d’Ormesson

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle

Un écrivain au soir de sa vie fait le bilan. L’homme est connu pour sa tendance au narcissisme, à l’autosatisfaction, sa préciosité parfois. Reste que c’est un pan (pas que paon, donc) de la littérature française, un écrivain érudit, charmeur qui a une plume parfaitement classique et très agréable. Un homme qui a tout vu ou presque et qui adore raconter des histoires. Un homme contradictoire : très marqué à droite, il met au panthéon Aragon dont il tire le titre de ce livre.
L’ouvrage se présente comme un récit autobiographique où il joue à l’autocritique : son « surmoi » lui adresse mille reproches ( mondanité, égo surdimensionné…) et il répond et s’explique, en jouant.
Le livre est construit en trois parties : ses origines et sa famille ; son itinéraire (universitaire, Unesco, Académie, Gallimard, Le Figaro…) ; enfin quelques considérations ecologico- métaphysiques.
d’Ormesson déploie dans ces pages ce qu’on appelle d’ordinaire un esprit « français », une ironie grinçante, une impression de ne rien prendre au sérieux, genre Sacha Guitry.
L’ouvrage devient carrément passionnant dans tout ce qui touche à la vie littéraire, intellectuelle et politique française.
Il contient un index des noms propres, de a ( Ajar, Emile Ajar) à Y (Yourcenar, Marguerite) où l’on peut picorer.
On apprend beaucoup, on rit parfois.
Au final, on se dit que cet homme a vécu dans la stratosphère, ne croisant que des écrivains, des poètes, des diplomates, une vie hors sol, une vie de rêve. Et puis on se dit aussitôt ceci : mais est ce tout ça, tout ce récit, ce n’est pas une vie rêvée ? un roman ? Est-ce d’Ormesson existe vraiment ?

Gallimard



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