Pluyette

La fourmi assassine

Ce court roman, original, a l’apparence d’un roman policier : Odile a disparu pendant son jogging ; le policier Rivière soupçonne le mari, Francis, d’autant que le mari passe aux aveux ; il était un rêveur, sa femme trop prosaïque, il l’a tué ! Mais le mari ment (pour d’obscures raisons), l’assassin, le vrai, échappe au châtiment, c’est un certain Legousse, éleveur de porc, un solitaire complètement siphonné, un fermier taiseux qui vit cloitré chez lui avec ses quatre poupées gonflables importées de Californie.
Pistes, fausses pistes, erreur judiciaire en vue...

Patrice Pluyette est parfois présenté comme un héritier du « nouveau roman », cette école littéraire des années 50/60 où l’intrigue et la psychologie étaient secondaires.
Son texte peut dérouter, l’auteur donnant l’impression de traiter son histoire, et ses lecteurs, avec désinvolture. Et son style parfois surprend, telle cette première page d’une seule phrase. Mais c’est un livre drôle, émouvant, narquois ou naïf, burlesque ou sordide ; les séquences les plus fortes sont ces chapitres où l’on se trouve dans tête de Legousse, monstre rural, fou de solitude.

Le précédent ouvrage de l’auteur, La traversée du Mozambique par temps calme, avait été nominé pour le Goncourt.

Seuil



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