Faye

Nagasaki

Petit livre, à peine cent pages, petit format, et pourtant l’histoire simple racontée ici vous reste dans la tête longtemps, elle impressionne au sens fort du terme. L’auteur est parti d’un fait divers survenu au Japon : un homme découvre un jour que quelqu’un d’autre demeure dans son appartement, comme le passager clandestin d’un transport.
Il installe une webcam dans sa cuisine et de son bureau – il est employé dans une société météorologique – il espionne cette petite case en bas de son écran qui montre en permanence son « intérieur ». On n’est pas ici dans un roman policier, la fin est connue, une femme -du même âge ou presque- habitait cachée, réfigiée dans un placard d’une pièce à l’abandon quand l’homme était présent.
Dans ce roman, nous voilà les premiers trois quart du livre dans la tête de l’homme ; le quart final on est la femme. Magnifiques monologues parallèles sur la solitude, l’isolement, la crise et l’individualisme qu’elle secrète au lieu de pousser à la solidarité ; fable étrange sur la culpabilité, la honte, le remords.
Eric Faye est un auteur discret. Son premier roman, « Le général solitude »(1995), avait été remarqué. De lui, encore, « Je suis le gardien du phare » -prix des deux magots -, « Les cendres de mon avenir » et « Mes trains de nuit ».

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