Campagne Emploi

La bataille pour l’emploi
Une campagne de très longue durée

En même temps que s’esquisse la discussion du prochain congrès, les communistes sont engagés dans une série d’initiatives, ponctuelles ou à long terme : contre l’autoritarisme, pour les libertés syndicales, pour l’emploi. Entretien ave Bob Injey, responsable du secteur Communication

Dans cinq mois se tiendra le congrès. Il va falloir, dit-on, le préparer « dans la vie ». Concrètement ?

Aujourd’hui la situation à laquelle les communistes doivent faire face est marquée par de multiples offensives. Un : il y a la volonté d’inscrire l’état d’urgence dans la durée, avec ce symbole de la déchéance de la nationalité. Deux : les offensives contre le monde du travail, toutes les menaces qui pèsent sur le code du travail mais aussi les poursuites judiciaires contre les GoodYear. Trois : il y a la détermination d’une grande partie de l’échiquier politique de tuer tout espoir, toute forme d’alternative, de perpétuer en 2017 les logiques qui nous sont aujourd’hui imposées. Le défi qui est devant nous aujourd’hui, c’est : comment on déjoue le piège de 2017 ? comment on fait grandir d’autres aspirations, comment on encourage la volonté de ne pas subir ? C’est donc dans ce contexte que va se préparer le congrès.

Le débat de congrès s’engage alors que plusieurs initiatives sont en cours.

C’est un congrès, en effet, qu’on veut à la fois ouvert sur les luttes, ouvert au débat d’idées qui traverse nos concitoyens. Il ne s’agit pas, dans les cinq mois qui viennent, de rester dans notre coin mais de confronter notre préparation du congrès avec l’attente des hommes et des femmes de ce pays. C’est dans ce cadre que se placent toute une série d’initiatives que nous venons de prendre. Certaines concernent des questions d’actualité ; c’est tout ce qui touche à la réforme constitutionnelle, à la déchéance de nationalité. D’autres actions s’inscrivent dans la durée, c’est par exemple la campagne autour de l’emploi. C’est aujourd’hui la préoccupation numéro un de nos concitoyens. On atteint des chiffres record de chômage, de précarité. Le président de la République ne peut pas nier cet enjeu mais en réalité, il apporte, lui, ses réponses, notamment avec son projet de démantelement du code du travail, entreprise qui s’accompagne de toute une bataille idéologique, tout un jargon sur « la compétitivité », sur les contrats « agiles ».... Nous entendons, nous, répondre à cette campagne, clamer la devise « zéro chômeur, tous travailleurs », montrer que le chômage, ce n’est pas la compétitivité ; c’est, comme le rappelait Pierre Laurent devant le CN, un poison qui ronge nos solidarités. Non, le travail n’est pas un coût, c’est la source de nos richesses. Non, tout n’a pas été essayé contre le chômage. Nous allons relancer toutes nos batailles pour l’emploi et en faire une priorité, recenser les besoins, mettre en concordance les moyens, mobiliser les forces vives. Un premier groupe de travail concernant cette campagne de l’emploi et du travail se réunit cette semaine pour echanger sur les objectifs, les contenus, le suivi, l’orientation et la communication de cette initiative. Toutes ces questions doivent venir dans le débat ; comment aujourd’hui dans un pays où il y a tant de besoins non satisfaits ( en terme de service public, je pense par exemple à l’aide à la personne), comment, donc, on mène une politique offensive en matière de création d’emploi ? comment on mène une politique offensive en matière de droits nouveaux pour les salariés à l’entreprise ? ou bien encore en matière de temps de travail ? Comment on lutte efficacement contre le chomage au lieu de ne penser qu’à conforter les dividendes de quelques actionnaires ? Avec cette campagne sur l’emploi, ce n’est pas une bataille de quelques mois qu’on engage, ça va nous prendre du temps, le temps long du débat d’idées, le temps long aussi pour apporter de vraies réponses à notre peuple au travers de luttes et d’un travail de transformation de cette société.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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