Granotier

Sylvie Granotier

Belle à tuer

Editions Albin Michel

Pierre Mangin, vieux flic parisien, prend quelques jours de congès au
fin fond de la Creuse, verdoyant département rarement mis en scène dans
le roman français, encore moins dans le polar. Il est hébergé chez un
vieux couple d’ amis, bons bourgeois, deux enfants, étudiants. Notre
célibataire de flic est confronté à l’agitation de la vie familiale, aux
petits complots et autres tromperies classiques et fait la connaissance
d’une très belle bibliothécaire, proche de ses hôtes alors que se
multiplient dans le pays disparitions et morts étranges.

Un excellent polar sur le thème, rare, de la tueuse en série, un genre
plutôt masculin jusqu’ici, un roman d’autant plus captivant que le
rapport flic/tueuse est marqué par une très belle histoire d’amour,
mélange réciproque de désir et de défiance.

On y retrouve le talent de Granotier pour dépeindre les mécanismes
psychologiques et leurs perversions ( dans « Double je », elle jouait
magistralement avec le couple de la garce et de la niaise sur fond de
scandale politico financier) ; pour évoquer le désir féminin ; pour sa
petite musique à la fois inquiétante et spirituelle ( lire la Granotier
drôle de « Sueurs chaudes »).

Née en 1951, cette grande dame du polar est emblématique de cette petite
armée de femmes auteures de « noir » comme Fred Vargas, Brigitte Aubert,
Claude Amoz, Dominique Manotti, Stephanie Benson, etc.

On signalera encore d’elle « Dodo » (série noire), un tueur en série de
SDF ; le Poulpe (1996) « Comme un coq en plâtre » où la compagne du
poulpe, la coiffeuse Cheryl, mène l’enquête.

De SG, on lira également « Tuer n’est pas jouer ».



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