Lyon/Elodie Roland-Aubrun

Réalisé avec la classe de CM1A de Mme Elodie Roland-Aubrun ( novembre 2015/ mars 2016), Ecole Charles de Foucauld, Lyon.
Sorti, le 17 juin, sous le même titre, en livre, superbement illustré par les élèves, avec une partie Annexes (historiques).

Le texte ci-dessous est une première mouture, non encore révisé et pouvant comporter quelques erreurs.

SUSPENSE A VERSAILLES

CHAPITRE 1

« Mais où est passé Louis XIV ? »
 Tout le monde parle de ça depuis ce matin, dit Marie, la fille du jardinier. C’est paraît-il une dame qui apporte le petit déjeuner au roi qui l’aurait dit à une femme de chambre et la femme de chambre l’aurait dit au bibliothécaire.
 Oui, oui, moi aussi je l’ai entendu dire à l’écurie, répond Laurent, son frère.

 Allez, à table les enfants, le repas du soir est prêt, dit alors leur mère. Et taisez vous, ce ne sont pas des affaires de votre âge.

La famille de Marie et Laurent loge tout près du château de Versailles, à côté du bâtiment principal. Le père n’est pas là, il est très pauvre et doit travailler tout le temps ; il doit terminer de couper la haie avant le coucher du soleil.

Laurent, les yeux bleu, cheveux brun, porte des vêtements très simples sous un tablier noir.
Marie, elle, a une robe claire, jaune avec des fleurs roses ; ses cheveux, marron, sont coiffés en chignon.
La fille est plutôt sage et intelligente alors que le garçon fait souvent des bêtises.

A table, les enfants parlent des cadeaux qu’ils ont reçus pour leur anniversaire, un chapeau, un sabre (en bois) pour Laurent, une robe rose et un éventail vert pour Marie.
Ils parlent et se chamaillent aussi.
 T’as un nez comme une carotte, dit soudain Marie.
 Et toi, tu te prends pour Marie Mancini mais t’es habillée avec un gros sac à patates.
Etc.

Marie, qui a déjà lu beaucoup de livres et sait bien s’exprimer, dit à Laurent, à propos de la disparition du roi :
 Tu sais quoi ? menons une enquête, une enquête secrète. Pour trouver des indices.
 Oui mais si c’est secret, c’est difficile !
 On va bien se préparer.
 Tu crois qu’on a le droit de le faire ?
 Oui, je crois qu’on peut essayer.
 Mais Versailles est immense.
 Et alors, on va chercher dans tous les recoins.

La nuit, Marie rêve qu’elle vient de trouver un soulier, dans une petite allée, et qu’en rentrant chez elle, elle cache ce soulier dans une boite en carton pour que sa maman ne le voit pas.
Laurent, lui, fait ce rêve étrange : Il monte un escalier de marbre, il se retrouve dans un couloir recouvert de velours. Puis il glisse sur une petite flaque d’eau laissée par une femme de ménage alors que des gardes surgissent, des gardes et des espions. Il tombe, se relève, court pour que les gardes ne puissent pas le rattraper. Que faites-vous ici ? crient-ils.
Heureusement, il se réveille.

Chapitre 2

Au matin, une nouvelle surprise les attend.
Une grande fête se prépare en effet au Château et dans ses jardins ! On parle aussi d’un bal masqué.
 Tu vois ce que je vois, demande Marie, il va y avoir au moins 3000 repas différents.
 Il faut y aller, s’exclame Laurent.
 On ne pourra jamais ! répond sa sœur.
 Mais si, mais si, réplique le garçon.
 Ça va pas la tête, maman va nous punir et…
 Stop, arrête de pa-ni-quer !

Ils prennent leur petit déjeuner tout en continuant de discuter.
Marie dit que, dans son lit « à la duchesse », elle a fait un rêve étrange, plein de gardes et d’espions qui la poursuivaient parce qu’elle voulait se rendre dans la chambre du roi.
Laurent, lui, a aussi rêvé mais d’une enveloppe déchirée, de mots coupés en deux, de signature incompréhensible. Et puis encore d’une histoire de carrosse renversé, de bourse volée par des brigands, de bracelet du roi.

 Il est déjà 9 heure, nous devons commencer l’enquête, se contente de répondre Marie.
La jeune fille a une piste, une histoire de traces de boue, de plume aussi ayant appartenu à l’habit d’un noble, d’un pavillon de chasse, d’une ferme proche. Mais est-ce une vraie ou une fausse piste ?
 D’accoooooord, murmure le frère, on commence l’enquête.

