Duroy

L’hiver des hommes

Marc, écrivain, part en Bosnie, chez les Serbes de Bosnie ; il veut voir ce que sont devenus ces gens qu’il a connus quinze ans plus tôt, quand il était correspondant de guerre à Sarajevo. A l’aide d’un jeune traducteur, il passe par Belgrade puis accède à la République Serbe de Bosnie, minuscule enclave indépendante sur les hauteurs de Sarajevo. Il regarde, rencontre, écoute, décrit et ON COMPREND. Ce livre est un bon exemple de la puissance de la littérature qui, seule, nous permet d’entrer dans certains mystères. La Yougoslavie en est un ; ce pays longtemps paisible, respecté se décompose à une vitesse incroyable et tout éclate même temps ; qui peut expliquer ça ? Un essai ? Un livre d’histoire ? De sociologie ? Non : un roman. Ici, on est yougoslave, on est serbe, on est l’interviewer et on regarde ce gâchis en comprenant le pourquoi du comment. Marc a un don de l’échange, une totale empathie avec ses interviewés ; il n’est pas là pour critiquer ni pour applaudir, mais pour comprendre. Sa modestie tient sans doute au fait qu’il a compris que le mal, c’est pas forcément l’autre, qu’il a lui aussi un peu de mal en lui alors il écoute. Et s’intéresse particulièrement au cas d’Ana Mladic, la fille suicidée du « boucher des Balkans ».
Des personnages, des situations, des décors hallucinants, un voyage en enfer, dans un pays maudit, et en même temps, et paradoxalement, une leçon d’humanité.

Ancien reporter pour Libération en Yougoslavie, l’auteur écrivit en 1994 « Il ne m’est rien arrivé ».

Juliard



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