Belle-Ile, mars 2023

Mars 2023
Oval
Séjour Ecriture/Vernon

Préface

Pour ce Séjour Ecriture avec les jeunes gens du collège Jeanne d’Arc et leurs enseignants, accéder à Belle-Ile, en cette mi-mars 2023, tenait un peu de l’épreuve sportive, ou plus exactement de la course d’obstacles. Si on met bout à bout les contrariétés rencontrées tant par les collégiens et leurs professeurs que par les auteurs animateurs d’ateliers, on trouve : des retards divers de véhicules, des immobilisations de train en raison d’accident, des embouteillages et autres bouchons routiers, des embarquements in extremis, des tempêtes de vent force maximale et autres annulations de ferrys, des reports successifs de traversées, etc. On reconnaitra que ça commence à bien faire ! Or, miracle : en dépit de toutes ces embuches, tout le monde finit par se retrouver au bon moment au même endroit, dans le magnifique établissement de Bruté, et sous un soleil radieux qui plus est ; collégiens, professeurs et auteurs ont enfin réussi à se croiser et à communier pour produire le petit livre que vous avez entre les mains.
Evidemment il y est beaucoup question de voyage compliqué, d’îles inquiétantes et autres mystères.
Merci aux élèves pour leur gentillesse, osons le mot.
Merci aux enseignants pour leur cordialité.
Et merci à OVAL pour son incomparable savoir-faire.

Maryvonne Rippert
Gerard Streiff

Classe de 6èC

Titre
Enquête à Belle-Ile

Chapitre un
Un mystère sur l’île

Cinq heures du matin. Les élèves de 6e se retrouvent à la gare routière. Après avoir déposé leurs valises dans la soute, les voilà partis pour cinq heures de car. Un voyage scolaire, de Vernon à Belle-Ile-en-Mer.
Corentin est assis à côté de Camille. C’est le duo inséparable, comme on dit. Ils discutent, comme d’habitude.
 Madame, demande le garçon, quand fera-t-on une pause ?
 Dans une heure environ, un peu de patience, les enfants ! répond la professeure.
Corentin a 12 ans, il est brun, porte les cheveux courts. Il est assez grand, très bavard. Son plus grand défaut, c’est d’embêter les autres élèves.
Camille est plutôt grande, elle a les cheveux mi longs, châtain, les yeux noisette. Une fille tenace, qui nage très bien et aime les animaux.

Illustration n°1
Le car

On sent que les élèves ont envie de dormir. Il est vraiment trop tôt. Un peu plus tard, leur enseignante dit enfin :
 Détachez vos ceintures, les enfants, on va s’arrêter ici.
Ils descendent pour prendre leur petit déjeuner.
Puis le trajet reprend et, très vite, leur véhicule se trouve bloqué dans un embouteillage. Heureusement la police, prévenue, vient leur ouvrir la route. Mais, ils arrivent en retard au port, à Quiberon, pour l’embarquement. Le bateau a failli partir sans eux. Finalement, on les attend, ils montent à bord.

 Tu n’as pas trouvé que les habitants de Quiberon étaient louches ? s’étonne Camille. Quand on leur a dit qu’on allait à Belle-Ile, tu as vu, ils ont fait une drôle de tête. C’est bizarre, non ?

Corentin est d’accord. Il vient de croiser une personne qui se prétend membre de l’armée bretonne. Quand le garçon lui a dit qu’il se rendait avec son école sur l’île, l’autre lui aurait répondu : « Mais il faut être fou pour aller à Belle-Ile ! »
 Pourquoi il t’a dit ça ? réplique Camille.
 Il prétend que plusieurs navires ont disparu du côté de l’île, ils se seraient perdus dans une brume épaisse, presque rouge.
 Quelle étrange histoire ! dit son amie.
 Mais ce ne sont que des rumeurs…

Pendant la traversée, le bateau bouge, il bouge beaucoup mais le groupe parvient tout de même sur l’île. Fatigué mais rassuré.
Sur le quai, les collégiens et leurs professeurs sont accueillis par six animateurs, Baptiste, Sophie, Marc, Erwan, Lorris et Axel.
Direction : le domaine de Bruté. On les installe dans leurs chambres. Il faut alors séparer les inséparables. L’installation se passe bien, mais un des garçons claque si fort une porte qu’il se fait gronder et conduire chez le directeur.

C’est au cours de la nuit qui suit que Camille est réveillée par un cri. Elle cherche d’où vient ce cri. C’est celui d’une animatrice, angoissée :
 Madame Philipé a disparu !
Madame Philipé est leur professeure de mathématiques.

Chapitre deux
Que cache le directeur ?

Camille n’est absolument pas affolée, contrairement aux adultes et décide de se rendormir. Le lendemain matin, elle retrouve Corentin à la cantine, pour le petit déjeuner, et discute de cette nuit agitée.
 Tu as entendu parler de la disparition de la prof de maths ? demande Corentin.
 Oui j’ai entendu Sophie crier.
Le garçon n’avait rien entendu, il faut dire qu’il a un sommeil très profond.
Pas le temps d’en dire plus, l’administration fait passer une annonce très officielle : « Après l’incident de cette nuit, de nouvelles règles s’imposent. Premièrement : extinction des feux à 20h45. Deuxièmement : vous ne pouvez jouer dehors qu’en groupe, interdiction de jouer seul si un animateur n’est pas présent ! Restez au maximum dans vos chambres, fermez-les à clé, n’ouvrez vos fenêtres sous aucun prétexte ! »
Drôle d’ambiance !