De la cuisine, leur mère crie :
 Les enfants, il faut apporter le petit déjeuner à votre père.
 Et après, on pourra aller à la fête ? ose la fille.
 Oui mais vous ne rentrerez pas trop tard.

Ce matin là, leur père est occupé à la galerie des glaces, dans le château. Une occasion rêvée pour visiter les lieux. Ils grimpent un vaste escalier de granit, entrent dans le bâtiment ; personne ne leur dit rien. Il y a là déjà des centaines de courtisans dans la grande salle. Au milieu d’eux, ils voient aussi un homme bizarre, tout de noir vêtu, élégant, qui a l’air de cacher des choses. Etrangement, il porte son sabre du mauvais côté, à droite, et non du côté gauche comme le veut l’étiquette.

La galerie est recouverte de glaces, d’encadrements dorés, de statues, de tableaux qui racontent la mythologie grecque. Les deux enfants sont émerveillés. En levant la tête, ils voient des tableaux de la plus grande beauté qui soit. Il y a là notamment un tableau représentant Hercule.

Plus tard, les enfants rentrent chez eux pour manger les bonnes patates que leur mère avait préparées.

Dès l’après midi, la fête commence vraiment à se préparer. Quelqu’un, un noble ?, parle d’une « fête sans le roi ».
 Sans le roi ? s’étonne Marie. Pourquoi sans le roi ?
 Mais parce que c’était prévu ainsi depuis des mois, répond l’adulte.

Laurent pense en lui-même : « Oui, sans le roi parce que c’est moi qui l’a caché… » C’est ironique et personne ne l’a entendu, mais il est très heureux de sa blague pas drôle et se met à rigoler tout seul.

Les enfants écoutent les discussions des adultes ; on parle d’une sorcière, dite La Voisin, dont la spécialité est l’empoisonnement des gens. Un autre raconte des histoires de messe noire, ou encore d’écriture invisible : il faut écrire non pas avec de l’encre mais avec du jus de citron ; les mots ne peuvent se lire que si on met le papier près d’une flamme.

Pendant ce temps là, partout, on organise la fête. De grandes tables sont dressées, recouvertes de plats de viande, de poissons, de salades, de tartes, des gâteaux de toutes sortes, des forêts noires, des éclairs, des baba au rhum, ou à la chantilly, des babas cuits, des monchats, des pommes, des oranges…

Alors que la nuit tombe, de premiers coups de feu retentissent, ce sont des feux d’artifice. Tout le monde est venu dans de magnifiques vêtements. Des femmes portent de longues robes soyeuses, avec des broderies dorées, les hommes ont de jolis chapeaux et des perruques bien frisées, des vestes brodées de dentelle et de ruban. Les jardins se laissent découvrir sous les éclats lumineux. Versailles est illuminé grâce à des milliers de bougies.

On entend des coups de trompette ; c’est le temps de la musique et de la danse.
Il y a beaucoup de musiciens avec des violons, des harpes, des trompettes, des flutes. Les danses sont animées.

 Cette fête est vraiment magnifique, déclare Marie.
 Oui, c’est splendide, ajoute Laurent.
 Oui mais on n’avance pas dans notre travail, regrette la fille ; la fête, c’est bien mais on a besoin de chercher des indices.

C’est alors que les enfants repèrent à nouveau l’homme en noir. Il sort des cuisines, l’air d’un suspect, et s’éloigne de la fête pour se diriger vers une fontaine. Ils le suivent de loin. L’homme s’approche d’une statue dont il touche la tête ; puis il disparait à leurs yeux.
A leur tour, ils arrivent devant la statue. Marie pose à son tour sa main sur la tête de la sculpture. Aussitôt, un pan de mur bouge, dégageant un passage secret.

Chapitre 3

C’est l’entrée d’un souterrain.
Les escaliers sont en marbre et les murs en torchis. Sur les murs, des armes de guerre, deux paires de mousquets. L’endroit est glissant, froid, humide, il y a des flaques d’eau ; les enfants se sentent trempés jusqu’aux os. Un long couloir, étroit, sombre et sinueux, les attend. Ils ont peur. Au sol, des insectes, beaucoup d’insectes, même une mygale ! Il y a des moustiques qui piquent et des odeurs nauséabondes dans l’air.
Ils voient une torche allumée, ils la prennent, un peu soucieux.
 Regarde bien en dessous de toi, conseille Marie à Laurent.

