Communication, mode d’emploi

Cinq problématiques

Samedi 16 avril s’est réunie la « Commission Nationale Communication ».
Une trentaine de fédérations était représentée. La rencontre prolongeait
une décision de congrès , celle /« d’instituer un lieu d’échanges avec
tous les responsables à la communication »/. Bob Injey, responsable du
secteur Communication et réseaux, rappelait combien « nous avons besoin
de renforcer notre travail collectif sur toutes les questions de
communication. » Il ajoutait que dans une société comme la nôtre où
l’information circule en temps réel, « la communication est un véritable
enjeu » : « Les tenants du capitalisme ne s’y trompent pas quand ils
mettent tout en œuvre pour maitriser et orienter la communication ».
L’expérience de la campagne référendaire, avec les rencontres de
proximité et internet, l’actualité des pays arabes avec le rôle joué par
les réseaux sociaux, tout cela montre que « face à la détermination
d’étouffer la volonté des peuples, il y a toujours possibilité de faire
entendre celle-ci ». Faire entendre une voix communiste dans la France
de Sarkozy, porter une exigence de transformation sociale est un
véritable enjeu si on veut percer le mur du consensus autour de
l’acceptation des logiques capitalistes. Pour Bob Injey, il ne s’agit
pas seulement de critiquer le système, mais aussi de crédibiliser une
alternative, de donner espoir.

« C’est un défi immense » et cela appelle un très gros effort de
communication.

*A près avoir rappelé le contexte politique, et précisé « le périmètre
et l’action du secteur communication au plan n*ational », il a pointé
cinq problématiques.

UN : *Les repères. « * Aujourd’hui ce qui doit nous obséder, c’est
d’installer des repères durables par rapport aux objectif que nous
portons (nous le PCF). Les bouleversements que nous connaissons, les
reculs que nous subissons ont fait disparaître un grand nombre de
repères. Il nous faut regagner ce terrain, permettre de rendre
identifiable ce que nous voulons porter ». Deux : * Notre discours. « 
*Modernité ou pas. C’est un débat récurrent, nous sommes vécu comme le
passé, et en même temps nous sommes perçus comme étant sincères, comme
une force de proximité. Plus qu’une question de modernité, le cœur de
notre problème, c’est qu’on ne parle pas aux millions d’hommes et de
femmes qui ont besoin de changement. Une de nos difficultés, c’est notre
incapacité à communiquer sur notre politique. On produit des
raisonnement qui ne sont pas communicables. Nous sommes plus préoccupés
de l’exactitude que de l’impact, c’est un problème quand on veut porter
les attentes des classes les plus populaires. « Trop souvent nous
utilisons un discours formaté et assez sophistiqué, qui nous parle mais
qui n’est pas audible pas le plus grand nombre ». Trois : *La perception
du PCF sur l’échiquier politique. « *Où est perçu le PCF ? A l’extrême
gauche comme tentent de le faire certains ? au cœur du Front de Gauche
et de la gauche ? ou bien encore englobé dans une gauche qui a échoué ?
 » Quatre : *L’articulation PCF-FdG. « C*ette question va prendre une
ampleur bien plus importante avec l’élection présidentielle. Cela pose
la question du type _des_ campagnes et de la valorisation des
personnalités communistes ; la question aussi de l’articulation
Présidentielle-Législative : tout va pousser à faire de ces périodes une
question de personnes là où nous voulons poser le débat sur l’existence
d’une majorité. Il y aura trois campagnes différentes, simultanées et
nécessairement complémentaires : la campagne du candidat du FdG, la
campagne "présidentielle" du PCF, les/la campagne(s) des législatives.
Cinq : *L’implication militante. « *Comment la communication contribue à
la mise en mouvement militante. Afficher, distribuer des tracts sont au
cœur même de la pratique militante. C’est une dimension à prendre en
compte, sachant souvent que ce qui fait parler de nous, ce qui peut être
audible par le plus grand nombre n’est pas nécessairement ce qui a
priori plait au premier abord au militant. Cela pose la question de
permettre aux communistes de s’approprier les enjeux de notre
communication ».

G.S.

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