Quartiers populaires

Les communistes à la reconquête

“Quartier populaire : quartier où on ne va pas sans nécessité” : c’est ce qu’écrit, sans vergogne, un site de dictionnaire sur Internet ! C’est dire le mépris, l’apartheid social aussi qui ciblent aujourd’hui certains espaces. Or les quartiers populaires, nombre de communistes y vivent, y militent. Justement , comment plus et mieux y militer, telle était la question à l’ordre du jour de l’assemblée des animatrices et animateurs de la vie du parti et des quartiers populaires qui s’est tenue le vendredi 6 décembre à Fabien.
Responsable du secteur, Amadou Deme
dans la discussion, a parlé de “l’état détestable” du pays, de la promesse “trahie” de changement, d’instrumentalisation des colères par la droite, des initiatives du PCF pour faire entendre une autre voix à gauche.
En matière d’organisation dans les quartiers, tout n’est pas à créer, on peut partir de “l’existant”, c’est à dire des nombreuses formes de militantisme communiste qui existent déjà. L’expression de quartier populaire fait penser aux périphéries de la ville, de la grande ville ; il y a pourtant des quartiers populaires “ à la campagne” et qui nécessitent la même attention. Le débat a porté sur la façon de faire de la politique dans ces quartiers. On n’y aborde pas forcément les questions d’actualité comme ailleurs ni de la même façon. Ici, le lien social, le lien de proximité, d’entraide, de solidarité, de convivialité aussi compte beaucoup.
Dans les Yvelines, la décision est prise de réorganiser le travail militant : on envisage parfois d’investir les halls d’immeuble, de se montrer. « La détresse sociale est telle qu’il y a un grand besoin de parler, de se sentir écoutés ». L’isolement touche tout le monde et on remarque parfois que « les communistes d’un même immeuble ne se connaissent pas. Il y a besoin de travailler au recensement de nos adhérents, de les faire se rencontrer. Les écoles sont également des lieux de rencontre et de discussion.”
L’échange montre qu’on peut aider à l’activité des communistes en “accompagnant” des camarades afin de les rendre animateurs de leur quartier. Est mentionnée aussi “la publication de journaux de quartier où l’on fait parler les habitants, où ils se reconnaissent. Il nous faut partir des problèmes de quartier qui parfois sont très spécifiques, même si l’emploi reste une question tranversale”.
Revient fort l’idée que les rencontres et la convivialité qu’on est capable de mettre en place “peut faire reculer, dans le quartier, le sentiment d’isolement et parfois l’abstention et le populisme.” Valérie, des quartiers nord de Marseille, pointe “ les violences profondes, en terme d’inégalités, qui existent dans les quartiers”. En partant des préoccupations exprimées, les militants ont lancé une bataille sur la question des transports ; ils ont également relancé l’exigence du droit de vote des résidents étrangers. Souvent ces habitants, dit-elle, sont “ victimes de la délégation de pouvoir et il y a besoin de construire avec eux pour les rendre acteurs”.
Les participants sont conscients qu’il va s’agir d’un “travail de longue haleine, tout ne se fait pas un claquement de doigt”. Un travail de proximité ( porte à porte, réunion d’appartement), un travail par étape. D’abord, connaître la présence de communistes dans ces quartiers. Etudier ensuite bureau par bureau les résultats des élections et repérer là où les scores “montrent que nous avons une écoute”. Ne pas hésiter à poser la question de l’adhésion.
G.S.



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