Laurent, qui est gourmand, espère tomber sur de la nourriture, un baba au rhum par exemple plutôt que sur des bijoux. « Le roi ? le roi ? j’aime mieux la galette des rois ! » se répète-t-il. Marie, elle, s’imagine trouver un laboratoire, avec tous les ingrédients pour faire des poisons. Comme faisait La Voisin, la sorcière. Dans ce cas, surtout ne pas toucher les potions sinon il faudrait bien s’essuyer les mains avec un torchon. Marie a même entendu parler de poison qui rend transparent…

On est où ? dans une prison ? un lieu de messe noire ? un carrefour de passages secrets ? Les enfants savent qu’à Versailles, il y a plein de passages inconnus, sauf du roi et de sa famille.

En fait il y a surtout des tuyaux partout, des canalisations, un vrai labyrinthe de tuyaux.
 Wouaouuuh ! s’étonne Marie.

Les enfants sont émerveillés de découvrir toutes ces techniques, toutes ces mécaniques, toutes ces machines.
 Mais pourquoi tous ces tuyaux ? demande Laurent.
 Mais parce qu’il y a beaucoup de fontaines dans ces jardins inoubliables, répond la soeur. Ils servent à arroser les jardins.
 Bon, essayons d’avancer en escaladant ces gros tuyaux.

Soudain ils aperçoivent l’homme en noir ; en fait il marche si vite qu’on ne voit que le bout de sa capuche pointue. Et il répète toujours la même phrase : « Le moment est bientôt arrivé ! Le moment est bientôt arrivé ! »
C’est alors que Marie marche sur un bout de bois qui craque. L’homme a entendu et les repère. Il se met à rire, un rire maléfique, très aigu et très souple à la fois : Hin, hin, hin, hin… Ça fait un bruit strident dans les oreilles.
 Qu’est-ce que vous faites ici ? grogne-t-il. Il est tard et ce n’est pas un lieu pour les enfants. A moins que vous m’espionniez ?
 Euh, non, dit Marie, on a juste vu l’entrée du souterrain, alors on était curieux de savoir où ça menait, ce qu’il y avait à l’intérieur et puis nous nous sommes perdus.
 Non, en fait, nous cherchons une fuite dans les tuyaux, ajoute le garçon pour ne pas éveiller les soupçons. Il donne alors un petit coup de coude à sa sœur.
 Partez ! vous n’avez rien à faire ici !
 Mais puisqu’on vous dit qu’on cherche des fuites d’eau dans les tuyaux ! C’est notre père qui nous l’a demandé ! Notre père s’occupe des jardins et des fontaines ! ajoute Laurent en espérant que l’homme va croire son mensonge.
 Cette histoire est louche car ce n’est pas un travail de votre âge !

Les enfants croisent les doigts derrière leur dos. Pourvu que ce bonhomme les croit.
 Bon je vous laisse tranquille mais cherchez et trouvez vite votre fuite et sortez d’ici !

Ils remarquent alors sur le manteau de l’homme en noir un petit motif bizarre ; c’est un dragon, un petit dragon rouge.
 J’ai déjà vu ce dessin de petit dragon.
Elle cherche dans ses souvenirs :
— Oui, il y a le même dessin près d’un tableau, galerie des glaces.

Plus tard, ils voient l’homme en noir avec un autre brigand, qui lui aussi porte sur sa cape le petit dragon rouge.

 Bon, il y a bien une sortie, à la fin, s’impatiente le garçon.

Un moment, le vol rapide d’une chauve souris souffle leur torche qui s’éteint. Ils suivent au sol des traces de chaussures. En marchant, Marie parle à Laurent de Monsieur, le frère du roi. Elle a déjà vu son visage, il est assez fin, et laisse paraître des yeux noirs en amande, un nez long et pointu, des lèvres pulpeuses et rouges comme le sang, des cheveux noirs comme l’obscurité et bouclés. Selon Marie, Monsieur est jaloux du roi et il aurait très bien pu l’enlever. Par jalousie.

Tout en continuant de suivre les traces de chaussures, ils arrivent jusqu’à un pavillon de chasse. C’est la sortie, enfin.
Ils peuvent alors rentrer chez eux. Très fatigués, ils vont pouvoir aller se coucher. Laurent songe aux bonnes patates qu’a du leur préparer leur père pendant leur absence. Marie, elle, repense à ces étranges petits dragons rouges ?

