Bertholon

L’effet Larsen

L’histoire à la fois d’un couple mère-fille, Nola la fille, Mira la mère, d’un immeuble, une ruche grise, et d’un été caniculaire, 1998, l’été de la Victoire des Bleus au mondial mais aussi de l’écroulement, de la déchéance de la famille de Nola, la narratrice. Elle a 30 ans quand elle raconte, règle ses comptes avec ses fantômes, sous la forme d’une longue lettre d’amour à son père.
1998 donc. Le père tient un salon de coiffure avec son frère ( et sa femme) quand il tombe sous les coups d’un tueur fou. La mère,veut protéger la fille mais elle souffre d’hyperacousie, maladie qui rend hypersensible au moindre bruit. Ce rapport à l’ouïe, à l’écoute, à l’oreille – un roman sur l’oreille !- prend des formes énormes (et assez formidables). Le père en fait a été tué d’une balle dans l’oreille et sa femme culpabilise, un peu comme ces stigmates de religieux chrétiens.
L’immeuble devient un personnage angoissant ; la vie de quartier (le bistro) est bien traitée. La plume est aussi à l’aise pour dire l’épaisseur du malheur que la nostalgie du bonheur.
Le livre est construit en chapitres courts qui se présentent comme les séquences d’un polar (effractions, scènes du crime, garde à vue, intimes convictions, perquisitions, autopsie, etc) mais ce n’est pas un roman policier ; reste une énigme familiale, une sorte d’enquête dont la solution est donnée dans les toutes dernières lignes.
Troisième roman de Delphine Bertholon, née en 1976 ; le précédent, « Twist » (2008), avait été primé.

Delphine Bertholon

L’effet Larsen

JC Lattès



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