Nothomb

Biographie de la faim

Séduisant, léger, allègre. Journal intime où l’on suit l’auteure de l’âge de trois ans à ses 20 ans. Le fil conducteur : la faim, le besoin de manger, un rapport déréglé à la nourriture ; la faim, c’est aussi le besoin de l’autre. A.N. revisite son enfance heureuse, les affres de l’adolescence et la perte
passagère du goût de la vie puis sa renaissance ; on y suit sa vie nomade car A.N., fille de consul puis de l’ambassadeur de Belgique, n’en finit plus de bouger à travers le monde. Il y a d’abord le Japon, pays sur lequel le livre se termine également ; c’est l’occasion de pages magiques et drôles sur ce paradis perdu, « civilisation sublime », « univers de perfection », cet Eden de l’enfance. Puis vient la Chine, un enfer pour elle , New York, le Bangladesh.
Un ton très juste pour parler du corps, de la gourmandise, du dégoût ; de l’anorexie, du refus de grandir, de l’effroi de perdre un monde exceptionnellement privilégié.
Belle évocation de la découverte des mots, du dictionnaire, de la lecture, un livre aussi sur la guerre entre le corps et l’esprit.
Des chapitres courts, vifs.
« Biographie de la faim » donne en quelque sorte le mode d’emploi de ses romans précédents d’A.N.
Depuis une douzaine d’années, l’auteure propose un livre par an et rencontre un succès durable, « Hygiène de l’assassin », « Stupeur et tremblement » (prix de l’Académie française en 1999), « Métaphysique des tubes ».
On y retrouve ses thèmes de prédilection, l’enfance éblouissante, le Japon perdu…

Albin Michel



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