Secrétaires fédéraux

2017, présidentielles et législatives
Les communists en campagne

Le public était nombreux, et attentif, mercredi 19 octobre, à Fabien, pour la réunion de travail des secrétaires fédéraux. Un programme chargé : le matin, on a parlé politique générale et 2017 ; l’après midi a été plus “pratique” avec la préparation des legislatives.

Olivier Dartigolles rapportait au nom de la “commission nationale de suivi et d’animation des débats préparatoires” à la Conférence nationale du 5 novembre. Pour ce point d’étape, il pouvait s’appuyer sur une centaine de PV de réunions de sections ou de federations (les retardataires sont priés d’adresser à la Commission leur topo illico). Que retenir de cette présentation ?
Le souci partagé des adhérents de preserver l’unité de leur parti dans tous les cas de figure de la présidentielle ; l’accord sur une démarche de large rassemblement ; le besoin de prendre, vite, de nouvelles initiatives ; la conviction que la situation est évolutive (comme évoluent les positions des uns et des autres) ; la séreinité du débat sur la candidature, qui sera “le meilleur choix au nom de nos objectifs” ; et, quelle que soit l’option retenue, la détermination à mener “une campagne communiste” (voir l’entretien avec le rapporteur p 3).

Suivirent trois heures de débats denses. Nombre d’intervenants ont rappelé leur désir de ne pas être “déconnectés de la réalité sociale “ et évoquaient des-batailles en cours : vente solidaire (Essonne),
finances, Europe, laicité (Ardèche), rail, industrie, services publics (Bouches-du-Rhône), hopital, santé (Sarthe), autoroutes (Isère),
libertés syndicales ( Corrèze), Tafta (Eure-et-Loir), exode fiscal (Alpes Maritimes)…
Beaucoup insistait sur la dangerosité de la situation présente et à venir (violences anti-migrants, ambiance de chaos ( voir la police), outrances du programme de la droite, risques de banalisation de l’extreme droite).

Côté initiatives, on se félicite volontiers du “4 pages” qui fait suite à la grande consultation ; certaines federations sont engagées dans des restitutions locales de l’enquête. Beaucoup ont la conviction que la pétition “Vivement la gauche !” devrait marcher très fort. Sur le débat de la présidentielle, la plupart observe une meilleure mobilisation des adhérents ; tous mettent d’abord l’accent sur la façon de faire : on s’écoute, on argumente, on pèse le pour et le contre de chaque option, on évite autant que faire se peut de cliver. “Personne n’a de certitude” redisent plusieurs responsables départementaux.

Le représentant de la Nièvre a dit sa fierté de communiste, dans l’ambiance générale de chacun-pour-sa pomme et de sauve-qui-peut, de garder “une ligne, cohérente, de rassemblement “.

Pierre Laurent tirait des enseignements du débat. “A gauche, on fait partie de l’équation finale, nos actes comptent”, insistait-il. Que va décider le collectif communiste, le 5 novembre, quels actes, quelles initiatives il prendra pour amplifier la démarche ?
“ Il y a accord du parti pour mener une campagne communiste, quel que soit le choix de la candidature”, dit-il ; il faudra faire entendre une parole communiste forte en 2017.
Pour bousculer les doutes sur une issue progressiste, mettre en garde l’opinion sur l’ouragan réactionnaire qui se profile, dénoncer les projets de la droite, démasquer l’imposture du FN. “ Il s’agit de rassembler, largement, pour reconstruire une alternative à l’austérité”.

Il est encore question d’assurer le maximum de dialogues, de laisser toutes les portes ouvertes, jusqu’au bout.
Pour le timing, il est prévu de rencontrer, avant le 5 novembre, les divers acteurs de gauche auxquels le secrétaire national avait adressé un courier.

Evoquant les options possibles, Pierre Laurent montrait qu’il existe avec Jean-Luc Mélenchon un désaccord politique ; sa “France insoumise” ambitionne de devenir un nouveau mouvement politique, en lieu et place des partis actuels, d’occuper le terrain lors des législatives notamment. “C’est inacceptable”. Il y aura conflit, mais cela n’invalide pas ce choix. Le PCF a une autonomie de démarche aux legislatives : “A nous de prendre la main !”

Il y a l’hypothèse d’une candidature communiste, qu’on ne peut pas résumer à une simple démarche “identitaire” ; elle viserait à porter le discours du PCF dans l’espace public. En même temps, elle aurait un vrai problème d’espace politique, et pourrait handicaper le travail de rassemblement.
Il faut continuer de débattre, songer aussi à une date de consultation des communistes sur ces options.

Les scrutins des 11 et 18 juin 2017

En ouverture de la session de l’après-midi, Frédéric Dabie, de l’institut Ifop, présentait une synthèse d’un travail sur les motivations des électeurs de gauche pour voter, aux legislatives, pour des candidat-e-s communistes. L’étude, dt-il, confirme le discredit croissant de François Hollande ( le sondeur rappelait que, depuis septembre 2014, aucun sondage n’a donné la gauche au second tour…). Ce qu’on attend d’un depute de gauche ? des qualités d’honneteté, d’intégrité, d’exemplarité ; la défense des valeurs de gauche ; la capacité à s’opposer à la politique de la droite.

Yann Le Pollotec montra comment mener une campagne numérique (réseaux, porte-à-porte, communautés, collecte de fonds…). “Si ça ne fait pas gagner une election, ne pas se servir de cet outil peut faire perdre…”
Le responsable du secteur elections, Pascal Savoldelli, fit remarquer que les federations avaient pris du retard pour la désignation des candidts à la députation, qui est un engagement du congrès. Le débat montrait pourtant que la construction territoriale, l’ancrage local sont des elements essentiels.
Des secretaires fédéraux “justifiaient” le retard mis à s’engager dans les législatives par l’attente du choix à la présidentielle. Mais il n’y a pas de solution miracle. Dans tous les cas de figure ( avec Mélenchon ou en autonomie), il y aura des problèmes. Dans tous les cas de figure, ce sera une bataille politique âpre, mais des batailles âpres, les communists ont l’habitude.

Une rencontre nationale des candidat-e-s communistes devant l’Assemblée nationale est prévue pour le le 21 janvier, en principe.
Un “Memento/élections législatives”, parlant de stratégie, d’organisation de campagne et de communication, sera distribué aux délégués de la Conférence du 5 novembre.

Gérard Streiff

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