le voleur opère toujours la nuit ?
– Mais oui, tu as tout à fait raison.
Aussi ils décidèrent de se retrouver à 22 heures, sous le grand chêne.
A 22 heures, Laetitia était au rendez-vous ; elle attendit une heure, puis s’endormit.
Elle rêva d’une histoire bizarre. Dans le salon d’un château, une dame lui disait qu’elle avait vu par la fenêtre un enfant assommé dans les bras d’un clown. Or il n’y avait pas de fenêtre dans le salon, juste un miroir !
Laetitia se réveilla à l’aube, alla retrouver Marc. Celui-ci s’excusa, il s’était endormi et avait raté le rendez-vous.
Cependant Marc avait trouvé la liste des coupables établie par le directeur de banque, Mr Roger. Cette liste ne leur apprit pas grand chose, sur sa feuille, il n’y avait que des points d’interrogation… et une adresse, celle d’une certaine Madame Gertrude, comtesse de Chartres.
Comme elle habitait dans un immeuble proche, au huitième étage, ils s’y rendirent, prirent l’ascenseur. Ils sonnèrent à sa porte, dring, dring, et entendirent une voix de vieille dame :
– Bonjour, qui frappe à ma porte ?
– Bonjour, c’est au sujet d’une enquête.
– Ah, c’est vrai ? vous faites la quête ? vous voulez peut-être goûter ma fameuse soupe d’aubergines farcies aux épinards ?
– Non, non, pas votre soupe, on veut vous parler de M.Roger.
– M. Roger, mon banquier ?
– Oui, vous le connaissez ?
– Oh oui, très bien ; justement il a laissé mes sacs du marché au premier étage, vous ne pourriez pas aller me les chercher, SVP ?
– On y va, tout de suite.
Le temps de descendre chercher les sacs, ils entendent de drôles de bruits dans l’appartement du huitième étage. Ils regardent par la fenêtre ; Mme Gertrude venait de sauter en parachute, perdant dans ce vol sa perruque.
– A moi la liberté ! criait-elle.
Les enfants se regardèrent : et si Gertrude et le voleur étaient la même personne ?
La nuit suivante, nouveau vol, cette fois, c’était un monument représentant un soldat armé d’un fusil, le tout argenté, qui avait disparu.
« Il faut qu’on attrape les voleurs la main dans le sac », se dirent les enfants.
A minuit, ils se cachèrent dans le centre du village, près des magasins, une caméra à la main.
Ils allaient attendre, mais combien de temps ?
Chapitre trois
Une heure du matin, les enfants patientaient sous la vache, la fameuse vache Carlito. C’était une statue mais certains prétendaient que c’était aussi une vache mécanique, une sorte de robot qui pouvait parfois se promener en ville, le museau plein de bijoux, cet étrange animal pouvait même attaquer les banques. Il paraît que certains, avec leur caméra, l’avait filmé se baladant en ville.
A ce moment-là, Marc dit qu’il était malade.
– J’ai mal au ventre.
– Tu vas pas rentrer quand même.
– Ben.
– Oh, vous, les mecs, pas capables de tenir une enquête.
– STP.
– Bon d’accord, je continue.
Cette nuit-là, il ne se passa rien.
Le lendemain, Marc était toujours malade ; et ce jour-là, non plus, il ne se passa rien. Vite, Laetitia eut une drôle d’idée. Elle trouvait louche, très louche que chaque fois que Marc était malade, il ne se passait plus rien. Plus de vol, plus d’attaque, plus de braquage. C’était bizarre.
Enfin, Marc revint.
– C’est bon, je vais mieux, je ne suis plus malade.
– Cool, comme ça on pourra reprendre l’enquête ensemble.
Mais une idée la tracassait. Elle profita d’une absence de Marc pour visiter sa chambre. Elle tomba sur un agenda, à terre, où elle lit : « Lundi, bijouterie ; mardi, vol à la banque ; mercredi, vol à l’église… »
Elle était complètement choquée : c’était Marc le voleur ? Elle lui dit :
– Marc, je t’ai démasqué. Je suis peut-être une fille mais je suis plus maline que vous, les gars.
Il se mit très en colère, expliqua que le carnet était son carnet d’enquête. Laetitia s’excusa. Fausse piste.
La nuit suivante, ils reprirent leur poste d’observation en centre ville. « On va se donner les moyens de réussir cette énigme une bonne fois pour toutes » pensa Marc. Mais, fatigués, les deux enfants s’endormirent alors que la caméra, elle, continuait de marcher. Elle avait filmé les pieds de quelqu’un qui passait par là. Les chaussures étaient des Nike en or ! Ils se rendirent dans la matinée dans le seul magasin où l’on pouvait trouver de tels objets. La vendeuse leur dit que le client était un certain Oscar Gaspacho, un ancien élève de Ste Croix. Mais le Gaspacho en question n’avait fait qu’un bref passage en ville, il avait un alibi. Fausse piste encore.
A midi, le même jour, la jeune fille mangeait un hamburger dans un bar tout en observant les clients : un jeune homme avec un chapeau, une vieille dame avec un foulard, un vieux monsieur dont on ne voyait pas le visage. Et soudain, boum : celui-ci venait de passer une cagoule et de voler l’argent de la caisse. Il sortit, enfourcha sa moto, disparut. La jeune fille eut juste le temps de prendre la photo de sa plaque d’immatriculation. Elle appela aussitôt Marc pour lui demander de rechercher l’adresse du propriétaire du véhicule.
Il répondit rapidement : le propriétaire de la moto habitait 71 avenue Marechal Joffre. Elle prit un taxi pour s’y rendre ; la maison était délabrée. C’était un ancien restaurant chinois. Elle sonna à la porte. Rien. Elle réussit à entrer par la fenêtre, espionna partout dans la maison. A la cave, le voleur contemplait son trésor. Il était de dos, elle ne le reconnut pas. Elle appela discrètement Marc, qui appela les policiers, lesquels prirent d’assaut la cave, mirent le voleur à terre. C’était M. Roger, le directeur de banque ! Pris en flagrant délit.
Le lendemain Laetitia et Marc entendirent au JT de TF1 que Mr. Roger, alias Carlito, alias Mme Gertrude, alias le clown, avait brûlé un bâtiment et fait plein d’autres choses affreuses. Les deux jeunes enquêteurs eurent la récompense de 100 000 euros qu’ils donnèrent à l’établissement « Le Château », colonie de vacances à St Jean de Sixt.
Fin