Jacobsdottir

La saga de Gunnlöd

Une mère parle de sa fille ; elle l’accompagne en avion au Danemark, à Copenhague ; la fille,encadrée de policiers, va y être jugé ; on l’accuse d’avoir brisé une vitre dans un musée de la capitale danoise pour y voler un vase préhistorique en or.
Elle va lui rendre visite en prison, discuter avec l’avocat ; sa fille est elle une terroriste ? Une illuminée ? Une détraquée qui relève de l’HP ? La mère, qui vient de la « bonne » bourgeoisie islandaise, va résider dans un hôtel populaire et sympathiser avec la patronne, s’humaniser. C’est le premier niveau du roman, très réaliste. L’autre niveau, c’est l’histoire de ce vase et du personnage de Gunnlöd, une géante, une gardienne, une princesse-prêtresse de la mythologie islandaise ; un personnage clé de « Edda », grand texte poétique des 12-13e siècles, texte fondateur.
La narratrice passe d’un monde à l’autre, glisse de 1000 ans sans prévenir le lecteur, le récit prend une dimension poético-fantastique.
Ces mondes se mêlent, s’entremêlent ; qu’est ce qui relève du délire de la fille, du mythe revisité, peuplé de dieux blonds, de casques à cornes, d’hydromel, de monstres au corps de serpent et tête de cheval...?
Un roman où le temps ne compte pas, une manière magistrale de nous ramener aux racines ; mais aussi, surtout un roman où la femme est au début de tout ; déjà les trois personnages contemporains sont des femmes ( la mère, la fille, l’aubergiste). C’est une façon de revisiter la mythologie et de dire qu’au début, ce n’est pas l’homme qui prime mais la femme ; à lire la préface du traducteur, qui montre la radicalité du féminisme scandinave.



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