Chapitre 4

Oui, c’est quoi le mystère du petit dragon rouge ?
Cette nuit-là, Laurent fait des cauchemars, il voit des dragons rouges partout, sur des soldats qui gardent la Galerie des glaces, sur une servante qui porte ce tatouage et qui ne veut pas lui expliquer pourquoi, sur le manche d’une épée d’un noble…et même sur les patates que lui prépare sa maman ! Puis le garçon se retrouve dans une réunion où le frère du roi complote avec La Voisin… contre le Roi ; il n’entend pas tout, les adultes parlent doucement parce qu’ils partagent entre eux des secrets ; il y a là des fioles ; il est question de s’en prendre à la santé de Louis 14, de l’enlever, de montrer qu’il n’est pas comme Dieu, qu’il n’est pas intouchable ! C’était une vraie messe noire ! « Commençons notre rituel sacré ! » crie La Voisin. Tous les participants à la réunion répètent alors la phrase : « Le moment est bientôt arrivé, le dragon rouge va l’emporter ». Laurent est effrayé. Cette nuit-là, il dort très mal.

Au matin, alors que le soleil vient de se lever et pointe ses premiers rayons, les deux enfants retrouvent leur mère. Elle a préparé des crêpes. Une grande journée les attend, se disent-ils.

Après le petit déjeuner, Marie et Laurent, dans la rue, posent toujours la même question aux passants : « Connaissez vous le symbole du petit dragon rouge ? »
 Je connais le symbole mais le dragon est bleu, répond l’un.
 Mais non, dit l’autre, c’est une association de malfaiteurs, ce sont des voleurs de tableaux ; ils les prennent, ces tableaux, à la galerie des glaces, des tableaux colorés, représentant la mythologie, et ils les mettent dans une salle secrète. Ce qu’on ne sait pas, c’est comment ils font pour enlever les tableaux des murs sans que personne ne les voie. C’est très étrange.
 Mais pas du tout, dit un troisième passant , c’est une société secrète ! une confrérie secrète !
 Non, non, non, ajoute encore un autre, c’est le titre d’une pièce de Molière !
 Tu as entendu ce que j’ai entendu ? dit Laurent. C’est du n’importe quoi !
Bref, le mystère continue.
Alors Marie s’exclame :
 Nous devons aller à la bibliothèque, pour trouver des indices sur ce dragon rouge.
En traversant les jardins, ils se font gronder par un garde :
 On ne marche pas sur les pelouses !
Un moment, ils croisent l’homme en noir :
 Hé, vous deux dit-il, qu’est-ce que vous faites ici ? je croyais que votre père vous avait demandé de vérifier les canalisations ?
 C’est pas prudent de rester ici, murmure la sœur à son frère.

En arrivant à la bibliothèque, Laurent demande si on peut y trouver des gâteaux.
 On n’est pas là pour manger, on est là pour chercher, s’énerve la fille.
 Mais…mais…mais moi j’ai faim, balbutie le garçon.

Le responsable de la bibliothèque du château leur demande :
 Vous cherchez quelque chose ?
 Oui, vous n’avez pas un livre sur un petit dragon rouge ?
 Euh…euh…non ! Je ne sais pas. Pourquoi cherchez vous ça ?
Gêné, l’homme se sauve.
 Ce n’est pas grave, déclare Marie, nous allons chercher tout seuls. Les enfants se séparent.

Peu après Marie appelle Laurent.
 Quoi ? répond le garçon.
 Je crois qu’on approche du but ! déclare-t-elle.

Marie a dans les mains un énorme livre, ouvert sur une page où l’on retrouve le fameux symbole. Ils lisent ensemble l’article. Ils apprennent que ce symbole appartient à une ancienne famille noble, les de Lacour ; cette famille est ruinée en partie à cause du roi. Celui-ci avait demandé aux nobles de sa cour, à Versailles, de prouver leur lignée de noblesse. Mais le château des de Lacour avait pris feu, ils avaient tout perdu, même leurs archives. Impossible de prouver leur rang de noblesse. Les de Lacour en voulaient au roi de cette déchéance. Ils n’avaient plus d’argent, plus de terre. L’article disait encore ce que les de Lacour étaient devenus : ils étaient à présent de simples serviteurs à Versailles, au service du roi.

 Bon, moi je suis épuisé ! pouffff ! soupire le garçon.
 Moi de même ! réplique la sœur.
Alors, ils se mettent à courir à toute vitesse pour retourner chez eux. Là, heureux, ils mangent les bonnes patates de leur maman. Ils ont compris le mystère du dragon rouge.

