Blanc

L’inauguration des ruines

Un auteur qui mérité d’être connu pour son style, son imaginaire, son humour. Ce roman, sous l’apparence d’une très sérieuse monographie historique, est une pure fantaisie de 450 pages. Blanc y narre l’histoire d’une dynastie d’industriels sur quatre générations sur fond d’histoire de France, quatre figures de patrons, les Le Briet, le paternaliste, l’organisateur, le gestionnaire à l’américaine, le spéculateur (et bien sûr, puisque patron il y a, il y a aussi les salariés, les syndicats, les rouges et les noirs, la lutte finale, etc).
Pastiche de roman social, tout ici est faux, imaginaire. Où est on ? A Naulieu, joli nom français qui veut dire aussi nulle part. Les héros ? ils s’appellent Loÿs (lui même fils de Joroastre), Fandorle, Hubert et Déodat, prénoms improbables. Leur histoire ? Une allégorie de l’épopée capitaliste, une rêverie sur l’architecture et l’immobilier, où le sexe est très présent (Loys est abonné au lupanar). Mais surtout ce livre facétieux vaut le détour pour son écriture jubilatoire, la fête des mots, qu’il peut mettre à toutes les sauces ( alexandrins, théâtre, poème, littérature jeunesse, accumulation à la Prévert). Un texte para-oulipien. Un récit drôle et lucide : à l’arrivée, il ne reste que des ruines. Un ouvrage enfin qui, bien que volumineux, se lit facilement car il réinvente en quelque sorte le roman feuilleton.
Jean Noël Blanc est un farceur génial.

Losfeld



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