Elections européennes

Un enjeu particulièrement important

Le 25 mai prochain auront lieu les élections européennes. Entretien avec Gilles Garnier, membre de l’Exécutif, responsable du collectif Europe, sur l’enjeu de ce scrutin, les propositions alternatives avancées, le calendrier de travail du Front de gauche.

Que dire de l’enjeu des prochaines élections européennes ?

Cette élection européenne, même si toute élection est importante, aura une signification toute particulière. Ce sera la première élection après les différents plans d’austérité appliqués au niveau européen. Il est donc très important que la liste du Front de gauche en France, les listes des gauches du PGE, le Parti de la Gauche Européenne, se fassent entendre à ce moment historiquement fort. Est-ce qu’il n’y aura que des candidatures qui soutiennent une Europe libérale et austéritaire, ou est-ce qu’il y aura des candidatures qui vont défendre une autre Europe, et en tout cas une Europe refondée ? Donc ce sera une étape très importante au plan européen. Tout comme le choix que nous avons fait de présenter le camarade Tsipras (de Syrisa) comme candidat à la présidence de la Commission européenne. Il s’agit de donner une voix, qui est quant même essentielle, à celles et ceux qui rejetent l’Europe actuelle, qui se battent, et heureusement il y a beaucoup de gens qui se battent, en Espagne, au Portugal, en Grece.... C’est très important que l’ensemble de ces luttes aient un débouché politique et notre liste, tant au plan national qu’européen, a cet objectif-là. Et puis surtout, cette liste, tout en étant très ferme sur la refondation de l’Europe, ne souhaite pas une Europe étriquée, ce qui est le choix d’une partie la droite souverainiste ou de l’extrême droite « classique ». Il est très très important qu’il y ait aussi une possibilité pour les électeurs de dire non à cette Europe et de ne pas se laisser embarquer dans des chemins de traverse, des magouilles de politicards.

Quel contenu devrait avoir la campagne ?

On a beaucoup travaillé à prèciser notre programme, ce qu’on entend par « Refonder l’Europe ». Il y a bien des propositions qui sont des mesures, je dirais drastiques, de réorientation très forte du traité, voire même l’écriture de nouveaux traités. Et en même temps nous n’abandonnons pas le combat quotidien, y compris au sein de l’Europe telle qu’elle est faite, tout en espérant et en faisant tout pour qu’elle change. Je pense par exemple à l’accord transatlantique, à la définition de la politique de la PAC, je pense au budget européen, aux actions de solidarité que doit mener l’Europe, à la question de la défense. Sur tous ces sujets, n’attendons pas qu’on ait totalement refondé l’Europe. Nous continuerons à nous battre, avec les moyens qui nous sont donnés au parlement européen et au sein du parti de la gauche européenne, contre les options majoritaires actuellement défendues par la droite et malheureusement une partie de la social démocratie européenne.

Enfin que peut-on dire du calendrier ?

Notre idée était d’avancer sur un programme porté par l’ensemble des membres du Front de gauche, ce que nous sommes actuellement en train de discuter avec les camarades en charge de ces questions dans toutes les formations du Front. Je ne cache pas que ce n’est pas forcément très simple avec nos amis et camarades du Parti de Gauche. Pourtant il faut qu’on avance sur le contenu, où on a tout de même un socle commun : on a déjà écrit des pistes dans « L’humain d’abord », on a tout ce que nos partis ont réfléchi sur l’enjeu européen. Il y a le programme du Front de gauche comme partie prenante du PGE, programme qui n’est pas très éloigné des propositions que l’on fait au plan national. Et il y a aussi tout ce qui s’est discuté par exemple à Athènes, à l’alter-sommet. Toutes ces propositions renforcent la possibilité d’avoir une liste bien à gauche, qui condamne l’Union Européenne telle qu’elle est et qui fait des propositions alternatives. On souhaite discuter avec l’ensemble des formations du Front de gauche afin d’avancer le plus vite possible tant sur les candidatures que sur le contenu. Des choses se font mais disons qu’on aimerait avancer un peu plus vite.

Propos recueillis par Gérard Streiff

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