Belle-ile-en-mer, mai 2015

A LA RECHERCHE DE NOEA

Atelier d’écriture avec la classe de CE2 (Mme Mainguy) de l’école Ste Adélaïde, Monfort le Gesnois

CHAPITRE 1

Sur la plage, un élève a disparu. Elle s’appelle Noéa. Elle fait partie d’une classe de CE2, une classe de mer au bord de l’Océan Atlantique.

Avant la plage, la classe avait visité, avec la maîtresse, le port de plaisance, regardé un magnifique voilier avec un drapeau breton flottant tout en haut du mât ; ses voiles étaient enroulées. Dans le ciel, des goélands argentés volaient, se posaient de mât en mât.

Sur la plage, ensuite, on pique-niqua, on joua au foot, plusieurs fois, on envoya le ballon loin dans la mer ; toute la classe se mouilla les pieds dans la mer car il faisait beau et chaud. Certains eurent même envie de se baigner mais ce n’était pas possible, la plupart n’avait pas leur maillot de bain. Des élèves, notamment Noéa, s’éclaboussèrent en se lançant, avec les pieds, des gerbes d’eau salée. C’est après ça que Noéa disparut.

Maintenant sur la plage, on s’inquiète. La maîtresse demande à Mme Codette, à Mr CotCot et Mr Roti s’ils ont vu Noéa. Ceux-ci demandent :
 Noéa, comment est-elle ?
 Elle a deux bras, deux jambes, deux pieds, deux yeux, deux oreilles, une bouche et un nez placé au milieu de la figure, répond la maîtresse. Qui ajoute aussitôt :
 Elle a 8 ans et demi, les cheveux roux, des yeux bleus ; elle est grande, porte une casquette rose avec des étoiles blanches ; son maillot est vert, son short est violet, elle a un sac à dos multicolore, des tongs dorées ; dans son sac, il y a des fraises, sa gourde, son maillot de bain, sa serviette de bain.
Mais tout le monde est désolé, personne n’a rien vu.

Augustin, les cheveux châtains, un ami de Noéa, qui porte toujours des affaires modernes, dit alors qu’il n’est pas trop surpris parce que Noéa se perd tout le temps. Hier encore, par exemple, dans le train pour venir à la colo, elle avait déjà disparu ; et on l’avait retrouvée !
Augustin se met à rêver : « Et si un goéland arrivait, portant dans son bec un message de S.O.S. de Noéa ! Et si elle avait été emportée par une vague mais, prise dans un filet de pêche, elle avait été sauvée par des marins… »
Mais tout cela n’était que des rêves.

Plus tard, Augustin dit à son amie Martina :
 Tu sais que Noéa a disparu ?
 Oui, j’étais en train de jouer à cache-cache avec elle, je me retourne, et…plus de Noéa, disparue !
 Tu peux m’aider à la retrouver ?

La fille accepte. Ils se posent des questions.
 Noéa est peut-être en ville…
 Ou alors elle a été mangée par un requin affamé ?
 Non mais tu rigoles ?
 Non pas du tout. C’est peut-être vrai.
 Il n’y a pas de requin ici !
 Ou alors elle est derrière un rocher en train de mettre son maillot de bain ?
 Ou bien elle est tombée dans un trou d’eau ?
 Ou une baleine l’a saisie avec sa queue ?
 Je pense que Noéa est partie sur un bateau pour regarder le dauphin qu’on avait vu en arrivant au port.
 Mais ce n’est pas possible, elle n’a pas de billet pour monter sur le bateau.
 Il y avait là des canoës, elle a pu en prendre un…
 On devrait retourner sur la plage.

Sur le chemin, Augustin se met à chanter la chanson de Belle-Ile en mer :
« Belle Ile en mer
Marie Galante
Saint Vincent… »

 Arrête, lui dit Martina, t’es pas sérieux. Noéa a disparu et toi tu chantes ?!
 Bon d’accord, répond le garçon.

Sur la plage, ils trouvent un bout de maillot vert. Et même le sac de Noéa.
 Crions, pour qu’elle nous entende, dit Martina.
 Tu as raison, crions. Je compte jusqu’à trois et on crie. Un, deux, trois. Noéa. NOEAAAAAA !
 Personne ne répond, ça ne fonctionne pas, dit Augustin.
 Essayons autre chose, propose Martina.
 D’accord.

Ils cherchent une bouteille, mettent à l’intérieur un message qui dit : « Chère Noéa, nous te cherchons partout. Répond nous, pour qu’on vienne te voir. Martina et Augustin ».
Ils ferment la bouteille, la jettent à la mer. Sans résultat non plus.
Le mystère de la disparition reste entier.