Illustration n°2
Corentin et Camille

Puis, dans la foulée, les animateurs rappellent : « Aujourd’hui, c’est journée pêche à pieds ».
Les deux enfants remontent dans les chambres, se brossent les dents puis préparent leurs affaires et le jeune duo arrive sur la plage avec la classe. Ils pensent ramasser toute sorte de crustacés, des crabes, des crevettes mais ils ne trouvent qu’un oursin et une étoile de mer en mauvais état.
C’est alors qu’ils font une série de découvertes. Grimpé sur un rocher, Corentin ramasse les lunettes, cassées, de leur prof. Juste à côté, Camille repère le téléphone de l’enseignante. L’écran est plein de sable mais on peut tout de même lire ces mots étranges : « …dans le bureau du directeur ».
Bizarre. Au même moment, Corentin observe, au loin, un homme qui s’en va en direction de Bruté. Corentin croit que l’homme est masqué, mais il se trompe peut-être. En tout cas l’individu porte un drôle de manteau, tout bariolé.

 Suivons le, discrètement, propose le garçon.
 Mais comment on va faire ? répond son amie, en regardant le reste de la classe.
 On va dire à l’animateur que tu ne te sens pas bien, que tu dois rentrer et que je dois t’accompagner.
A leur grand étonnement, l’animateur est d’accord :
 Mais faites attention sur le sentier du retour, ajoute-t-il.

En chemin, ils se demandent s’il faut prévenir la police puis ils réalisent qu’elle stationne à Quiberon, et avec l’épaisse brume rouge qui entoure l’île, elle n’arrivera pas à temps.
 Bon, ben alors, c’est nous qui allons mener l’enquête, dit Camille à Corentin.

Arrivés à Bruté, ils se dirigent tout de suite vers le bureau du directeur. La porte est ouverte. La pièce est vide. Sur le bureau, il y a plein de documents, des feuilles, des chèques et puis une grosse clé.
Sans très bien savoir pourquoi, Corentin prend la clé. Les enfants comprennent alors que le directeur revient vers son bureau tout en discutant avec l’homme au manteau bariolé.
De justesse, ils se sauvent et se réfugient derrière une étagère, dans le grand couloir voisin.
On entend alors le directeur pester :
 Ma clé ?! On m’a dérobé ma clé !

Les enfants remontent vite dans leur chambre. Ils cachent la clé sous le matelas du lit de Corentin. Puis ils se regardent et se demandent quelle porte de Bruté fonctionne avec cette clé ? Qu’est ce qu’il y a derrière cette porte ? Et quel rapport avec la disparition de la prof de maths ?

Chapitre trois
Les retrouvailles

Le soir, une boum est organisée à Bruté. Quand la fête commence et que tout le monde est rassemblé dans la salle de danse, Camille et Corentin décident d’aller tester toutes les serrures avec leur fameuse clé. Ils repassent par le bureau du directeur, trouve une porte derrière un meuble donnant sur un second bureau, secret celui-là et plein de dossiers, d’ordinateurs allumés où il est question de trafic de bateaux et de port caché.
Une bonne piste. Mais pas de trace de la prof de maths.
Plus tard, ils découvrent un autre espace secret, juste derrière le théâtre. Puis tout de suite après, ils arrivent dans une grange. Mais toujours pas de Mme Philipé.

Corentin fait remarquer qu’il a entendu des bruits, étouffés, comme s’ils venaient du sol, sous leurs pieds.
 Il y a peut-être une cave ? propose la jeune fille.
Mais ils ne trouvent pas l’entrée.

A ce moment-là, ils aperçoivent l’homme au manteau bariolé qui quitte l’établissement et se dirige vers les falaises. Ils le suivent, discrètement, car l’autre se retourne souvent. C’est au moment où il se retourne, d’ailleurs, que les enfants le reconnaissent : c’est Axel, un des animateurs. Assez vite, celui-ci s’arrête devant une trappe, au ras du sol, puis s’y engouffre. Que faire ?
 Allons-y ! dit Camille.

A son tour le duo descend le long d’une sorte d’échelle. Et ils découvrent un monstrueux hangar contenant plusieurs navires, certains en réparation.
Mais voici que l’homme qu’ils pistaient , Axel donc, surgit de nulle part, les surprend ! Il crie :
 Qu’est-ce que vous faites ici ?
Une course poursuite s’engage. Corentin hurle :
 Camille, cherche à quoi peut bien servir la clé ! Moi je m’occupe de lui !

Illustration n° trois
La clé

Alors que la jeune fille se dirige vers une énorme machine d’où sort toute une série de gros tubes transparents, dirigés vers l’extérieur, vers la mer, Corentin, lui, fait un croche-pieds à son agresseur qui tombe et s’assomme.

Camille s’approche de la machine, y introduit la clé : des nuages de brume rougeâtre traversent les canalisations ! Mystère ?!

Ils entendent une voix qui provient d’un des bateaux rangés tout à côté : « A l’aide ! A l’aide ! »
C ’est la voix de Mme Philipé. Ils la découvrent en effet solidement attachée à un siège par une interminable corde.
 Vous êtes là ! soupire-t-elle, un grand sourire aux lèvres. Merci. Les enfants, vous m’avez sauvée ! Je commençais à perdre espoir.

Camille et Corentin la libèrent et elle leur explique le fin mot de l’histoire. Le directeur voulait garder l’île pour lui tout seul, à l’abri du monde ; il avait inventé un mécanisme à brume qui rendait son île invisible. Au passage, il était aussi un voleur de navires, il récupérait en effet les bateaux qui se perdaient dans ce faux brouillard rouge. Et l’homme au manteau bariolé était chargé de kidnapper les curieux qui auraient compris son manège, dont la prof de maths.

Trente minutes plus tard, la police, prévenue, vient arrêter le directeur et Axel, son complice. Et naturellement Camille et Corentin sont récompensés pour leur brillante enquête.

FIN



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