Palais de Tokyo

LE FESTIVAL DE COGNAC AU PALAIS DE TOKYO

France Télévisions organisait au Palais de Tokyo sa « nuit privée » mardi 26 août où était invité l’ami Bernard Bec, heureusement empêché, ce qui m’a permis de le représenter.

Le Palais de Tokyo est une gigantesque cathédrale, brut de décoffrage, une cave, une grotte, un antre fabuleux qui accueille actuellement une exposition intitulé « l’état du ciel ». Des vues d’artistes sur notre monde, rien à voir avec la météo, quoique.
C’est donc dans ce cadre que France Télévisions faisait sa rentrée. Côté festivités, il y eut un petit concert privé de la brésilienne Flavia Coelho en début de soirée et plus tard, au Yoyo, un espace de concert au sein du palais, du « clubbing by Carmen ».

La foule était là, 1000 ? 2000 invités ? impossible à dire ; le lieu, vaste comme un tarmac d’aéroport, réparti sur plusieurs niveaux, était bondé. Il y avait bien sûr tout le gratin des télés, une armada d’actrices et d’acteurs, une procession de décolletées, de starlettes et de beaux gosses, qui trinquaient, piapiataient, draguaient, lobbyinaient,

Et puis quelques maniaques de la pellicule étaient venus pour les projections en avant première de quelques films coproduits par France Télévisions pour l’automne/hiver 2014.

J’ai opté pour « Qu’Allah bénisse la France » de France2 ; et noté que le film était projeté dans une salle de…25 places ! 25 ! L’angoisse : comment trouver un siège avec une telle foule qui se pressait dans le palais ? Allélouia : je suis tombé sur un charmant jeune homme qui assurait la sécurité de la salle en question et qui était…de la région de Cognac ! Cognac, mot magique ! Une complicité géostratégique qui m’ouvrit avant tout le monde les portes de la salle !

Et quelle salle : 25 énormes fauteuils de velours rouge, des accoudoirs larges de 25 centimètres, des coussins assortis partout, des repose-pieds et une petite tablette pour prendre des notes. Byzance ! On se serait cru dans le Concorde, du côté des premières classes. Royal.

Le film, donc : il est tiré d’un roman éponyme d’Abd Al Malik, et réalisé par ce dernier avec notamment Marc Zinga et Sabrina Ouazani. Sortie en décembre. L’auteur y raconte sa jeunesse au Neuhof , banlieue de Strasbourg, quartier chaud dit-on, Une autobiographie d’un jeune homme d’origine congolaise, partagé entre poésie, gangstérisme et religion, un islam très modéré.
Les uns trouveront le film trop violent, d’autres diront au contraire qu’il est trop gentil et minore l’enjeu social.
Une manière de film noir, qui joue bien du contraste entre l’opulence de la ville de Strasbourg et la précarité des gamins des quartiers.

Il y avait aussi ce soir-là, dans d’autres salles, à peine plus grandes, « Hippocrate » (France2) de Thomas Lilti avec Vincent Lacoste, Reda Kateb et Jacques Gamblin (sortie septembre) ou le stage/initiation d’un jeune médecin confronté à ses limites et à ses peurs ; « A la vie » (France3) de Jean-Jacques Zilbermann avec Julie Depardieu, Suzanne Clément et Johanna ter Steege (sortie novembre) : le film devait d’abord s’appeler Auschwitz-les-bains… ; et enfin « Discount » (France3) avec Zabou Breitman, Corinne Masiero et Oliver Barthelemy, film récemment primé à Angoulême ou comment créer un Discount alternatif pour lutter contre des caisses automatiques !

Gérard Streiff

http://www.cerclenoir.com/frame_gen_accueil.htm

Publié fin août sur le site "Cercle noir" du Festival Polar Cognac



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