Chapitre 2

« Faisons un tour de l’île ! dit Martina à Augustin.
Les voilà sur le sentier côtier.

Ils arrivent devant un immense trou, le trou de Vazen. Ils s’approchent pour regarder. C’est très profond. Trois fois, ils crient : « Noéa ! Noéa ! Noéa ! ».
Quelques mètres plus loin, ils repèrent des empreintes sur le sable mouillé. Des empreintes d’animaux ou d’humains ? Les empreintes de Noéa ? Puis ils voient les tongs de Noéa.
Les jeunes gens ont peur, ils sont effrayés, ils pleurent.
 Arrêtons de pleurer, dit Augustin, il faut s’encourager.

Un moment, ils descendent un chemin très raide. Martina a peur de descendre, elle glisse.
 Heureusement que j’étais là pour te rattraper, déclare Augustin.
 Merci beaucoup de m’avoir sauvé la vie car sinon je serais tombée dans la mer, reconnaît la jeune fille.
Ils se dirigent tout en bas de la descente, lentement, puis remontent le long de la falaise.
Ils découvrent une immense grotte, très sombre, la grotte du korrigan.
Martina interroge son ami :
 Est-ce que tu connais l’histoire du korrigan ?
 Bah non, répond le garçon.
 Alors je vais te raconter l’histoire : il était une fois un korrigan qui, la nuit, en bord de mer, agitait une lampe ; les bateaux s’approchaient mais, comme il y avait là plein de rochers, les bateaux coulaient ; alors le korrigan récupérait les marchandises, tuait et mangeait les marins !
 Mais c’est horrible ?!
 Oui, allons voir, entrons dans la grotte.

Dans la grotte, il y a un signe, une flèche. Qu’est-ce que cela signifie ? Une piste pour un trésor ? Comment ça marche ? Ils ne trouvent pas.
Plus loin, sur la paroi, une inscription. Elle dit : Noéa + Korrigan = amoureux !
Qu’est-ce que c’est que ça ? Ils sont étonnés, choqués.
 Je sais qui a écrit ça, dit soudain Martina ; c’est pas un vrai korrigan, c’est un garçon de la classe qui s’est déguisé.
Ils quittent alors la grotte.

Finalement, ils se retrouvent à Port Coton. Au loin, ils voient les fameuses aiguilles ; ils aimeraient bien rester plus longtemps pour les admirer mais ils ne peuvent pas ; ils sont pressés de retrouver Noéa.

Chapitre 3

Mais où est donc Noéa ?
Pendant la partie de cache-cache, Noéa était allée très loin sur la plage, pour se cacher derrière des bambous puis sur un rocher. C’était à marée basse. Là, sur son rocher, elle découvrit un gros poisson dans un grand trou d’eau, plusieurs bernard-l’hermites, deux méduses d’un bleu transparent et aussi un bouquet qui est en fait une toute petite crevette grise.

Puis Noéa s’endormit. Et rêva. Au korrigan, petit bonhomme, pas très gros, des poils partout, de grandes oreilles, un nez pointu, les yeux rouges… Le korrigan l’avait enlevée et amenée, plus vite que l’éclair, dans sa grotte ; il voulait la mettre sur une broche et la préparer au barbecue !! Heureusement, elle réussit à assommer le petit monstre avec une rame. Et elle s’aperçut que ce n’était pas un korrigan mais c’était Julien, un copain qui était amoureux d’elle. Noéa était choquée. Et elle se réveilla.

Et là, surprise : la mer est montée ; il y a de l’eau partout ; c’est la marée haute. Impossible de retourner sur le rivage. Elle crie : « Au secours ! A l’aide ! Aidez moi ! » Mais on ne l’entend pas.

Augustin et Martina, eux, viennent de retourner sur la plage. Chacun de leur côté, ils regardent un peu partout. Ils regardent les rochers, derrière les rochers, en direction de la mer. Et finalement, Augustin aperçoit une personne au loin.

Pas question d’attendre six heures pour la prochaine marée. Martina dit :
 Empruntons un canoë !
 D’accord, répond le garçon.

Vingt minutes plus tard, ils se retrouvent tous les trois, Noéa, Augustin et Martina, sur le canoé. Ils sont joyeux, et vont retrouver leur maîtresse, tous leurs copines et copains de classe.
Augustin fredonne :
« Belle-île-en-mer
Marie Galante
Saint Vincent… »

 Voilà que tu recommences à chanter ! dit Martina.

FIN



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