Coût du K4

Coût du travail/coût du capital
Un combat d’idées permanent
Lors de la journée d’étude des sections Economie et Entreprise sur la question du coût du capital, le syndicaliste Pascal Joly montra comment le patronat a su culpabiliser les salariés sur ce thème du coût du travail, combien aussi la riposte communiste sur le coût du capital doit devenir un enjeu de bataille permanent. Extraits.
« Il y a un véritable pilonnage politique pour boucher les alternatives, nourrir l’idée d’une impuissance de l’action collective, installer le doute dans les têtes. Les salariés sont sous cette pression permanente. (…) Il peut cohabiter dans la tête de certains salariés l’idée que le capital est un coût mais que le travail lui aussi est un coût. (...) Aujourd’hui, ce qui domine le débat idéologique, c’est le fameux coût du travail. Le patronat a réussi au fil des décennies, environ une trentaine d’années, à installer ce thème au cœur des débats politiques et des enjeux économiques. Ce thème est admis aujourd’hui par beaucoup comme une évidence. Le patronat, et son bras armé le MEDEF, ont réussi ce tour de force avec constance et pugnacité. Aujourd’hui ce thème sert de socle à tous les reculs sociaux passés ou engagés. Cela semble admis comme une vérité révélée ! Ils ont réussi à mettre dans la tête de beaucoup de salariés, chaque matin, quand ils se rendent à leur travail, qu’ils coûtent cher à leur patron, et qu’il est justifié de réduire ce coût du travail, alors que la question du « coût du capital » est évacuée du débat. Nous devons mettre autant d’ardeur, dans nos initiatives, pour que le débat dérive de plus en plus du coût du travail au coût du capital. Cette bataille commence avant tout à l’entreprise. (…). La faiblesse politique que beaucoup constatent aujourd’hui n’est en fait que la traduction idéologique du combat mené par le patronat. En même temps que progresse l’idée que le travail est un coût, les luttes sociales sont devenues de plus en plus défensives. (…) Plus le patronat a fait progresser l’idée que le travail est un coût, plus les luttes sociales ont été difficiles à mener. Difficiles mais pas impossibles ! Il est d’ailleurs à noter que la CGT a décidé, elle aussi, de mener une campagne sur le coût du capital.(...)
Notre volonté de nous attaquer à cette question du coût du capital doit devenir un combat permanent, pour alimenter la lucidité politique, plutôt qu’une « campagne » au sens habituel du terme, quelque chose limité dans le temps. Cette question doit devenir comme une seconde nature pour nous communistes. Si on mène bien ce combat d’idées, cela bénéficiera à l’ensemble des militants et des salariés, à tous ceux qui souhaitent et œuvrent pour une véritable transformation sociale progressiste. »

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