Chapitre 5

Le lendemain, le roi réapparait à la Cour. La phrase résonne dans tout Versailles : « Le roi est de retour ! Le roi est de retour ! »
Son carrosse, plaqué or, brille de mille feux. Il est entouré de cavaliers, on entend les pas des chevaux. Cela fait un bruit assourdissant.
Tout un orchestre, fabuleux, est là aussi, avec des trompettes, des tambours, des luths, des clarinettes, des flutes à bec. La fanfare bat son plein. La foule arrive, joyeuse.
 Mais, comment c’est possible ? demande Marie. On le croyait enlevé, disparu.
 C’est impossible, tu as raison. Ou alors on a rêvé, dit le garçon.
 On aurait fait le même rêve ? C’est étrange ;
 C’est peut-être parce qu’on est jumeaux qu’on rêve les mêmes choses. Bon, reprenons nos esprits.
 Mais le roi, il était où alors ?
 Attend, on va demander à quelqu’un.

Ils s’approchent d’un courtisan et lui posent la question. L’autre fait semblant de ne pas les entendre. Ils insistent.
 Pourquoi voulez-vous savoir cela ?
 Parce qu’on pensait qu’il avait disparu.
 Disparu ? Mais non. Il était simplement parti signer le traité de Ryswik pour mettre fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Sinon on avait la pagaille dans le pays.
 Merci, monsieur, dit Marie.
 Mais alors, tout ce qu’on avait dit sur la confrérie, se dit Laurent, c’était pas vrai ?

Plus tard, les enfants se demandent comment aider la famille de Lacour.
C’est à ce moment là qu’ils croisent leur mère. Elle a l’air énervé. Ils se figent, baissent la tête, tristement.
 Enfin, je vous retrouve, petits garnements !
Marie et Laurent remarquent alors un détail, sur l’épaule de leur mère, un petit signe ; ils ne l’avaient jamais vu auparavant. Un tout petit dragon rouge tatoué.
 Maman, c’est quoi ça ! s’exclament les enfants.

Elle leur explique :
 Bon, je n’ai jamais voulu vous raconter cette histoire car vous étiez trop petits. Ma famille a disparu quand j’étais bébé, notre demeure a brûlé, je me suis retrouvé plus tard dans une ferme ; j’avais déjà ce signe sur l’épaule ; personne ne savait pourquoi.

Alors les enfants s’écrient :
 Maman, tu es une de Lacour !
Et ils lui expliquent ce qu’ils ont découvert, l’histoire de ce tatouage, les de Lacour, leur château parti en fumée, les documents prouvant leur noblesse qui ont aussi disparu, leur travail au service du roi.
 Il faut les aider à retrouver leur titre de noblesse, dit Laurent.

Il y a au château, à côté de la salle de billard, un bureau où sont entreposés tous les certificats de noblesse.
Comment y entrer ? Par effraction ?
 Tu es fou, dit Marie, c’est trop dangereux ! Et puis c’est illégal.

Ils finissent par entrer discrètement tout de même pendant que le gardien fait un inventaire ; puis l’homme s’absente ; ils vont avoir du temps pour trouver leur dossier.
 Cherchons le nom des de Lacour, murmure Marie.
 Tu crois qu’il y a des gâteaux ici, répond Laurent.
 Toi alors, tu ne penses vraiment qu’à manger ! D’abord, c’est pas l’heure ; il n’est que dix heures !

Un moment, un garde les repère.
 Qu’est-ce que vous faites ici ? Ce n’est pas un endroit pour les enfants.
 On joue à cache-cache, réagit la fille. Cette pièce est très bien pour ce jeu.
 Très bien mais attention à ne rien casser, répond le garde.

Les enfants cherchent pendant des heures. Ils arrivent aux documents classés à la lettre « L » et là ils tombent sur le dossier des de Lacour. Le certificat prouve que ce sont bien des nobles.
 Waaaou, crie Marie, on a trouvé leur fichier !

Ils vont aussitôt prévenir l’homme en noir et ses proches. « C’est bon, on a les papiers, nous pouvons trouver un accord avec le roi pour que vous retrouviez vos droits ».
Avec leur mère, Laurent et Marie demandent à parler au roi. Il les reçoit. Louis 14 ce jour-là est très en forme. On lui montre les preuves de la noblesse des de Lacour. Le roi les croit et redonne leur titre à cette famille.
 Merci, votre majesté, pour ce geste, dit la mère.
 Mais c’est un honneur de le faire, répond Louis 14.

Le soir même, pendant la fête pour le retour du roi, leur mère porte une très belle robe, toute neuve. Les enfants croisent les de Lacour :
 On a récupéré nos titres, merci !
 De rien, répondent Laurent et Marie.
Ils sont contents de leur réussite. Et on dit qu’ils vont bientôt habiter dans une nouvelle grande maison.
 Tu penses que dans notre nouvelle maison, il y aura beaucoup de bonnes patates, demande Laurent…

FIN



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