Claudel

Philippe Claudel

Le rapport de Brodeck

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On est dans un petit village de l’Est européen, un pays montagneux, près
d’une frontière, lieu de passage entre les plaines de l’est et les ports
de l’ouest, dans un temps incertain, un temps d’après guerre, une des
nombreuses guerres que connut le pays. Brodeck, le héros, herboriste,
fait un peu figure de l’intello du village. Les villageois, justement,
le chargent de raconter ce qu’ils viennent de faire : ils viennent de
tuer l’Anderer, l’étrange étranger arrivé il y a peu dans ce coin du
bout du monde. Comme si ce personnage fabuleux, homme de culture,
voyageur paisible, leur faisait peur. Pourquoi ? Brodeck mène l’enquête
en quelque sorte, laquelle croise ses propres souvenirs, d’errance, de
guerre, de détention, d’infamie.

On y verra une allégorie sur l’Alsace-Lorraine, sur la Shoah, sur les
guerres de purification ethnique, en Yougoslavie et ailleurs. C’est
surtout un immense livre sur la peur et la bêtise, la lâcheté et
l’oubli, sur la nécessité et les dangers de la Mémoire, sur la
résistance, sur l’inégal combat entre la haine et la beauté.

L’auteur a une façon unique de parler de la nature, de décrire les
hommes, de faire vivre les paysages. Sa prose est sublime. Les chapitres
sont brefs et denses, écrit dans un apparent désordre (on passe sans
cesse de l’auto-confession au rapport lui même, on revient en permanence
en arrière) mais le lecteur n’est nullement déboussolé par ce bloc de
confidences lourdes.

Philippe Claudel est né en 1962. Il est l’ auteur de « Ames grises »
(2003) et « La petite fille de monsieur Linh » (2005), de gros succès,
surtout portés par la réseau des libraires.

« Le rapport de Brodeck » a eu le Goncourt lycéen.



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